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FC Nantes 1983, quelque part entre Rio et Liverpool

Les grandes équipes - En 1983, le championnat de France est balayé par un FC Nantes irrésistible qui surpasse un à un tous les favoris du championnat.

Auteur : Richard N. le 10 Dec 2009

 

 

Le Football Club de Nantes ne fait pas partie des favoris du championnat de France 1982/83. Le club breton, habitué aux premières loges depuis dix ans, a raté sa précédente saison en terminant à une sixième place indigne de son rang. Il a viré son entraîneur, Jean Vincent, et l'a remplacé par un homme de la maison, Jean-Claude Suaudeau. Un homme dont on dit qu'il détient la formule du “jeu à la Nantaise”.


Le club a en effet bâti sa réputation sur un football léché, offensif, basé avant tout sur le mouvement collectif. Dans les années soixante, l'entraîneur José Arribas avait choisi cette option pour faire face au football physique alors pratiqué un peu partout dans l'Hexagone. La formule s'est avérée payante: Nantes s'est hissé parmi l'élite et a rapidement remporté ses premiers titres.



nantes_arribas_suaudeau.jpg



Coco, Max, José et les autres

Parmi les joueurs de cette époque, Jean-Claude Suaudeau faisait office de relais du coach. Sa carrière de joueur terminée, il est chargé d'enseigner la méthode Arribas aux jeunes venus intégrer le tout récent centre de formation. En 1976, lorsque le maître Arribas quitte les lieux, l'élève pense bien devenir l'entraîneur de l'équipe première. Mais à sa grande surprise, on fait appel à un autre. Durant six ans, Suaudeau rumine sa vexation et poursuit son travail de l'ombre. Jusqu'à ce qu'on l'appelle enfin, en avril 1982.


Deux joueurs ont quitté Nantes durant l'été 1982, et non des moindres : Gilles Rampillon, le meneur de jeu, et l'emblématique Henri Michel, qui a mis fin à sa carrière. En contrepartie, le club ne recrute... personne. Suaudeau, qui aurait quand même aimé un renfort ou deux, ne se formalise pas de cette lacune. Il connait bien les joueurs qu'il a à sa disposition, et compte notamment sur trois d'entre eux pour rendre l'équipe compétitive.

 

D'abord Vahid Halilhodzic: l'avant-centre yougoslave a réalisé une première saison fantomatique à la pointe de l'attaque nantaise, mais Suaudeau a fermement insisté pour qu'il reste au club. Ensuite José Touré: le fantasque joker de Jean Vincent a selon Suaudeau acquit suffisamment de maturité et d'expérience pour imprimer le tempo de son équipe et en devenir le meneur de jeu.

 

Enfin, Maxime Bossis: après avoir exploité toutes les facettes du poste d'arrière latéral au plus haut niveau, le grand Max aspire à diriger une défense en se plaçant au centre. L'air de rien, le FC Nantes 1982/83 s'est renforcé d'un avant-centre, d'un meneur de jeu et d'un libéro.



Méthode brésilienne

L'entraîneur nantais a passé une partie de l'intersaison en Espagne pour voir quelques matches du Mundial 1982. Il a notamment suivi le bal enchanté de l'équipe du Brésil, celle des Zico, Socrates et autres Junior, et en est revenu avec ce constat: le Brésil séduit parce qu'il joue simple. Malgré leur potentiel technique, les Brésiliens recherchent avant tout la disponibilité du partenaire et, lorsqu'ils ont le ballon, la solution la plus juste.

 

Suaudeau aime le Brésil, et il aime aussi le foot anglais. Il n'a jamais caché son admiration pour le Liverpool FC qui domine l'Europe avec son jeu fluide et direct. Lorsque démarre le championnat 1982/83, Jean Claude Suaudeau lance à qui veut l'entendre que son FC Nantes sera une synthèse du Brésil et de Liverpool. Rien que ça.

 

Ce Nantes-Brésil-Liverpool a l'occasion d'évaluer son potentiel rapidement. La troisième journée du championnat l'invite à se rendre chez le grand favori, Bordeaux. Les hommes d'Aimé Jacquet font parler leur puissance et leur expérience, mais les Nantais ont du répondant. Ils ouvrent rapidement le score par Loïc Amisse, puis doublent la mise en début de seconde mi-temps.

 

Malgré une course-poursuite qui permettra aux Girondins de réduire l'écart, le match est plié et la victoire consommée (2-1). Une semaine plus tard à Marcel-Saupin, les Nantais déboulonnent le Stade Brestois (5-1) et s'emparent de la première place du classement.




Photo L'Équipe : voir le diaporama "Nantes, une idée du jeu (1967-2007)" sur lequipe.fr.


