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Et on joue à treize ?

When Saturday Comes – Qui se souvient que la PSG aligna une équipe de rugby à XIII devant 18.000 spectateurs à Charléty? Un oubli qui résume les échecs des tentatives de rapprochement entre ballons rond et ovale… 

Auteur : Gavin Willacy le 2 Nov 2016

 

 

Extrait du numéro 356 de When Saturday Comes. Titre original : "Try and Try again", traduction Toto le zéro.

 

* * *

 

À part peut-être Alain Goma, il n'y a pas grand-chose de commun entre Fulham et le Paris Saint Germain, si ce n'est qu'ils font partie des nombreux clubs de football à avoir monté des équipes professionnelles de rugby à XIII afin d'investir dans un nouveau créneau sportif... et qui ont tous échoué.

 

L'expérience Fulham

En mai 1980, inspiré par la finale de Challenge Cup (Coupe d'Angleterre de rugby à XIII) à Wembley, Ernie Clay, président du club de Fulham, essaya de lancer la première équipe professionnelle de rugby à XIII du Sud de l'Angleterre depuis les années 1930. En septembre, le Fulham RLFC réussit à battre le puissant club de Wigan devant 10.000 personnes à Craven Cottage, lors de leur match d'ouverture de 2e division.

 

 

 

 

Un groupe expérimenté était parvenu à ce niveau dès leur première tentative, ce qui avait provoqué une belle vague d'enthousiasme: les Cottagers réunirent plus de 6.000 spectateurs en moyenne en deuxième division, un millier de plus qu'en troisième. Toutefois, la moyenne baissa à 4.300 personnes lorsque l'effectif âgé fut relégué de justesse. Le club remonta dès l'année suivante, mais l'intérêt était retombé. Alors que le club de football remontait lui aussi, l'affluence moyenne des treizistes baissa d'une année sur l'autre pour avoisiner les 2.000 personnes au cours de leur deuxième saison au plus haut niveau.

 

Bouté hors du stade de Craven Cottage (soi-disant en raison des dégâts causés sur la pelouse), le Fulham RLFC devint un club de seconde zone, évoluant péniblement devant quelques centaines de spectateurs. Il finit par être sauvé par les supporteurs lorsque le club de football perdit tout intérêt. Désormais baptisé les London Broncos, le club vient de fêter ses trente-six ans ce mois-ci. Dans l'univers impitoyable des relations football-rugby à XIII, l'ex Fulham RLFC est pourtant l'histoire d'un succès relatif.

 

 

18.000 spectateurs à Charléty pour le PSG à XIII

À une époque où le public désertait le ballon rond dans les divisions inférieures, une série de clubs professionnels de football envisagèrent de rejoindre la Ligue professionnelle de rugby à XIII. Situé à moins d'une heure de conduite de clubs établis dans la côte du comté de Cumbria (Nord-Ouest de l'Angleterre), le Carlisle RLFC avait néanmoins été proche d'enregistrer les 3.000 spectateurs de moyenne à Brunton Park qui auraient pu permettre au club d'équilibrer son budget, après sa promotion au bout de leur première saison. Mais l'équipe, qui s'entraînait à Wakefield près de Leeds, finit lanterne rouge en 1982-83 et l'affluence dégringola à moins de 1.000 spectateurs.

 

Le club de football décida de couper les ponts. Pour Cardiff City, l'incursion dans le XIII fut baptisée les Blue Dragons, qui compta trois anciens internationaux gallois du jeu à XV. Le premier match se déroula devant près de 10.000 personnes à Ninian Park, mais les propriétaires de Cardiff City retirèrent leur financement en 1984 au bout de deux saisons seulement, les Blues Dragons n'ayant pas réussi dans l'intervalle à passer en première division.

 


photos via cet article de Paris Canal Historique

 

Les efforts déployés par le milieu du football pour développer le rugby professionnel dans différentes capitales répondaient à une certaine logique. Lorsque le Paris Saint-Germain avait été désigné franchise française de la Super League européenne inaugurale en 1996, l'attente parmi les fans de rugby à XIII avait été des plus grandes. À l'issue d'un match enlevé, diffusé en plein été par Sky, et devant près de 18.000 spectateurs au stade Charléty, le PSG, dans les couleurs classiques de l'équipe de football, avait battu Sheffield. Mais le spectacle s'avéra trop beau pour être vrai: le PSG finit avant-dernier deux saisons à la suite, ses éléments australiens furent menacés d'expulsion pour des problèmes de visa et le club fut dissous deux ans plus tard.

 

 

Loin des clubs multisports

Le promoteur de cette débâcle parisienne en Super League avait été un certain Paul Faires. En 1983, à vingt-six ans, il avait lancé le Kent Invicta RLFC en partenariat avec Jim Thompson, président du club de Maidstone United. Fin août, pour leur match de lancement au stade de London Road, 10.000 spectateurs avaient été annoncés. Moins de 2.000 assistèrent à la rencontre. En septembre, le club s'était endetté auprès de la Ligue professionnelle; en octobre, Paul Faires quitta le navire après seulement six matches et le mois suivant, l'équipe dut déclarer forfait car il n'y avait que neuf joueurs aptes à joueur. Le club déménagea ensuite de l'autre côté de l'estuaire de la Tamise et joua une saison encore plus pathétique sous le nom de Southend Invicta devant une dizaine de spectateurs à Roots Hall, avant de disparaitre corps et biens.

 

À l'exception des clubs les mieux gérés ou les plus prospères, toutes les équipes de football et de rugby (à XIII ou à XV) perdent de l'argent chaque année. Il est donc étonnant que nombre d'entre elles aient pensé à s'associer pour limiter leurs pertes. À moins de reprendre le modèle des clubs pluridisciplinaires du continent européen, choisir de prendre un sport différent sous son aile présente un inconvénient majeur: comme dans la plupart des accords de partage de terrain, l'un des partenaires est toujours plus solide que l'autre. Lorsque la partie dominante se rend compte que l'autre accapare des ressources et ne rapporte que peu de profits ou de prestige, l'accord est voué à l'échec.

 

Dans les années 1990, le Scarborough FC (avec les Pirates) ainsi que le Preston North End (Lancashire Lynx) lancèrent l'un et l'autre des clubs de rugby à XIII qui s'avérèrent aussi éphémères qu'embarrassants pour la réputation de ceux qui les avaient créés. Au moment d'imprimer le présent numéro, les York City Knights imploraient le club de football dont ils partagent le terrain de Bootham Crescent de les renflouer. Ils auraient dû se rappeler que le jeu à XIII allait immanquablement leur porter malheur.

 

 

 

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