Green Point Stadium, Le Cap.
Buts: Müller (3e), Klose (68e et 89e), Friedrich (74e).
Arbitre: Ravshan Irmatov (Ouzbékistan)

Allemagne : Neuer – Lahm, Mertesacker, Friedrich, J. Boateng (Jansen, 72e) – Khedira (Kroos, 77e), Schweinsteiger – Müller (Trochowski, 84e), Özil, Podolski – Klose
Argentine : Romero – Otamendi (Pastore, 70e), Burdisso, Demichelis, Heinze – Mascherano – Maxi Rodriguez, Di Maria (Agüero, 75e) – Messi – Tevez, Higuain




La nalyse

Pas de surprise pour ce choc à cinq étoiles: les deux sélectionneurs Löw et Maradona alignent les mêmes équipes que lors des huitièmes. Pour ce remake du quart de WM de 2006, sont titularisés six Allemands et quatre Argentins déjà présents à l’époque.

Vite fait, bien fait
Le quart démarre bien: sur un coup franc de Schweinsteiger (3e), Müller devance tout le monde et place une tête gagnante – Romero ne fait qu’effleurer le ballon de la jambe. Léthargiques, les Argentins attendent vingt minutes pour émerger: sur une passe en profondeur de Messi, Tevez est alors devancé par Neuer. Toujours organisés dans un 4-2-3-1 éprouvé, les Allemands manquent de peu le 2-0, avec Klose qui reprend trop haut un centre en retrait de Müller (23e). Une fois réveillés, les Sud-Américains mènent le bal et amènent la balle côté allemand, mais Neuer répond présent sur les occasions de Di Maria (32e), Higuain (34e) et Messi (39e). Les filets allemands tremblent? Le but de Higuain est logiquement annulé pour un triple hors-jeu (36e). Les Argentins s’énervent, les Allemands en profitent, en fin de période, pour conduire quelques contres.

Klose combat
De retour des vestiaires, les Albis jusque là pas célestes passent la vitesse suivante: ils accentuent leur pressing… et multiplient les fautes. Les tacles sont ciblés, les tirs moins: Di Maria tire de loin trop à gauche (47e), Tevez… dans la figure de Mertesacker (53e), qui peu après fait prendre Higuain au piège du hors-jeu (56e). Même si ses latéraux connaissent quelques soucis de relance, Neuer reste au final maître de ses cages et bloque les frappes de Tevez, Higuain et Di Maria. La leçon anglaise a porté, le blindage allemand, cette fois, ne cède pas.
A l’heure de jeu, le pressing argentin diminue, et après une première alerte sur un centre de Boateng dégagé par Romero devant Klose, les Allemands plient le match: bien qu’à terre, Müller fait une passe en or à Podolski, lequel fait suivre le ballon à Klose laissé seul en face des cages. À 2-0, les Allemands maintiennent le rythme: Podolski manque un lob (69e), mais Schweinsteiger réussit un numéro dans la surface et offre sur un plateau le 3-0 à un Friedrich monté en renfort. Les Argentins tentent de sauver l’honneur, mais les tirs de Messi trouvent Neuer sur la trajectoire. En fait, c’est une combinaison Podolski-Özil avec Klose à la conclusion qui donne au score son ampleur définitive.

Pour avoir su résister au pressing argentin et appuyer sur l’accélérateur au bon moment, les Jögi Jungs ont mérité d’intégrer le dernier carré mondial. Pour les Allemands, le rêve continue.




Die Jungs

Attentif, Neuer a annihilé sans problème les rares occasions des Argentins. Un seul loupé, à 2-0 sur un centre de Pastore – sans conséquence.
À la peine en huitièmes, Mertesacker a montré qu’il avait repris du poil de la bête en intervenant correctement sur plusieurs ballons chauds. Le désormais ex-joueur du Hertha Berlin Friedrich a lui confirmé son très bon début de Coupe du monde, le nouveau "Loup" de Wolfsburg en a même profité pour marquer son premier but avec la Mannschaft.
Côté droit, Lahm n’a pas rendu une copie parfaite défensivement, mais pas loin. Le fait qu’il replace son brassard de capitaine alors qu’il est pressé ballon au pied par un Argentin est une preuve de sa sérénité. À gauche, on a pu voir un Boateng plus confiant monter davantage – intéressant pour la suite.