Couleur locale

La défaite qui suit, 2-1 au Parc face au PSG, n'est qu'une péripétie. Nantes impose son jeu sur tous les stades de France et termine ses rencontres avec l'admiration de ses adversaires. Au jeu primesautier qu'on lui reprochait parfois, le FC Nantes a ajouté une dimension athlétique ainsi qu'une grande rigueur défensive. Maxime Bossis, devenu capitaine, dirige la défense comme s'il l'avait fait toute sa vie.

 

À son coté, Patrice Rio se découvre une nouvelle jeunesse. Le rugueux normand, écarté par Jean Vincent, avait envisagé de mettre un point final à sa carrière avant que Suaudeau ne le fasse changer d'avis. Il réalise l'une des meilleures saison de sa carrière. Tout comme Jean-Paul Bertrand-Demanes, le gardien de but que les gants ne trahissent désormais plus.

 

La particularité de l'effectif du FC Nantes est d'être essentiellement composé de joueurs du cru. Hormis Vahid Halilhodzic (et le Danois Henryk Agerbeck, rarement titulaire), hormis également Patrice Rio, qui effectue sa treizième saison à Nantes mais qui a été formé au FC Rouen, tous les joueurs ont découvert le football pro au FC Nantes, tous sont passés par le centre de la Jonelière et tous ont été imprégnés du même projet de jeu.

 

L'effectif nantais jouit ainsi d'une richesse extraordinaire, celle de pouvoir changer de joueur sans que son système n'en pâtisse. Suaudeau aime souligner la polyvalence de garçons comme Thierry Tusseau ou Seth Adonkor, qu'il peut aligner en défense ou au milieu de terrain avec le même bonheur. Il se félicite de l'intégration naturelle des jeunes William Ayache, Michel Bibard, Fabrice Poullain, Fabrice Picot, qui jouent le même football que les anciens Loïc Amisse, Bruno Baronchelli ou Oscar Muller.



Quand les adversaires explosent

Mais en octobre, une surprenante défaite à domicile devant Metz (2-3) vient opportunément rappeler aux Canaris qu'ils ne sont pas à l'abri d'un excès de confiance. La machine repart de plus belle jusqu'au rendez-vous décisif du 15 décembre, dernière journée des matches aller, où les Nantais reçoivent un de leurs poursuivants immédiats, le Racing Club de Lens.

 

D'entrée, les Nordistes bousculent les Bretons au point de pousser Max Bossis à ouvrir le score contre son camp. Malmenés sur leurs bases, décontenancés par le culot de leurs adversaires, les hommes de Suaudeau décident alors d'élever leur niveau de jeu. Ils reviennent aux fondamentaux, prennent le dessus et renversent une situation compromise. Ils s'imposent finalement avec un score qui laisse pantois: 5-1.



La reprise en janvier démarre par un autre choc. Nantes reçoit Bordeaux, le dauphin qui n'a pas encore perdu l'espoir de coiffer son rival. On s'attend à un sommet serré, tendu, voire ennuyeux. Les Jaunes règlent l'addition en moins d'une heure: 4-0. Rien désormais ne peut arrêter les Jaunes dans la conquête de leur sixième titre. Les chroniqueurs regrettent même que ces Canaris ne disputent pas une Coupe d'Europe cette saison-là.

 

Leur confiance, leur emprise sur les rencontres et leur plénitude les auraient certainement menés très loin. Le hasard a voulu que Nantes retrouve les Girondins quelques semaines plus tard, dans le cadre de la Coupe de France. Le match aller en Gironde ne donne aucun but. Mais au retour à Saupin, Bordeaux explose à nouveau, sur le même score : 4-0.



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L'affaire Tusseau

Les Canaris poursuivent ainsi leur chemin jusqu'à la fin du championnat, ne concédant que deux insignifiantes défaites à Strasbourg (2-0) et à Rouen (1-0). Ils récoltent leur titre à quatre journées de la fin au terme d'une victoire (4-2) contre un Saint-Etienne à la dérive. La fête bat son plein dans la Cité des Ducs, mais Jean-Claude Suaudeau ne peut cacher son vague à l'âme. Juste après le match, un joueur, Thierry Tusseau, lui a froidement signifié qu'il quittait le club en fin de saison. Le traitre a signé aux Girondins de Bordeaux!

