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Kluivert 1995, une pointe d’extase

Un jour, un but – Le 24 mai 1995 face au Milan AC, Patrick Kluivert, dix-huit ans, inscrit du bout de son gros orteil le but le plus important de sa carrière. Celui qui consacre une équipe de légende. 

Auteur : Christophe Zemmour le 14 Avr 2020

 

 

Il est parti dans une course folle, il retourne son maillot, il est en apnée. S’il repousse ses coéquipiers venus le féliciter, c’est parce qu’il n’arrive plus à respirer. Il vient d’ouvrir le score face au Milan AC en cette finale de C1 du 24 mai 1995.

 

Ce but, ce sera celui de la victoire. Le but qui consacre une équipe fabuleuse, une génération dorée. Patrick Kluivert n’a alors que dix-huit ans.

 

Il était entré un quart d’heure plus tôt, sachant qu’il n’était pas à 100% à cause d’un rhume des foins qui l’avait privé d’entraînement durant la semaine précédant le match. Son coach, Louis van Gaal, l’a alors lancé pour faire basculer la rencontre.

 

Ce coach qui lui avait dit en début de saison, quand bien même le PSV avait soufflé un certain Ronaldo au nez de l'Ajax Amsterdam: "Le PSV a Ronaldo, mais nous avons Patrick Kluivert". De quoi motiver un garçon déjà plein de talent.

 

 

 

 


Le moment venu

C’est donc du banc que Kluivert voit son équipe de l’Ajax Amsterdam moins inspirée dans cette finale de Vienne qu’elle ne le fut toute la saison, et en particulier lors de ces deux premières confrontations face à son adversaire du soir, le Milan AC.

 

Les Ajacides, au seuil de parachever une année sensationnelle et un travail formidable entrepris depuis quelques années, sont tendus. Notamment le jeune Clarence Seedorf et même Louis van Gaal: "J’étais nerveux, pas seulement parce que c’était la finale mais aussi parce que battre trois fois le champion d’Europe, c’était trop".

 

Il se fend même d’un joli high kick sur le bord de la touche pour protester contre un pied haut non sanctionné de Marcel Desailly sur Jari Litmanen.

 

La première période est difficile et Edwin van der Sar doit notamment s’illustrer face à Marco Simone. Les choses changent petit à petit, grâce à une meilleure emprise sur le match, à van Gaal qui sent que le moment est venu pour son équipe et fait entrer deux joueurs offensifs, Nwankwo Kanu et Patrick Kluivert.

 

Il faudra aussi le discours remobilisateur à la mi-temps du vétéran Frank Rijkaard, l’ancien du Milan et de l’Ajax revenu à la maison pour guider la jeune génération, et qui joue alors son ultime match, somme d’une carrière exceptionnelle.

 

C’est lui qui reçoit en cette 85e minute ce ballon ressorti de l’aile gauche par Marc Overmars, puis relayé par Edgar Davids. Il transmet rapidement à Patrick Kluivert, qui lui demande le cuir.

 


"Simplement heureux"

L’action semble vouloir qu’il joue le une-deux avec Rijkaard, mais au lieu de cela, il s’emmène le ballon d’un contrôle orienté du pied gauche: “Normalement, tu remets le ballon à Rijkaard. Mais je l’ai reçu alors que je me dirigeais vers le but. Il était juste devant moi.”

 

Il résiste au retour de Zvonimir Boban, qui dévie même un peu le ballon. Franco Baresi est trop court, Kluivert a déjà tendu sa jambe gauche. Le pointu bat Sebastiano Rossi.

 

 

 

 

"J’étais simplement heureux. Je le suis encore aujourd’hui. Tu ressens ça dans tes os, c’est un sentiment fantastique", dit-il en souvenir de ce moment. Heureux de marquer le but vainqueur d’une C1 à dix-huit ans, d’être accueilli par sa mère sur le tarmac de l’aéroport d’Amsterdam.

 

La suite de la carrière de Kluivert ne sera pas aussi grandiose qu’on pouvait alors le présager. La faute notamment à une certaine indiscipline et à des problèmes extra-sportifs – comme ce tragique homicide involontaire lors d’un accident de voiture, ou cette accusation de viol pour laquelle il a été blanchi.

 

En rejoignant son "père" van Gaal à Barcelone, il connaît ses plus belles années, aussi bien en club qu’en sélection. Il y deviendra l’attaquant complet et élégant qu’il se devait de devenir. Et progressivement, par le football, par son comportement qui le verra mener des combats antiracistes, il retournera l’opinion en sa faveur.

 

Gageons que, de toute manière, ce qu’on retiendra de Patrick Kluivert, c’est ce sprint d’un gamin asphyxié par l'extase.

 

 

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Réactions

  • sehwag le 15/04/2020 à 11h06
    Overmars, Davids, Rijkaard, Kluivert. Ca fait rêver mais ça rajeunit pas !

    Merci d'aller repêcher ces souvenirs qui sont beaux et un peu émouvants.

    On en a bien besoin en ce moment.

  • Richard N le 15/04/2020 à 16h37
    Très beau texte, merci Christophe !
    C'était aussi la première finale de C1 où les équipes étaient autorisés à afficher leur sponsor maillot. Encore un élément qui indique combien l'année 1995 a véritablement bouleversé les habitudes.

  • Toto le Zéro le 15/04/2020 à 17h39
    Nwankwo Kanu, ma girafe préférée des années 90 (1,97m, quand même)

    Bel article!

  • Tonton Danijel le 15/04/2020 à 18h16
    Kluivert a aussi souffert pour la suite de sa carrière d'être né le même jour que Ruud Van Nistelrooy... S'il a fait le premier ses débuts en sélection, le second lui fut préféré en fin de carrière.

    (Mais le plus malchanceux fut Roy Maakay qui en dépit de titres de champions d'Allemagne et d'Espagne - et un soulier d'or européen - ne fut que remplaçant derrière les deux phénomènes).

  • Ba Zenga le 16/04/2020 à 14h08
    Merci à vous. Effectivement, quelle belle époque. Et grosse concurrence pour Kluivert. Van Nistelrooy était probablement le plus régulier et le plus efficace des deux. Mais j'ai toujours eu plus d'affect pour l'allure et le style de Kluivert.

  • JauneLierre le 17/04/2020 à 17h56
    Quand je regarde les compos, tous les noms me parlent encore aujourd'hui. On note aussi qu'on est juste avant l'arrêt Bosman et que la finale ressemble un peu à un Pays-Bas - Italie. Le match marque aussi le déclin du catenaccio et la manière dont est marqué le but le rend d'autant plus symbolique.

  • theviking le 20/04/2020 à 10h26
    J'avais oublié le fantastique high-kick de Van Gaal, qui était assez spectaculaire car il ne fait super affuté comme ça.
    Parmi les joueurs de l'Ajax que vous citez, il y a aussi Litmanen que j'adorais.
    Je ne me souvenais pas du tout non plus que Rijkaard était revenu jouer à l'Ajax.

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