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Jour de désastre

Invité : When Saturday Comes – Réussir deux csc et rater un penalty dans le même match, cela constitue-t-il la pire performance de tous les temps?

Auteur : Ashley Clark le 25 Mars 2013

 


Un nouvel article de
When Saturday Comes traduit sur les Cahiers du football, issu du numéro de mars. Titre original: Disaster Area.


* * *

 
Tout le monde peut connaître un mauvais jour au bureau, mais les erreurs des footballeurs se produisent sous les yeux de tous. Le samedi 13 janvier 2013 avait commencé sous les meilleurs auspices pour Jonathan Walters de Stoke City. Le solide attaquant avait l'honneur d'un portrait dans Football Focus sur la BBC, célébrant son imminente centième apparition en Premier League à l'occasion de la réception de Chelsea au Britannia Stadium. Dans une interview au cours de la même émission, le jeune défenseur latéral de Liverpool Andre Wisdom déclarait que Walters était le plus coriace adversaire qu'il ait eu à rencontrer au cours de sa jeune carrière. Pourtant, à cinq heures de l'après-midi, cette journée qui devait lui apporter reconnaissance et gratifications avait pris la tournure d'un désastre personnel doublé d'une spectaculaire dimension comique.
 
 
Comique burlesque
On eut déjà quelque idée de ce qui attendait Walters lorsque, essayant de pousser un ballon dans les filets, il se l'expédia vigoureusement en pleine face. Au coup de sifflet final, il avait inscrit deux buts de la tête contre son camp et, pour parachever son malheur, catapulté un penalty de consolation (Stoke était mené 4-0) au dessus de la transversale. Un peu plus tard, durant Match of the Day, la traditionnelle solidarité des ex-professionnels céda à la moquerie, avec Gary Lineker, Alans Hansen et Alan Shearer incapables de réfréner leurs gloussements d'écolières. Étant donné le caractère aussi infernal que burlesque de la journée de Walters, il était difficile de leur en vouloir.
 
 

 
 
À quel point cette performance mérite le label de "pire de l'histoire", comme de nombreux blogs et journaux s'empressèrent de le lui coller, cela est sujet à débat. Un peu de recul est nécessaire. Walters, soutenu publiquement par son entraîneur et son équipe après le match, est très largement considéré comme un bon joueur, solide mentalement. Le match contre les Blues marquait sa 73e apparition consécutive dans son équipe et lors du match suivant, contre Crystal Palace, il inscrivit un doublé – du bon côté cette fois. Sans nul doute, il valait mieux pour lui concentrer toutes ces calamités en une seule prestation anti-héroïque. Les supporters de Chelsea auraient préféré que Fernando Torres exorcise son malaise footballistique dans une seule prestation walteresque plutôt que d'assister à cette sorte de crash au ralenti que constituent ses deux dernières saisons.
 
 
Faillites individuelles
Walters a aussi été épargné par le contexte du match: ses erreurs n'ont pas eu d'effet particulièrement désastreux. Il n'était pas attendu de Stoke, une honorable équipe de milieu de tableau, qu'elle batte Chelsea, et un match de mi-saison n'est pas le pire moment pour accomplir pareil exploit à l'envers. A contrario, un exemple de faillite individuelle plus dommageable avait été fourni quelques jours plus tôt par Branislav Ivanovic avec Chelsea. À l'occasion de la demi-finale aller de League Cup contre Swansea, le défenseur serbe délivra deux passes décisives parfaites à ses adversaires, scellant le sort d'une rencontre (2-0) qui conduisit ensuite à son club à quitter une compétition qu'il voulait clairement gagner.
 
En réalité, Walters va surtout devenir la réponse à une question de quiz, rejoignant la liste des auteurs d'un doublé de csc, sur laquelle figurent Jamie Carragher de Liverpool ou Michael Duberry d'Oxford United. Ces joueurs sont restés à une unité du terrible triplé dont le défenseur Stan van der Buys fut l'auteur avec le Germinal Ekeren contre Anderlecht lors du championnat de Belgique 1995/96.
 