 

La tractation s'est déroulée au soir du 4-0 d'avril en Coupe de France. Bordeaux, humilié sur le terrain, avait pris sa revanche dans les coulisses. L'entraîneur nantais est bouleversé par la nouvelle. Il n'imaginait pas qu'un de ses joueurs puisse être tenté d'aller voir ailleurs. Le directoire du club est tout aussi décontenancé: jusqu'alors, on renouvelait les contrats sans trop de discussion. Désormais, il va falloir composer avec les moyens des clubs adverses, et avec des joueurs qui n'ont plus peur de quitter le cocon jaune.

 

Les palmarès retiennent donc que le FC Nantes a remporté le championnat 1983 avec dix points d'avance sur le deuxième, à une époque où la victoire ne vaut que deux points. Les Jaunes terminent avec la meilleure attaque, la meilleure défense, le meilleur buteur, le meilleur passeur... Avec 27 buts, Halilhodzic efface l'impression mitigée de sa première saison. Au lieu d'attendre le ballon à la pointe de l'attaque comme il avait tendance à le faire au début, le Bosniaque participe désormais à la construction des offensives, ce qui n'est donc pas incompatible avec l'efficacité au moment du dernier geste.

 

Il bénéficie également de la plénitude conjuguée de ses deux ailiers, Amisse à gauche et Baronchelli à droite, sans oublier le talent enfin mûri de José Touré. L'élégance et la vista de ce dernier, en plus de son maillot jaune et sa peau mate, lui ont valu le surnom de "Brésilien".



Chef-d'œuvre au Parc

Champion de France pour la sixième fois de son histoire, le FC Nantes rêve également de décrocher la Coupe de France et de réaliser ainsi le premier doublé de son histoire. La finale, le 11 juin 1983 au Parc des Princes, est l'occasion pour les Canaris de conclure en apothéose une saison exceptionnelle. Face à lui, le Paris Saint-Germain n'entend pas se laisser faire et ouvre le score d'entrée.

 

Malgré tout, la finale devient une nouvelle démonstration de foot à la nantaise. Bruno Baronchelli égalise d'une percée dans la défense parisienne. Puis, juste avant la mi-temps, José Touré signe son chef-d'oeuvre: sur un centre d'Adonkor, le "Brésilien" s'élève au dessus des défenseurs parisiens, accueille le ballon sur sa poitrine, réalise deux jonglages, passe le ballon au dessus de lui et, d'une lourde frappe du gauche, l'expédie dans la cage d'un Baratelli stupéfait. On aurait dû en rester là. Pour toujours.



Le festival continue en deuxième période. Sur une contre-attaque, quatre Nantais se retrouvent opposés à deux Parisiens. Vahid Halilhodzic a tout le loisir de donner son ballon à un coéquipier, mais il préfère tenter sa chance. A coté. Curieusement, ce pêché d'égoïsme de l'attaquant yougoslave constitue l'épilogue de la domination jaune. La suite de la finale appartient à l'adversaire.

 

Paris se réveille, Paris égalise, puis Paris l'emporte 3-2. Nantes revient à la maison sans la Coupe. Et avec un petit coup de blues. Inexplicablement, l'équipe retrouvera ses travers la saison suivante. Renforts inconséquents, aventure européenne avortée, blessures de toutes sortes et au final une nouvelle sixième place. À croire que le départ du seul Thierry Tusseau a brisé la belle dynamique.

 



Sans le savoir, Jean-Claude Suaudeau avait atteint son apogée dès sa première saison d'entraîneur pro. Il remportera bien un autre titre, douze ans plus tard, avec une bande de gamins beaucoup plus joueurs et beaucoup moins disciplinés.

 

Aujourd'hui retraité, l'entraîneur nantais ne cache pas sa préférence pour ses champions de 1983. Ce  fut de loin son équipe la plus accomplie. Un petit coup de pouce du destin aurait pu en faire l'une des plus grandes équipes de l'histoire du foot. Quelque chose a mi-chemin entre le Brésil et Liverpool...


Les grandes équipes
Dinamo Tbilissi 1976-82 : Géorgiens profonds
Everton 1983/87: l’œuvre inachevée de Howard Kendall
Borussia Mönchengladbach 1968-1979 : Les légendes du Bökelberg
Aberdeen FC 1978-1986 : les années Ferguson
Ipswich 81, le punch du Suffolk
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Réactions

  • Le_footix le 10/12/2009 à 02h02
    Merci pour cet article qui tombe au bon moment.

    Entre Lorient, Barcelone, l'Espagne et le FC Kita, il est bien question de jeu à la nantaise en ce moment.

    Je regrette d'ailleurs de ne pouvoir voir aucune image de cette équipe en dehors de cette finale perdue.

    Certains estiment que ce départ impromptu de Tusseau est le véritable début de la crise structurelle qui ronge le FC Nantes depuis, et encore aujourd'hui, bien avant donc l'arrivée de Gripond et autres déboires.

