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Joueurs de tous pays, unissez-vous…

Les footballeurs professionnels ont-ils le droit de défendre leurs droits comme n'importe quels travailleurs? L'UNFP et la FIFPRO se sont récemment réunies à Paris, soulignant l'actualité des luttes sociales dans le paradis pas encore assez fiscal du football.
Auteur : Jamel Attal le 11 Dec 2001

 

Des syndicats qui cherchent leurs voix
Les spéculations sur l'avenir d'Anelka occupent dans l'espace médiatique plus de place que l'actualité "sociale" du football, qui fut pourtant assez intense au cours d'une année marquée par la réforme des transferts et les tentatives des syndicats de joueurs pros pour y trouver une légitimité. L'objectif n'a pas été atteint, puisque devant la mobilisation quasiment nulle des premiers concernés, le nouveau système comporte encore des dispositions qui transforment étrangement l'exception sportive en exception sociale (sanctions financières en cas de rupture unilatérale de contrat, contraintes temporelles…). Il reste que la FIFPRO (Fédération internationale des joueurs professionnels) est devenue un interlocuteur incontournable, dont la légitimité d'assemblée élue est de toute façon infiniment plus grande que celle du G14.
La FIFPRO qui réunissait justement son congrès à Disneyland (on aurait pu trouver mieux pour la crédibilité) a fait un événement de la visite de Sepp Blatter, vécue à juste titre comme une reconnaissance tardive. Le président de la FIFA a promis une prochaine représentation du syndicat international au sein du Comité exécutif de la confédération (en même temps que les arbitres, les entraîneurs et le foot féminin, après la modification des statuts prévue en 2004). Créée en 65, la FIFPRO a dû attendre pour se voir ainsi courtisée. Il est vrai que sur l'échiquier mondial, la FIFA a intérêt à ne pas rester trop seule face à ses propres membres et surtout aux lobbies médiatico-financiers qui se sont invités à la table.
Dans la foulée, l'UNFP (Union nationale des footballeurs professionnels),de peu son aînée, a fêté ses quarante ans chez Mickey et s'est remémoré quelques moments intenses de son histoire, depuis l'exclamation de Kopa en 1963 "les joueurs ne sont pas des esclaves", en passant par la grève de 1972 (voir L'Equipe, 09/12).

Camarades millionnaires…
Vu du canapé, il est assez difficile d'éprouver un sentiment de solidarité à l'égard de nos richissimes vedettes à crampons et de leurs salaires mirobolant. Mais on peut aussi penser que n'importe quelle catégorie de travailleur a droit à une représentation et à la défense de ses intérêts.
Les footballeurs professionnels sont justement dans une situation paradoxale. D'un côté, ils touchent des rémunérations pharamineuses qui les placent tout en haut de l'échelle sociale, de l'autre, ils se trouvent sur un marché du travail qui s'apparente encore à un marché aux bestiaux. Certains d'entre eux en profitent par le biais des salaires et disposent de moyens de pression (l'affrontement avec leurs dirigeants leur profitent généralement), mais des conquêtes aussi évidentes que le contrat à temps sont plutôt récentes (1969), et il a fallu tout récemment l'arrêt Bosman et la réforme des transferts pour que les employeurs du football s'alignent un peu sur le droit commun et abandonnent les derniers droits de servage dont ils disposaient encore.
La tentation est d'ailleurs grande d'imputer tous les malheurs du football à Bosman ou à ses collègues en général, mais c'est placer les causes dans les effets : la libéralisation à outrance de l'économie du football est bien à la base de toutes les surenchères, celles des salaires comprise, qui suit la courbe ascendante des ressources des clubs, c'est-à-dire principalement celle des droits télé.

(parenthèse…
Une autre confusion voudrait que la pression fiscale française soit la raison du creusement des inégalités, alors que là encore, c'est bien l'inflation des salaires qui a fait de la fiscalité un critère aussi discriminant. Et il faut bien comprendre que d'autres pays de football, placés derrière la France sur le plan économique, souffrent plus encore de cette loi du marché. A partir du moment où l'on accepte la brutalité de cette libéralisation, il ne faut pas s'étonner qu'elle produise des hiérarchies aussi prévisibles. En dehors de briser les grands équilibres du foot français, les libéraux de chez nous seront d'autant moins capables de rivaliser avec les gros d'Europe qu'ils se soumettront totalement à leur logique financière. Ce n'est ni une réforme de la fiscalité (qui exonérerait des salaires exorbitants alors que les prélèvements sur les revenus "normaux" restent impitoyables…) ni la possibilité de coter les clubs en bourse qui y changeront quelque chose, bien au contraire.…)

Lutte des classes chez les hommes en short
On a tendance à généraliser le cas des joueurs les mieux payés, en oubliant que la moyenne est moins spectaculaire (200.000 francs bruts mensuels) et doit encore être pondérée par les écarts entre les deux extrémités. Jean-François Bourg, économiste du sport, distingue ainsi un "marché primaire" d'une quarantaine de joueurs dont les salaires sont élevés (700.000 francs en moyenne) et qui sont en position de force dans les négociations (ce qui leur permet d'augmenter leurs revenus), et un "marché secondaire" avec les 420 autres joueurs, "substituables" et dont le salaire moyen est de 100.000 francs. En D1, selon l'UNFP, une centaine de prolétaires gagnent entre 12.000 et 100.000 francs. Des sommes qui justifient la remarque habituelle sur la brièveté des carrières.

