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Pour Isaksson le glas

Face à la Suède, les Bleus ont reçu la victoire du meilleur d'entre eux. La nalyseL'éclipse de GuilavoguiLes observationsVu du forum

le 19 Nov 2014

 

 

L'équipe de France a fini son année dans le ton de sa demi-saison: modérément brillante mais avec de bons moments, courtement victorieuse, appliquée plus qu'échevelée, équilibrée et constante malgré les changements (de joueurs et de système). Deschamps travaille dans une rare sérénité et le bon esprit de son groupe, acquis durant la Coupe du monde, semble préservé au vu de l'investissement des uns et des autres. On ne doit pas oublier quels pièges recèle la gestion du long cycle des matches amicaux pour la sélection du pays organisateur…

 

Ce France-Suède n'aura donc pas affolé les cardiogrammes, mais les Bleus auront eu le bon goût d'obtenir une victoire tardive grâce à l'intervention de leur capitaine du soir – en bonne logique un défenseur compte tenu de l'étonnante imprécision des attaquants, qui ont tenu à baptiser le Vélodrome par un arrosage copieux de ses virages. Varane, avec deux tentatives directes et deux déviations (pour des occasions de Kurzawa et Griezmann) avait auparavant été le plus dangereux sur corner, il a fini par emporter la mise. Puissions-nous encore longtemps lui chercher un défaut majeur.

 

 

 

 

 

La nalyse : vivacité et surpoids

Autant être honnête, il y a eu peu de raisons de s'enthousiasmer, hier au Vélodrome. Et si l'équipe de France a sa part de responsabilité dans l'affaire, la stratégie suédoise n'a rien fait pour arranger les choses. Regroupés à dix devant leur surface, une situation forcément accentuée en l'absence de Zlatan Ibrahimovic et des possibilités de marquer qu'il offre, les Scandinaves n'ont pas eu beaucoup de réussite dans leurs quelques initiatives et se sont contentés de faire comme l'Albanie – version Volvo derrière et Ikea un peu cheap offensivement.

 

Le 4-2-3-1 tricolore trouvant son calque avec le 4-3-3 adverse, il a fallu faire des différences autrement que par le démarquage. Même s'il était fluide dans ses permutations et dézonages, le trio derrière Gignac a permis d'avoir plus de situations que de vraies occasions. Les couloirs ont vu du renfort en Kurzawa puis Digne, moins en Sagna, mais l'orgie de centres (vingt-huit au total) n'a pas amené grand-chose face à une défense suédoise solide dans les airs. L'un des symptômes de cette incapacité à faire le bon choix dans les trente derniers mètres.

 

 

 

 

Voir Guilavogui se projeter et Pogba être plus conservateur avait également quelque chose d'étrange, les qualités des deux hommes appelant plus l'inverse. S'ils ont tout pris dans les airs, la fragilité technique de l'un et la facilité de l'autre ont empêché de mettre plus de pression pour casser la ligne de cinq qui se présentait à eux dès la récupération de balle.

 

On pourra se réjouir de voir qu'après plusieurs jours à parler des coups de pieds arrêtés défensifs, c'est un autre, offensif, qui permet de faire la décision. Mais face à une Suède bâtie façon sumo, avec des appuis stables et un bon gros ventre, l'équipe de France a passé beaucoup trop de temps à chercher l'angle d'attaque adéquat pour rendre le match passionnant. Une victoire, quelques jolies combinaisons, mais rien de franchement passionnant face à une équipe assez limitée.

 

 

 

L'éclipse de Guilavogui

Les stats et leurs représentations visuelles sont parfois blagueuses, à l'image de celle du positionnement moyen des joueurs (de la maison Opta), qui a commencé par faire disparaître Josuha Guilavogui "sous" Pogba, avant de refuser de lui laisser une zone à lui tout seul.

 

 

 

 

Les observations en vrac

On n'a pas mesuré le ridicule du nom "Driblou" avant d'avoir entendu Christian Jeanpierre le prononcer avec la conviction d'un vendeur de glaces.