    Il est vrai que ce départ est symbolique: pour la première fois, une question d'argent l'emporte. Nantes est champion de France, qualifié pour la Coupe des clubs champions*, et malgré cela perd un joueur maison attiré par les sou-sous de Claude Bez dont les Girondins sont qualifiés en lien

    De Max Bouyer à Waldemar Kita en passant par Guy Scherrer et Jean-Luc Gripond, le FC Nantes ne saura jamais résoudre la quadrature du cercle entre l'ambition nationale, le besoin de stabilité sportive et la réalité du foot-business où les Canaris auront toujours moins d'argent que Marseille, Paris ou Monaco.

    Etudiez attentivement les résultats du FCN année après année: entre 1973 et 1986, le FCN ne terminera jamais en dessous de la 6e place. Après cette date, les résultats seront à jamais irréguliers.
    1986. L'année maudite de la mort du football (et je dirais même: du monde moderne).
    Je ne sais toujours pas ce que Kita entendait par "réussir" en trois à cinq ans, mais une chose est sûre: la lutte pour le titre chaque année, c'est terminé.

    Désormais, la référence à suivre n'est plus Rio ou Liverpool, mais bel et bien Lorient et Barcelone. C'est quelque part entre ces deux clubs que le FCN doit trouver sa place s'il veut vivre et faire vivre son identité. C'est sa seule chance de survie. Toute autre voie ne le mènera qu'à une impasse rémoise. C'est ainsi que je synthétise la chose.


    *dont il sera éliminé au premier tour par le Rapid de Vienne après une pilée 0-3 en Autriche...
    **ils en sortiront dès le premier tour du fait du Lokomotiv Leipzig, score cumulé 2-7...

  • José-Mickaël le 10/12/2009 à 03h24
    Ah, le Nantes 1982-83, c'est toute mon enfance... Merci à l'auteur de ranimer ma mémoire !

    Quelques précisions :

    - Suaudeau est arrivé en fin de saison 1981-82 (et Vincent est parti entraîner le Cameroun en coupe du Monde). Nantes est alors 9è ou 10è. Dès lors, durant les six ou sept dernières journées, les Nantais remportent presque tous leurs matchs, et en cartonnant (4-0 par ci, 3-0 par là, 6-0 contre Bordeaux à la dernière journée - le match où Giresse a joué gardien). C'est pour ça que, bien que finissant 6è, Nantes avait la 3è meilleure différence de but, et ça annonçait la saison suivante.

    - Quand Nantes reçoit Bordeaux juste après la trève, leur avance n'est que de trois points, et les médias rappellent que le championnat peut être relancé. Après le 4-0, il est quasiment plié : cinq points d'avance...

    - Sur la photo, debouts : Bertrand-Demanes, Adonkor, Ayache, Rio, Touré, Bossis ; accroupis : Tusseau, Baronchelli, ?, Picot, Halilodzic.

    - Comme Le Footix, je considère que c'est 1986 qui marque la chute de Nantes, pas 1983. C'est l'époque où les transferts ont pris des proportions "modernes" et où Nantes peut de moins en moins lutter. La génération 1983 aura été pillée peu à peu : Tusseau à Bordeaux en 1983, Bossis au R.C. Paris en 1985, Halilodzic au P.S.G. et Touré à Bordeaux en 1986, et pour Poullain je ne sais plus quand il est parti au PSG, mais je sais qu'il en était capitaine en 1986-87.

  • Tonton Danijel le 10/12/2009 à 08h22
    Pourtant, le FC Nantes de 1995 était très impressionnant lui aussi, 1 seule défaite en championnat, le but de folie de Pedros...
    Et petit clin d'oeil: la phrase de la conquête du titre face à un Saint-Etienne en déclin me rappelle que leur dernier titre en 2001 a été conquis face à la même équipe, dans les mêmes difficultés...

    Arrêtez-moi si je me trompe, mais hormis Halilhodzic, y a-t-il eu beaucoup de joueurs nantais qui ont vraiment réussi dans un autre club, justifiant leur départ? Parce que sur les générations 95 et 2001, hormis Karembeu, je ne vois pas trop...

  • Alexis le 10/12/2009 à 08h22
    (Ah... Max....)

    Attention Le footix : le jeu estampillé FC Nantes, n'a jamais été celui du Barça.

    Il est vrai que l'on parle souvent du jeu "à la nantaise" pour évoquer le jeu "à une touche de balle". Ce qui signifie en fait : un minimum de touches de balle par joueur (pas forcément une seule), et une recherche constente d'un jeu collectif (dans le sens le plus développé du terme).