Entre ses duels gagnés dans la quête du ballon, son coup franc et sa passe décisive, Schweinsteiger s’est une nouvelle fois affirmé comme le boss du milieu de terrain, aux dépens d’Özil et Khedira, plus effacés. Podolski a amené le coup franc qui a conduit au premier but, et l’intenable joueur de Cologne a répondu présent tant devant que derrière. On pourra noter que les quatre passes décisives ayant conduit aux buts viennent toutes de leur côté gauche. Quant à Müller, il a facilité la tâche de ses partenaires en ouvrant très tôt le score, avant de fournir de bonnes munitions pour le 2-0.
Devant, l’indéboulonnable Klose a profité de la blessure de Cacau pour jouer tout le match, et il est resté dans celui-ci jusqu’au bout. Son doublé le fait entrer dans l’Histoire de la Coupe du Monde – en attendant d’entrer dans la Légende.

Du côté des remplaçants, on relèvera que, pour la troisième fois, c’est Trochowski qui a remplacé Müller. Le Hambourgeois sera vraisemblablement celui qui jouera contre l’Espagne sur l’aile droite de la Mannschaft. On notera aussi que le jeune Kroos (vingt ans) a eu une occasion de 4-0 peu après son entrée en jeu.




Los Muchachos

Côté Albiceleste, Romero n’a pas assuré sur le but de Müller, et il n’a pas été aidé par sa défense par la suite… Notamment avec les "latéraux" Otamendi et Heinze, pas du tout à la fête.
Di Maria (d’abord à gauche puis rapidement replacé à droite) et Messi ont beaucoup donné, mais ça n’a pas payé, la faute à une défense allemande solide et à des tirs beaucoup trop souvent dirigés sur Neuer. Tevez et le meilleur buteur du tournoi Higuain ne sont que trop rarement parvenus à se placer en réelle position de tir.
On pourra aussi relever les tacles appuyés de certains, ainsi que les palabres inutiles de Tevez et Heinze en fin de première période – une nervosité significative du rapport de force entre les deux équipes.



Les joueurs à suivre

Bastian Schweinsteiger. Comme au Bayern, son positionnement défensif en sélection en fait un joueur-clef: "Schweini", c’est le cœur, la tête et les jambes du milieu allemand. Pourquoi pleurer un Ballack quand on a un Schweinsteiger chez soi? Bon distributeur de ballons et tireur de coup francs, solide et conquérant au milieu, le Bavarois au nom imprononçable pour le commentateur français moyen n’a pas marqué, mais il a offert un but à Friedrich après un slalom dans une défense argentine à la rue. Mieux qu’un chef d’orchestre: un homme-orchestre.

Miroslav Klose. Relégué sur le banc au Bayern cette année, parfois annoncé sur le départ, l’international allemand au numéro 11 démontre brillamment qu’à trente-deux ans, il n’a pas encore perdu son sens du but. Avec son doublé inscrit du pied droit, le buteur natif de Pologne justifie la confiance de Löw et rejoint la légende bavaroise Gerd Müller au rang de deuxième meilleur buteur en Coupe du monde. Quoi de mieux pour fêter sa troisième qualification d’affilée pour une demi-finale de Mondial, en même temps que son entrée dans le club très fermé des Allemands à cent sélections?



Le joueur qu’on aurait aimé suivre en demi-finale

Thomas Müller. Le jeune et talentueux atout offensif bavarois a une nouvelle fois animé son côté droit. Buteur d’entrée, avec par la suite une passe qui aurait pu être décisive pour Klose, ainsi qu’une occasion de doublé, Müller a aussi écopé d’un carton jaune sévère pour un contrôle involontaire du bras. L’Allemagne devra donc affronter l’Espagne sans son meilleur passeur-buteur au numéro 13 porte-bonheur…



Le geste

S’il est des téléspectateurs qui ont pris le match en cours de route à ce moment-là, ils ont dû mettre un temps à comprendre l’action de la 74e minute: aviser Higuain et Friedrich dans la même surface… pour voir finalement Higuain le buteur tenter de défendre et Friedrich le défenseur central marquer, ça avait effectivement de quoi dérouter.



