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Il n'y a plus de grandes équipes

Les éliminations prématurées de la France, de l'Argentine, du Portugal et de l'Italie, mais aussi les limites apparentes des rescapés espagnols, allemands ou brésiliens, semblent remettre en cause la capacité des "grandes nations" à confirmer leur statut sur les pelouses asiatiques. Une voie royale (mais provisoire?) pour les équipes attentistes…
Auteur : Pierre Martini le 18 Juin 2002

 

Quatre impairs
Il est d'usage, lors de chaque compétition quadriennale, de tirer de grands bilans sur l'évolution du football, sur le plan du jeu comme sur celui des hiérarchies. Si les huitièmes de finale ont mieux respecté l'ordre établi en ne piégeant pas l'Espagne, l'Angleterre et le Brésil, la première quinzaine aura surtout fait sensation par les absences de la France, de l'Italie, de l'Argentine et du Portugal au stade des quarts de finale, impliquant aussi la disparition de stars aussi importantes que Figo, Zidane, Henry, Totti, Vieri, Veron ou Batistuta. Les dream teams de Nike, Adidas ou Puma sont décimées, et l'on est sûr d'avoir au moins un challenger en demi-finale (Sénégal et Turquie s'affrontant en quarts).

Difficile pourtant de voir dans ces quatre déroutes les symptômes d'une même maladie. L'argument de l'arrogance, qui rime surtout avec France, ne semble pas convenir vraiment aux Argentins, et encore moins aux Portugais, insuffisants plus que suffisants. Quant à la squadra azzurra, elle semble trop marquée par la déveine pour que le sort lui pardonne la moindre erreur, et elle ne parvient plus à retrouver sa légendaire maestria tactique.

La thèse de l'épuisement dû au calendrier ne convainc pas totalement, car les internationaux anglais, espagnols ou brésiliens sont soumis au même régime et n'ont pas connu de grosses pannes (pour le moment…). Mais il est certain que ce facteur n'a pas des effets équivalents pour toutes les équipes, car il frappe au hasard. La blessure de Zidane, la déroute d'un Figo diminué ou celle d'un Veron sans ressources n'ont pas été sans rapport avec cette surcharge, ni sans effets sur les prestations de leurs équipes.


Un manque
La question reste donc posée : pourquoi ce premier tour, malgré le système des têtes de série, a-t-il rendu vulnérable ces cadors, censés maîtriser l'épreuve en imposant leur expérience et/ou leur talent? Cela fait vingt bonnes années que l'on dit qu'il n'y a plus de petites équipes, alors la sentence est de peu de secours pour répondre. Aucune équipe n'a ainsi véritablement surclassé son groupe, l'Espagne et dans une moindre mesure le Brésil, trois fois victorieux, ayant été à la peine dans leurs huitièmes de finale. L'écart s'est manifestement réduit entre le bas et le haut présumés de l'échelle mondiale, reste à savoir si ce sont les "petits" qui ont progressé ou les "gros" qui ont régressé.

Les outsiders qui ont "perturbé" le tournoi ont tous des lacunes évidentes, qu'ils ont remarquablement compensées dans d'autres domaines, et particulièrement celui de la rigueur tactique. Les qualifications du Sénégal, de la Corée du Sud, de l'Eire, des Etats-Unis, du Danemark ou de la Suède ont toutes été obtenues, non seulement avec de la solidarité et de l'engagement, mais aussi avec de nettes victoires sur le tableau noir (voir Une nouvelle géographie du football).
L'impuissance globale des grands éliminés contre ces adversaires impitoyables est suffisamment parlante. Est-ce à dire qu'ils ont trop facilement accepté cet affrontement tactique, de nature à gommer les différences de valeur, au lieu d'assumer leur rang en prenant tous les risques nécessaires, un peu à la manière du Brésil, pas très équilibré mais très offensif? L'Italie de Trappatoni a ainsi été une nouvelle fois incapable de tenir un résultat étriqué, les changements prudents opérés à 1-0 se révélant assez peu judicieux. A l'inverse, Roger Lemerre avait justement choisi d'imposer un système invariable qui postulait que les Bleus devaient aussi imposer leur jeu. L'échec a également été patent pour cette approche. Comment expliquer que les sélections majeures ne sont pas parvenues à créer la différence, à transposer sur le terrain leur valeur théorique? En avaient-elles les moyens, et les ont-elles mal exploités, ou bien le mal était-il plus profond?