    En ce sens, les jeux de nantes (grande époque évidemment) et du Barça (ou de la culture espagnole) s'accordent, il est vrai. Pourtant ils sont radicalement différent dans leur expression : les espagnols aiment rient tant que garder le ballon, multiplier les passes, préparer les offensives, ce qui les amène à des chiffres fous en terme de possession de balle.

    La culture nantaise est toute autre : le jeu doit être plus "vertical", avec une volonté d'aller rapidement vers le but adverse, de limiter les gestes (passes) inutiles (ou qui n'ont pas pour objectif d'approcher le but adverse). Ne pas s'attarder à conserver la balle. C'est un jeu de contre-attaque finalement. Mais toute l'équipe participe à la contre-attaque par la grâce de la logique de mouvement et de disponibilité.

    Tant cette génération 83 que celle de 95 ne possédaient d'ailleurs pas un effectif surdoué techniquement (hormis deux/trois cas à chaque génération, doit-on rappeler que Maké et Karembeu jouaient au milieu à Nantes avec Ferri en 95 ?...). Ce qui fait appel à ce que disait Coco dans la maintenant fameuse itw de SoFoot : le contrôle est le geste le p lus difficile à réaliser, donc on le banit. Et sur la même logique, moins on a de passes à réaliser, moins on risque d'en foirer. D'où la volonté de lsimplifier à l'extrême. Il fustigeait d'ailleurs le Nantes champion de Denoueix car il trouvait que l'équipe conservait trop la balle.

  • Tonton Danijel le 10/12/2009 à 08h23
    Tiens, j'avais oublié Makélélé dans la génération 95...

  • Edji le 10/12/2009 à 08h44
    Le_footix
    jeudi 10 décembre 2009 - 02h02
    1986. L'année maudite de la mort du football (et je dirais même: du monde moderne).
    ---
    Effectivement, c'est l'année de l'arrivée de Tapie à l'OM.

    JM> Poullain (tout comme Bibard, d'ailleurs) arrive à Paris à l'été 1985. Et le PSG sera champion à la fin de la saison.

    Bel article en tout cas! Quel dommage que ce Nantes là n'ait pas joué de Coupe d'Europe en 1982/83...

    Et merci pour la vidéo, je ne me lasse jamais de revoir des images de ce match mythique (DVD at home pour ceux que ça intéresse).

  • Flying Welshman le 10/12/2009 à 09h08
    Le but est de Loko. C'est la passe (de folie) qui est de Pedros.

    N'oubliez pas Japhet N'Doram dans l'équipe de Suaudeau. Lui était vraiment extraordinaire, au sens premier du terme.

    Bon et puis ça fait mal de lire ça. Je suis trop jeune pour avoir connu 1983 ou 1986, mais je pense quand même que tout espoir n'était pas perdu et que l'éviction de Denoueix en décembre 2001 est la grande faute, l'irréparable, l'irrémédiable. Vous imaginez s'il était resté et qu'il en soit à sa treizième saison au club ?

  • Vieux légume le 10/12/2009 à 09h22
    Dommage aussi qu'Omar Sahnoun soit parti deux fois trop tôt.
    Une fois a Bordeaux (grrr) et une fois aux cieux.

    C'était un sacré joueur pour le peu que je connais de l'époque.

    Et puis bon, avant Décembre, il y'a Août.

    Sans impératif économique, quelle équipe avec un minimum de jugeotte vend son N10 et meilleur joueur (bon on peut chipoter là-dessus, mais c'est l'idée qui compte), a son dauphin récent et qui plus est un des principaux rivaux pour le titre ou au moins la C1 a 5 jours de la fermeture du marché ?

    Déjà que la saison avait mal commencé, ça m'avait rendu furieux.

  • Flying Welshman le 10/12/2009 à 09h29
    On est bien d'accord. Ce qui m'avait agacé également, c'était le "discours officiel", abondamment relayé par la presse, selon lequel "contrairement à 1995", la saignée n'avait pas eu lieu.
    C'est juste qu'exactement comme en 1995 (Loko, Karembeu), le FCNA avait vendu son meilleur buteur et son meilleur joueur (Monterrubio, Carrière). J'ai jamais compris en quoi c'était différent.

  • Flying Welshman le 10/12/2009 à 09h32
    Monterrubio meilleur buteur en championnat cette saison-là. Ne pas croire qu'il était meilleur buteur intrinsèquement que Viorel Moldovan.

    Carrière voulait partir aussi. Vraiment beaucoup. Et sans lui, la première phase en LdC a été très intéressante quand même.

    Enfin là, on remue le couteau dans la plaie, c'est pas bon du tout.

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