Mon syndicat, c'est mon agent
Lors de la réunion de l'UNFP, Raymond Kopa a notamment regretté que "les stars n'aient pas pleinement conscience de l'importance de la solidarité" (L'Equipe, 09/12). Le problème est que l'individualisme extrême provoqué par la course à la galette, qui oriente à elle seule les choix de carrière, n'a pas incité les joueurs à se présenter collectivement dans les luttes politiques de leur milieu.
Etonnamment, le contre-exemple vient d'Angleterre, où les droits syndicaux ont été laminés presque partout. La PFA a livré en novembre un bras de fer avec la Ligue anglaise, à propos de la part des droits de télévision qui devait revenir à l'association des joueurs professionnels. La grève a longtemps menacé, avant qu'un accord ne soit finalement trouvé. Plutôt favorable aux clubs, il garantit quand même au syndicat de Gordon Taylor (également président de la FIFPRO) des revenus et un pouvoir incomparablement plus important qu'en France.

De ce côté de la Manche en effet, les joueurs sont les grands absents du débat, et même si les deux tiers d'entre eux cotisent à l'UNFP, aucun ne prend le risque de s'exprimer publiquement, laissant la charge aux anciens. Ils présenteraient certes des revendications pas forcément populaires quand elles touchent aux revenus, mais ils ignorent tout autant les autres sujets d'engagement (dopage, mécanismes de solidarité etc.). La conscience du footballeur attend toujours sa révolution politique (voir aussi Le footballeur, le petit beurre et la politique).

Réactions

  • harvest le 12/12/2001 à 04h59
    Vu de mon lieu de travail , je trouve qu'une moyenne mensuelle à 200.000 francs , c'est toujours aussi spectaculaire . Quant aux prolétaires (en italique) à 12000 francs , reconnaissons qu'il s'agit souvent de gamins en tout début de carrière , or 12000 francs en bonbons , ça en fait des carries !
    Normal qu'avec des salaires bien au dessus de la moyenne générale ils ne ressentent pas l'opportunité de s'associer pour réclamer plus . La solidarité n'est-elle pas souvent inversement proportionnelle à la richesse ? Qui verrait Anelka en leader syndical ? Je rebondis aussi sur la notion d'opportunité pour souligner qu'il ne semblerait justement pas opportun pour un "working class hero" de militer comme un simple membre de cette working class . Quant à la brièveté de la carrière , qu'on ne se moque pas : 100 000 balles par mois , même si on n'en place que la moitié à 5% , ça laisse une rente à vie plus que confortable .

  • El mallorquin le 12/12/2001 à 10h10
    Fais gaffe Harvest, tu vas te faire engueuler par Vicky et Océane ! Cela dit, je suis totalement d'accord avec toi. Ce qui va suivre reprend d'ailleurs quelques uns de tes points, mais je l'avais écrit avant de voir ta réaction, et ça me fait un peu chier de retailler dedans. Donc voilà ma prose brute :

    Dans le milieu du foot, le schéma habituel du monde du travail n'est pas reproductible. Ou plutôt, la comparaison du footballeur avec un travailleur de base abusivement exploité est à mon avis excessive. Pour moi, le footballeur professionnel est nettement plus comparable à un "cadre" qu'à un "employé" classique.
    La raison principale en est à mon avis le fait que les salaires des joueurs étant relativement élevés, la nécessité du mouvement social est sans doute moins présente. Il faudrait faire une comparaison avec le monde de l'entreprise "normale" mais il me semble qu'un peu de la même façon, les syndicats de cadre ont une influence beaucoup moins importante et une représentativité nettement plus faible que les syndicats "ouvriers".
    Par ailleurs, les joueurs pros disposent de moyens de pression dont ne disposent pas forcément le travailleur lambda. Certains ont une force de travail difficilement remplaçable et joue de cet atout pour négocier avec leur direction. Ce qui est étonnant, c'est que c'est aussi une situation que l'on retrouve avec les cadres d'une entreprise, qui vendent parfois leur savoir-faire au plus offrant, ou profite de celui-ci pour faire monter leur salaire. Etonnement, alors que le foot est un sport collectif, on se trouve en présence de joueurs dont l'individualisme forcené confine parfois au terrorisme. J'abuse un peu, mais quand un Wiltord ou un Leroy déclenche des guerres de tranchées internes, c'est l'ensemble du club qui tangue, au détriment de l'ensemble de la communauté.

    C'est à mon avis pour les footballeurs qui n'ont pas la chance d'être stars que la nécessité du syndicalisme s'impose le plus. Quand la "force de travail" n'est pas suffisante pour peser dans la balance, quand un haut salaire ne justifie pas une absence de volonté de revendication. Car dans ces situations, le footballeur est souvent écrasé. Je dis qu'il "est", je dervais dire qu'il "était"… jusqu'à ce que Bosman découvre la Justice, brèche dans laquelle se sont timidement engouffrés les autres footballeurs professionnels. Timidement, car le recours au Droit a plus souvent été une menace qu'une réalité.


    Bon, y'a peut être des contradictions et des erreurs, mais j'ai fait ça un peu rapidement depuis le taf, donc soyez indulgents ! ;-)

  • Karsten Ramelow le 12/12/2001 à 15h17
    Eh bien, il est joli le militant de la cause prolétarienne qui se permet de disserter sur le football pendant ses heures de travail !

  • El mallorquin le 12/12/2001 à 15h32
    Bah quoi, j'a pas droit ?
    ;-)

  • El mallorquin le 12/12/2001 à 15h32
    Et pis c'est pas grave, mon patron est communiste !
    :-)))))

  • benito le 12/12/2001 à 16h16
    Ouais mais ElMallorquin, tout le monde n'a pas la chance d'avoir un patron communiste !!

  • El mallorquin le 12/12/2001 à 16h21
    Comme dirait piem : lol !

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