Les observations en vrac

• Löw ne voulait pas de tirs au but comme 2006: voilà un vœu qui a été facilement exaucé.
• Victoires 4-0 contre les Australiens, 4-1 contre les Anglais, 4-0 contre les Argentins. C’est ballot, les autres pays en A que sont l’Afrique du Sud et l’Algérie ne sont plus en course.
• L’Allemagne qualifiée pour les demi-finales, comme en 2006, comme en 2002. A trois, bonjour les gars?
• Di Maria met la main sur le ballon sans écoper d’un carton: en voilà un qui suit l’exemple de son sélectionneur.
• Angela Merkel était dans les tribunes. Heureusement, elle n’a pas fait la même promesse que la top-model paraguayenne Larissa Riquelme.
• Lors d’une conférence de presse après le match Allemagne/Argentine (0-1) de mars dernier, Maradona ne savait pas qui était Müller – dorénavant, il saura.
• Friedrich qui marque plus de buts que Messi en Coupe du monde: ça y est, on va provisoirement arrêter de nous saouler avec "Leo Messi le meilleur joueur du monde" et "Leo Messi Ballon d’Or 2010"!
• Neuer qui arbore à nouveau son maillot et son short jaunes marqués du 1: Manuel, c’est pour demander qu’on t’adore?



Le match de TF1

• Astorga affirme que "Müller aime bien l’Argentine": c’est sûr que débuter sa carrière internationale par une défaite fait toujours plaisir.
• Le pro-germanisme de Lizarazu est contagieux: Astorga indique que "l’Allemagne rend une copie parfaite" peu après l’occasion manquée du 2-0 par Klose.
• Müller qui devient Möller, Friedrich qui devient Freidrich: quand il lit les noms des joueurs, Astorga est-il 1) astigmate ou 2) dyslexique? Vous avez dix minutes pour voter.
• Parler d’une "belle histoire" et de "la chance" pour Neuer d’être devenu titulaire dans les cages allemandes à la suite du suicide d’Enke, il fallait oser.
• Astorga, toujours: "Vous êtes en train de dire que le Bayern est le centre de formation de l’Allemagne?": avec un tiers du onze allemand évoluant actuellement au Bayern (sans compter les trois gars entrés en jeu qui y ont joué), à ton avis David?
• La stat qui coûte cher aux parieurs: "l'Argentine est la favorite car elle n'a pas perdu en 2010".



Vu du forum
 
=>> J'ai remis tout l'allant - samedi 3 juillet 2010 - 16:03
C'est quand même une vraie musique de film, l'hymne allemand: c'est Hans Zimmer qui l'a composée?

=>> kaizouman - samedi 3 juillet 2010 - 16:33
Allez hop j'ose une comparaison hasardeuse: Schweini c'est Pirlo plus Gattuso à lui tout seul...
=>> Papin Jour Pape toujours - samedi 3 juillet 2010 - 16:47
Özil c'est Titoff + Salim Arrache...
=>> kaizouman - samedi 3 juillet 2010 - 17:14
Après l'ère métrosexuelle, Di Maria et Müller c'est un peu la revanche des geeks, non?

=>> Papin Jour Pape toujours - samedi 3 juillet 2010 - 16:53
On aurait pu faire Civelli - Tuzzio - Heinze - Krupoviesa.
La défense argentine 100 % marseillaise. Que du bon.

=>> Christ en Gourcuff - samedi 3 juillet 2010 - 17:35
SCANDALEUX le but de Klose, et je pèse mes mots! Un but comme ça, ça se finit de la tête, et à quatre pattes!

=>> Diablesse Rouge - samedi 3 juillet 2010 - 17:51
Eh bien... je suis sous le charme. C'est simple, ça a l'air facile, c'est beau.
=>> DarkZem13 - samedi 3 juillet 2010 - 17:53
Simple et intuitif, le football à l'état pur.
=>> bijou - samedi 3 juillet 2010 - 17:53
C'est net, clair et sans bavures.
=>> wedr2 - samedi 3 juillet 2010 - 17:58
Mouais bof, même la Bolivie a passé six buts à cette médiocre équipe argentine.

=>> Cleaz addict - samedi 3 juillet 2010 - 17:41
Liza qui insiste sur la difficulté d'avoir parié ce résultat, c'est pour justifier les mauvais conseils qu'il a donnés sur un site de pari en ligne?

=>> Alain Delon? Non Alain Deroin. - samedi 3 juillet 2010 - 18:07
Bon, la Coupe du monde 2010, c'est la fin de Lost en fait. Les Pays-Bas, l'Uruguay, l'Allemagne, le but de Lampard refusé 44 ans après celui accordé à Hurst en 66, Rigobert Song trop longtemps resté dans la source de lumière (d'où ses cheveux): question de flash-back quoi.