Un autre genre de triplé, aussi peu orthodoxe, a été accompli par l'attaquant argentin Martin Palermo, qui a pris sur lui d'exécuter trois penalties contre la Colombie lors de la Copa America 1999, et les a tous ratés. Et au moins Walters s'en est-il sorti avec plus de dignité que Noel Whelan de Middlesborough, qui a célébré son 26e anniversaire et son 200e match de Premier League en marquant un but contre son camp au profit de Coventry, l'équipe auprès de laquelle Boro l'avait recruté. Impliqué dans une bagarre à la pause, Whelan avait plus tard été remplacé dans un flot de larmes.
 
 
Échelle des calamités
D'autres cauchemars individuels se placent plus haut sur l'échelle des calamités que celui de Walters. Prenez Jonathan Woodgate au Real Madrid qui, après dix-sept mois à l'écart des terrains en raison de blessures, se présenta à l'Espagne avec un csc suivi d'une expulsion, pour sa première apparition en Liga. Une performance catastrophique peut aussi devenir emblématique de la crise traversée par un club. Le doublé éclair réalisé par Michael Proctor face à Charlton, alors qu'il évoluait à Sunderland en 2003, s'avéra autant anecdotique que cataclysmique pour une équipe qui se précipitait alors vers la relégation.
 
 
 
 
Il serait toutefois erroné de penser qu'une prestation désastreuse ne puisse être certifiée que par un exploit aussi manifeste qu'un doublé de csc ou un penalty mis sur orbite: quiconque a vu le Gunner Andre Santos mis en pièce par Will Buckley lors d'un récent quatrième tour de League Cup à Brighton peut en attester.
 

Tout cela nous rappelle, en définitive, que si le football est à juste titre considéré comme un sport d'équipe, il peut rapidement devenir une cuisante expérience individuelle. C'est en tenant compte de ces précédents, du contexte et de sa réaction que nous refuserons donc à l'injustement dénigré Jonathan Walters d'être affligé du titre de "pire performance de tous les temps".

 

 

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Réactions

  • le Bleu le 25/03/2013 à 07h59
    Torrisi, lui, n'avait pas manqué de penalty...

  • arnaldo01 le 25/03/2013 à 14h30
    Mouais, aucun de ces joueurs n'a fait un pire match que Jordan à Evian. Deux cartons jaunes seulement cinq minutes apres etre entré en jeu, c'est exceptionnel !!

  • Espinas le 25/03/2013 à 16h23
    Je propose le dernier match de la carrière d'Alejandro Alonso qui a lui aussi pris deux jaunes en moins de 10 minutes dans le derby finalement perdu par les verts.

  • Espinas le 25/03/2013 à 16h23
    Pris "à l'expérinece" par Umtiti, 19 ans sur son 2e jaune.

  • xTieum78x le 25/03/2013 à 17h18
    Joël German (SM Caen) présente la particularité d'être le seul joueur à concéder trois penalties au cours d'un même match de première division française, lors du match contre le RC Strasbourg au Stade de la Meinau le 22 octobre 1993. Pour anecdote, les trois penalties sont transformés par Frank Leboeuf.

  • xTieum78x le 25/03/2013 à 17h23
    Joël German (SM Caen) présente la particularité d'être le seul joueur à concéder trois penalties au cours d'un même match de première division française, lors du match contre le RC Strasbourg au Stade de la Meinau le 22 octobre 1993. Pour anecdote, les trois penalties sont transformés par Frank Leboeuf.

  • manuFoU le 25/03/2013 à 18h23
    Martin Palermo, lui, est resté célèbre pour avoir raté 3 pénaltys dans un même match de Copa America. Heureusement pou lui (et pour Boca), il a bien d'autres faits d'arme à son actif.

  • la rédaction le 25/03/2013 à 19h34
    Merci manuFoU. Tu peux lire l'article maintenant, tu verras qu'il en est question, avec même un lien vers la vidéo...

  • vertigo le 25/03/2013 à 19h59
    Espinas, Alonso avait une petite circonstance atténuante pour son pétage de plomb pendant le derby, il savait déjà que son problème au dos allait certainement mettre un terme prématuré à sa carrière. En tout cas, c'est comme ça qu'il s'est défendu dans un beau portrait de L'Equipe.

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