 

Kurzawa a baissé les yeux pendant la Marseillaise. Il a senti le regard de Daniel Riolo sur lui.

 

OK, la mascotte de l'Euro 2014 est un garçon et il est blanc, mais il est rouquin.

 

Après une heure d'apathie, le public marseillais a épanché sur Digne son dépit de ne pas avoir eu Ibrahimovic à siffler.

 

Krafth a bien essayé d’emballer le match.

 

Benzema et Lacazette ont très vite tenu à contribuer au pourcentage de tirs non cadrés des Bleus.

 

Après le cimetière indien de Rennes, l'esprit de Bakayoko au Vélodrome. On était à deux doigts de retrouver la gourmette de Madar pour cette soirée hommage aux Cahiers du foot.

 

Excédé, Benzema a même saisi l’occasion du penalty pour envoyer un missile vers ceux qui sifflaient Digne.

 

Sissoko a tout changé.

 

"On est fâchés avec les coups de pieds arrêtés" (Christian Jeanpierre, trois minutes après un but sur corner).

 

Personne ne s'étant imposé au côté de Varane, Didier Deschamps a décidé qu'il jouerait seul en défense centrale.

 

 

 


La fameuse chatte de Didier Deschamps (vue aérienne)

 

 

 

Vu du forum

=>> newuser – 20h58
On aurait vu Zlatan aller dans le vestiaire des Bleus avec des caisses de pinard suédois.

 

=>> Mevatlav Ekraspeck – 21h18
Quinze minutes, et il est évident que Gueugnon aura du mal ce soir.

 

=>> Coach Potato – 21h20
Il y a des sièges vides en tribune présidentielle.

 

=>> Newuser – 21h21
Valbuena, Griezman et Payet quand ils arrivent face à la défense centrale, t'as l'impression qu'un poids coq vient mettre une droite à Tyson en oubliant qu'il va perdre la vie

 

=>> Tonton Danijel – 21h47
D'ailleurs, c'est vraiment une défense Ikea: ça a l'air simple, mais y a toujours une pièce en trop.

 

=>> mbfcs2 – 22h32
Réussir à caser "Zlatan" et "Téléfoot" pour parler du décès de Klas Ingesson, c'est une certaine conception de la classe. Bravo.

 

=>> Moravcik dans les prés – 22h36
Si un jour Kurzawa va en Suède et qu'il y a un orage, j'estime ses chances d'être touché par la foudre à 80-90%.

 

 

 

Les titres auxquels vous avez échappé

Suède toi et le ciel t'aidera
Les Suédois aboient et le cas Varane passe
ABBA les purges !
Juste un jaune et l'addition

 

(Mevatlav Ekraspeck, Save Our Sport, Tonton Danijel et Robert Murdocq)

 

Réactions

  • Sens de la dérision le 19/11/2014 à 07h41
    Magnifique vignette !

    Dans les raisons de s'enthousiasmer, il y a quand même les superbes contrôles de Valbuena, la technique de Pogba (cette balle piquée pour Kursawa, miam miam), la classe de Varane (qui se permet de reprendre un attaquant suédois en pure vitesse), Griezmann de plus en plus une alternative crédible (même si le geste que je retiendrais est son tacle défensif, assez exceptionnel), le bon match de Kurzawa.

    Dans les points à revoir de l'EDF, il y a surtout les coupes de Pogba et Payet.

    Au vu de l'animation des zones d'influence des joueurs, je comprends pourquoi je n'ai quasiment pas vu Guilavogui.

  • Milan de solitude le 19/11/2014 à 10h45
    Fin du premier alinéa : "oublier quels pièges recèle (et pas "recèlent") la gestion du long cycle des matches amicaux pour la sélection du pays organisateur…"

    Donc Benzema a raté un pénalty. Ça fait deux échecs de suite avec celui du Honduras. En a-t-il réussi dans sa carrière pro ? Ce n'est pas lui qui les tire au Real (tirait-il à Lyon, sans jeu de mots ?) : y a-t-il un Français qui les tire habituellement en club et à qui cette tâche pourrait être confiée ?