La stérilité de la domination de ces trois équipes a été en effet extraordinairement frappante au cours des rencontres… Il aurait visiblement fallu en faire beaucoup plus pour prendre le dessus, car les opportunités de gestes décisifs ont manqué et les joueurs d'exception n'ont pas eu l'occasion de s'exprimer. Les sélectionneurs concernés ont-ils alors péché par excès ou par manque de considérations tactiques? La première moitié de la compétition asiatique a en tout cas semblé indiquer que la "gestion" du premier tour était devenue impossible, et qu'il requérait un investissement total à chaque minute de jeu, de la part d'équipe à 100% dès le jour J. L'incapacité des favoris à se donner immédiatement tous les moyens de justifier leur statut leur a été fatale, quelles que soient les autres circonstances.


L'audace va-t-elle prendre le dessus sur la prudence ?
On en vient alors à l'autre grand constat, qui concerne cette fois le jeu lui-même. Les qualifications ont semblé donner très nettement la primeur aux équipes attentistes qui abandonnent le jeu à leurs adversaires pour mieux les contrer ou les faire plier. La défaite d'un Mexique joueur contre des Etats-Unis dépourvus de tout talent notoire illustre assez bien cette tendance. Même le Brésil a été dominé par la Belgique, comme la Turquie par le Japon. L'Angleterre d'Eriksson elle-même s'appuie sur une solide base défensive pour placer des offensives ponctuelles. Malgré le contre-exemple des Coréens, décidément bien singuliers, qui renversent les obstacles en prenant les rencontres à bras-le-corps, la tendance a donc été assez marquée. Mais pourra-t-il encore en être ainsi dans la dernière ligne droite?

Ce bilan est en effet très provisoire, puisque la vérité de la compétition sera rendue par le tableau final, au terme duquel on ose espérer que c'est une équipe ayant pris son destin en mains qui l'emportera, quel que soit son statut.

Réactions

  • Don Quijote le 18/06/2002 à 23h17
    Pierre,

    D´accord, mais pas assez sévère sur le Niveau du Football des grands tout simplement, leur football tout simplement qui fout l´camp mème au niveau technique, excecrable... Les Coréens sont meilleurs que les italiens en technique individuelle !!!!! Oui, les contrôles de balle collent au pied alors que chez les transalpins ils rebondissent et aprés on court, provocant ainsi le pressing et tous les schémas tactiques européens.

    Ces surprises, même si elles nous plaisent, David et Goliath, le pot de terre et le pot de fer etc..., m´attristent, voyant que le niveau du football mondial baisse... grands responsables, les systèmes et schemas tactiques rigides qui castrent la créativité individuelle et collective, le jeu d´association inné etc...

    Voyez mes explications dans les chroniques de Contrapie ( lien ) et je serai heureux de continuer les conversations sur ce sujet de l´appauvrissement du niveau technique et des talents du football moderne, sans parler de l´absence de génies, si ce n´est Zidane, qui lui même considère que le dernier "grand joueur" fut Francescoli.

  • Pluloinqueleboudunez le 19/06/2002 à 02h25
    Déjà en 98 la France remportait "son" mondial en s'appuyant sur une défense de fer.
    Il est évident qu'il existe une prime aux équipes qui bétonnent derrière et attendent le contre. Il a toujours été plus facile de détruire que de construire.
    Il manque (peut-être???)au débat un élément.
    Vous évoquez le système des têtes de séries. Je m'interroge beaucoup actuellement sur ce système.
    Le brésil qui affronte au premier tour la Chine et le Costa Rica fait il la même compétition que l'Argentine qui doit jouer contre l'Angleterre et la Suède?
    Je n'en suis vraiment pas convaincu.
    Avec la "disparition" des "petites équipes", les tirages au sort des prochaines compétitions vont prendre une importance singulière...

  • piem le 19/06/2002 à 03h12
    Juste pour signaler une petite erreur sans grande conséquence dans la phrase "Les dream teams de Nike, Adidas ou Puma sont décimées" Certes, certes, mais pour Puma elle était déjà décimée concernant les joueurs français car, voulant jouer au chat noir, la marque avait retenu Pirès et Anelka comme portes chaussures !-)))

