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Kuyt, le repos du guerrier

Passe en retraite – Le soldat Dirk Kuyt a enfin rendu les armes, à trente-six printemps. Non sans offrir un dernier titre de champion au Feyenoord, et non sans laisser l’image d’un guerrier valeureux apprécié de tous.

Auteur : Christophe Zemmour le 23 Mai 2017

 

 

L’une des qualités majeures d’un “gars sûr” en football, c’est probablement la capacité à se battre constamment, sur chaque ballon. Au-delà d’une régularité confondante qui l’aura vu disputer près de mille matches en pro, Dirk Kuyt est l’incarnation même du coéquipier sur lequel on peut compter en toutes circonstances, du mec sans rate qui ne va jamais rien lâcher et dont le seul souci est de servir l’équipe. À la 84e minute de la dernière journée d'Eredivisie opposant le Feyenoord Rotterdam à Heracles Almelo, le capitaine blond scelle sur penalty un triplé qui offre définitivement le championnat aux siens. Un titre attendu depuis dix-huit ans et qui s’est dessiné dès les premiers instants du match, Kuyt profitant de la glissade de son défenseur pour placer une magnifique frappe croisée qui trompe le gardien dans un angle difficile. Deux saisons après être revenu y terminer une carrière absolument exemplaire dans la performance, l’attitude et le sens du devoir.

 

 

 

Redoutable et infatigable

Au début des années 2000, Kuyt avait déjà fait les beaux jours du Feyenoord. Il en avait été pourtant l’un des bourreaux en finale de la Coupe des Pays-Bas en 2003 avec Utrecht, pour remporter son premier titre après avoir été élu joueur de l’année. À Rotterdam, il formait alors avec Salomon Kalou une doublette dévastatrice, la K2, inscrivant plus de quatre-vingt buts en trois saisons. Attaquant aussi redoutable et clinique que combatif, Dirk a toujours donné l’image du coéquipier humble, discret et altruiste, faisant plus parler ses efforts que ses mots. À Liverpool, où il a principalement évolué sur le côté droit, il a été l’un des piliers de l’ère Benitez et même au-delà. Il y incarnait, avec entre autres Jamie Carragher et Yossi Benayoun, la frange guerrière, opiniâtre et fidèle d’une équipe redoutable dont les talents les plus visibles et les plus esthètes étaient Steven Gerrard, Fernando Torres et Xabi Alonso. Le public ne s’y trompait pas, lui vouant une admiration à la hauteur de ses efforts généreux, infatigables et ininterrompus.

 

Au-delà d’un cœur énorme, Dirk Kuyt était également un joueur sachant faire preuve de patience et d’intelligence, aussi bien dans sa capacité à rester concentré que dans l’énergie et l’intuition qu’il déployait à chaque mouvement, à chaque opportunité. Comme le prouve sa performance face à l’Uruguay en demi-finale du Mondial 2010, durant laquelle il subit un pressing à deux discipliné de la part de ses adversaires, mais où il finit par adresser le centre pour le but victorieux d’Arjen Robben. De même que son tacle rageur dans sa surface de réparation arrache le dernier ballon chaud de la Celeste et assure la finale à sa sélection. Harceleur infatigable de défenseurs, Dirk Kuyt n’en restait pas moins un joueur assez complet et polyvalent, aussi efficace de la tête qu’avec ses pieds, régulièrement buteur opportuniste lors de matches importants, souvent bien placé dans les seize mètres cinquante, à l’affût des ballons qui traînent. On pense à son fameux triplé lors de la réception de Manchester United le 6 mars 2011, ou encore à son but contre le Milan en finale de la C1 2007 et à son ouverture du score en demie la saison suivante face à Chelsea.

 

 

 

Capitaine Dirk

Le regret principal de la carrière de Kuyt résidera probablement dans le manque de titre majeur durant sa meilleure période, aussi bien avec le maillot Red qu’avec celui de la sélection batave. Vice-champion d’Angleterre et d’Europe avec Liverpool, battu par l’Espagne lors la finale de la Coupe du monde 2010, il n’affiche pas un palmarès collectif très fourni, ni très prestigieux, lequel aurait pourtant récompensé à juste titre sa carrière. La faute à des adversaires supérieurs voire exceptionnels, qui l’auront empêché d’accéder à de plus hautes distinctions lors d’aventures dont il a été l’un des principaux artisans. Élément indéboulonnable pendant le Mondial sud-africain, il joue d’abord les utilités quatre ans plus tard au Brésil avant de ne plus bouger du onze titulaire, exécutant les besognes aussi bien au milieu que sur le côté en tant qu’arrière latéral, sans jamais se plaindre et suscitant comme toujours l’admiration par l’exemple et par sa capacité à s’imposer malgré son âge avancé.

 

Alors, au moment de dire adieu à Kuyt le footballeur, il est temps de le remercier et, déjà, de le regretter. De clamer toute notre admiration à ce joueur moche, à la gueule de Cinoque des Goonies, mais au désintéressement, à la hardiesse, à la vaillance, au respect et au dévouement extraordinaires. De ne pas oublier l’excellent footballeur derrière les tripes, de sa technique simple, non esthète, mais toujours sérieuse et efficace. De l’anti-héros qui dissimule en réalité un véritable emblème. Un étendard placé tout en haut, là où il a voulu arrêter pour laisser une empreinte encore plus profonde dans le cœur de ceux qu’il aura servis jusqu’au bout. Tu nous manques déjà, Dirk.

 

Réactions

  • Sens de la dérision le 23/05/2017 à 09h27
    C'est pas un peu tôt pour une Kuyt ? (je sais que ça ne se prononce pas comme ça mais ma compagne est partie travailler)

La revue des Cahiers du football