  • xTieum78x le 19/11/2014 à 10h50
    Sens de la dérision
    aujourd'hui à 07h41

    Griezmann de plus en plus une alternative crédible (même si le geste que je retiendrais est son tacle défensif, assez exceptionnel)

    J'approuve, ce tacle était un pur délice qui aurait bien mérité - au moins - un petit ralenti.
    Sur le direct, j'ai eu l'impression que le suédois n'avait même pas calculé qu'il venait de se faire chipper le ballon tellement c'était propre.

  • bcolo le 19/11/2014 à 12h38
    Au stade hier soir. Visibilité très mauvaise (en virage nord) à cause d'un garde-corps qui bouche la vue sur la cage de Mandanda en première MT, et donc celle d'Isaksson sur le but de Varane.

    Tribune Jean-Bouin vide hormis la partie basse. Comme c'est celle où il y a la caméra principale, bien sûr on ne la voit jamais à l'écran.

    Le toit du stade ressemble à un chapiteau de cirque.

    Ambiance moyenne avec de grands moments de silence genre SdF puis des huées bas de plafond sur ce pauvre Digne qui du coup, entré à froid, a raté tout ce qu'il a tenté pendant dix bonnes minutes.

  • Jean-Luc Skywalker le 19/11/2014 à 13h33
    On a l'explication sur le fait que cette tribune était à moitié vide ? ça fait quand même du monde en garde à vue, même pour Marseille.

  • Basile mais pas boli le 19/11/2014 à 14h32
    Milan de solitude
    aujourd'hui à 10h45
    --------------------------------------------------------------------------------
    De mémoire, le premier tireur de pénalty à Lyon était Juninho qui est parti en même temps que Juni. Il a dû en tirer quelques uns mais pas énormément.

    Aujourd'hui lacazette tire tous ceux de Lyon et, de mémoire, n'en a pas manqué.
    (il y aune scène cocasse l'an dernier où Grenier prend le ballon dans les mains de Lacazette pour un pénalty contre Reims et l'envoie 10 m au dessus)

  • Milan de solitude le 19/11/2014 à 14h58
    C'est assez incongru de faire tirer Benzema, c'est que dans les habituels titulaires il doit n'y avoir aucun spécialiste du pénalty...

  • Aguero Gorille le 19/11/2014 à 17h04
    Milan de solitude
    aujourd'hui à 10h45

    Il en avait réussi un contre le Honduras, mais effectivement si tu considères que ceux qu'il met au fond sont raté ça va être compliqué pour ce cher Karim!

  • Milan de solitude le 19/11/2014 à 18h52
    @Aguero Gorille
    C'est contre la Suisse qu'il avait raté, en effet. Ça fait deux échecs sur trois en équipe de France, c'est donc ça ? C'est assez mauvais signe vu l'importance qu'un pénalty ou une séance de tirs au but peut revêtir, on a eu besoin d'un (de) bon(s) tireur(s) en 98 et en 2006.

  • Tonton Danijel le 19/11/2014 à 23h31
    Milan de solitude
    aujourd'hui à 18h52

    Excuse-moi mais je ne saisis pas du tout ton argumentation. Si on ne fait pas tirer Benzema, on fait tirer qui? Je ne crois pas qu'il y ait d'autres bien meilleurs spécialistes.

    Et il en tire régulièrement, OK, au Real, il laisse la priorité à CR7, mais CR7 ne joue pas tous les matchs. J'ai pas l'image d'un Benzema qui se fait systématiquement dessus dans l'exercice, c'est quand même son rôle de marquer des buts...

    Et rater des pénalty, ça fait partie du jeu. Le péno raté par Benzema hier n'est pas pire que celui que Platini loupe à Guadalajara ou celui que Baggio rate en finale de la coupe du monde 1994. C'est dingue de tirer des leçons de fébrilité pour deux échecs consécutifs en équipe de France, certes, mais distants de 4 mois...

La revue des Cahiers du football