  • plumitif le 19/06/2002 à 03h33
    La faillite des grandes équipes comme la France l'Argentine et l'Italie sont d'abord celles de leurs sélectionneurs, tous trois empêtrés soit dans un système anônné jusqu'à l'aveuglement, soit, lorsqu'ils en dérogeaient, en revenant dare dare à leur naturel frileux (Gattuso pour Del Piero contre la Corée, super idée).
    Quand on compare la France et l'Argentine aux "petits", ce qui saute, c'est la différence dans la prise de risque. On a d'un côté un schéma qui la réduit au minimum avec un circuit préférentiel sécurisant qui fait d'abord confiance aux qualités des joueurs. Si le ballon passe par untel, untel, untel, ça doit fatalement marcher. Le problème c'est qu'en face on s'est dit qu'en contrôlant untel, untel et untel qui devraient fatalement passer par là, ça devrait marcher.
    Chez les "petits", il y a deux catégories dans la prise de risques. Les moins ambitieux qui ne la déclenchent qu'à coup sûr grâce à une bonne lecture du jeu adverse. Les autres à l'arsenal plus complet comme le Sénégal contre la Suède avec la faculté des joueurs de Metsu de franchir le premier rideau, de trouver les intervalles. Chez les Sénégalais et les Coréens, la prise de risque passe par l'utilisation de tirs lointains, la réhabilitation du dribble utile aux abords et dans la surface abandonné par les "grands" au profit d'une circulation moins risquée du ballon.
    En résumé, Audiard dans cette Coupe du Monde a été cruellement démenti : les cons ça ose rien, c'est même à ça qu'on les reconnait.

  • plumitif le 19/06/2002 à 04h12
    Et à propos de l'épuisement dû au calendrier, j'aimerais bien voir la réaction de Wenger sélectionneur en voyant débarquer les joueurs d'Arsenal complètement râpés par une surutilisation forcenée, voir la blessure de Pirès qui n'était pas une fatalité mais le résultat logique de son épuisement par un entraîneur méga utilitariste.

  • leo le 19/06/2002 à 04h58
    Enfin, la blessure de Pirès, il peut se la faire au premier match de la saison en retombant comme il le fait, c'est le genou qui a laché, ce n'est pas du à la fatigue.

  • Vicky le 19/06/2002 à 05h48
    Je pense que les calendriers surchargés sont la cause du grand nombre de surprises de ce mondial. Certains objectent "et les anglais alors ?". Je suis Manchester United de près, et je peux vous dire que Beckham, Scholes et Nicky Butt sont loin d'avoir disputé autant de matches que, par exemple, Zidane ou Patrick Viera. Beckham s'est retrouvé sur le banc en décembre-janvier, au profit de Nicky Butt qui avait peu joué auparavant, et qui n'a joué qu'épisodiquement après le retour de Beckham. Scholes a fait les frais de l'arrivée de Veron et n'a pas disputé tous les matches non plus. Les joueurs clé anglais n'ont donc pas disputé autant de matches que les joueurs français. D'ailleurs, Ericksson s'était félicité de la mise à l'écart cet hiver de Beckham "c'est bon pour l'Equipe d'Angleterre". J'en ai marre de lire que l'Equipe de France était arrogante. Si Beckham s'était blessé, où en serait l'Angleterre ?

  • Vicky le 19/06/2002 à 05h58
    Autre chose, la Coupe des Confédérations, c'état vraiment une connerie. A quoi ça nous a servi de l'avoir gagnée ? Les joueurs n'y ont gagné que quelques semaines de repos en moins. Qui ont peut-être fait la différence.

  • harvest le 19/06/2002 à 09h08
    Contradictions , contradictions. Pierrot ( tu permets que je t'appelle Pierrot ? ) L'entame de ton 3ème paragraphe semble dédouaner la lourdeur des calendries avec pour témoins les espagnols , anglais et brésiliens. Mais le paragraphe suivant souligne l'incapacité des mêmes ibériques ( originaux ou d'origine ) à dominer leurs sujets ( dans les deux sens du terme ).
    Ma propre analyse m'incite à embrasser la thèse de l'épuisement généralisé des Goliath à force de batailler contre tous les David de leurs multiples combats annuels. Les Rivaldo , Owen et consorts ne paraissent pas pouvoir enflammer les matches pendant plus que quelques minutes à chaque fois. C'est aux "planqués" des infirmeries que ce role échoit ( Becks, Ronaldo ).
    De toute façon , Beckenbauer est d'accord avec moi , alors !

  • Moser le 19/06/2002 à 12h26
    Bonne synthèse technique et tactique, pas mal aussi la théorie de Plum et plus particulièrement sur la disparition de la prise de risque du drible à l'abord de la surface. Les attaquants, aussi doués soient-ils, ne tentent plus grand chose , on préfère temporiser, repasser la balle derrière ou à coté un peu comme au hand. C'est le principe d'optimisation, de rigueur et de discipline qui tue la créativité dont a besoin le foot sous peine de voir toujours les mêmes matchs...

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