Seuls 36% des internautes parviennent à saisir leur e-mail / password du premier coup. En feras-tu partie ? Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Faut-il mettre les arbitres sur écoute ?

Minichro – Bon sens et bons sentiments: diffuser les explications des arbitres permettrait de mieux comprendre leurs décisions. 

Auteur : Jérôme Latta le 23 Jan 2020

 

La minichronique pose une question, elle n'y répond pas toujours et, à la fin, elle en pose une autre.

 

* * *

 

L'idée revient régulièrement, elle obtient un consensus plutôt rare quand il s'agit d'arbitrage. Tout le monde y gagnerait à diffuser les propos des arbitres afin de leur permettre d'expliquer leurs décisions, et à nous de mieux les comprendre.

 

La solution semble de bon sens, autant que simple techniquement: le canal son existe déjà pour les communications entre arbitres, il suffit de le diffuser.

 

Ce serait faire œuvre de pédagogie et d'apaisement. Cependant – la mise en œuvre de l'arbitrage vidéo l'a démontré –, les remèdes consensuels et de bon sens sont souvent pires que le mal, surtout si l'on se trompe de mal.

 

On déplore, légitimement, que les arbitres ne sont pas autorisés à s'exprimer. Mais le problème principal est-il qu'ils ne puissent expliquer leurs coups de sifflet?

 

 

 

 

On peut déjà douter de l'utilité de ces explications, une décision arbitrale relevant rarement du mystère: ses motifs sont clairs, même s'ils sont erronés ou jugés comme tels. Et dans ce cas, fournir une notice n'amoindrirait que peu la désapprobation.

 

L'intérêt serait-il si grand d'entendre l'arbitre dire qu'il sanctionne une main parce qu'il l'estime volontaire, qu'il donne un carton jaune parce qu'il estime que l'engagement du joueur est excessif, etc.?

 

Ensuite, peut-on renoncer au "secret des délibérations" en divulguant les échanges entre le central, les assistants et les arbitres vidéo – c'est-à-dire leurs hésitations, leurs contradictions, leur manque de certitudes parfois – sans les fragiliser?

 

Cela reviendrait aussi à augmenter leurs tâches et leur charge mentale. Ils devraient composer un discours en direct auprès d'une immense audience, avec la pression et les risques que cela implique… Cette compétence est-elle essentielle?

 

Surtout, mettre les arbitres sur écoute reviendrait à accorder encore plus d'importance, de temps et de place à l'arbitrage – en offrant une nouvelle séquence pour les télés, des motifs supplémentaires de contestation et de polémique.

 

La frontière est mince entre transparence et surveillance (même s'il s'agit aussi de surveiller le langage des joueurs). Il est difficile de croire qu'on écoutera demain avec bienveillance les explications, tant les décisions suscitent aujourd'hui de l'hostilité.

 

On a plus de chances d'alimenter que de le suspendre le procès des arbitres, fondé sur le refus que l'arbitrage du football consiste pour une large part en l'interprétation d'actions ambivalentes, conduisant à des décisions par nature discutables.

 

On ne guérira donc la névrose arbitrale contemporaine qu'en acceptant cette part d'interprétation et la part d'erreurs, en redonnant la primauté au jeu. Que veut-on voir: des matches de football ou des matches d'arbitrage de football?

 

Comme la vidéo, l'audio n'aurait un intérêt réel que pour des cas marginaux, qu'on n'arrivera pas à "trier" a priori. Si l'on veut parler d'arbitrage utilement, consacrons-lui des émissions de débrief constructives, en évitant de contaminer encore plus les directs.

 

Réactions

  • Isabey a les yeux bleus le 23/01/2020 à 12h19
    J'ai le souvenir que ça avait été testé dans les années 90, non?
    Je ne pense pas que ça réglera tous les problèmes, mais j'ose croire que ça limiterait la contestation "virulente" de certains joueurs.

  • Jamel Attal le 23/01/2020 à 12h23
    @Isabey
    C'est effectivement un bénéfice probable, mais ça me semble à la fois un bénéfice marginal, et une approche à l'envers, ou seulement symptomatique, du problème (en l'occurrence: l'irrespect "culturel" total et totalement banalisé des joueurs envers les arbitres).

    On m'opposera l'exemple du rugby (rebelote sur le jeu des 7.000 différences entre les deux sports)… dans lequel cet irrespect est impensable – et pas parce que les propos des arbitres sont diffusés.

  • Espinas le 23/01/2020 à 12h39
    Surtout les échanges vont changer à cause de leur médiatisation, par crainte des commentaires dans les médias.

  • Sens de la dérision le 23/01/2020 à 12h54
    Isabey a les yeux bleus
    aujourd'hui à 12h19

    J'ai le souvenir que ça avait été testé dans les années 90, non?
    ----
    Je me rappelle d'un match avec Duhamel à l'arbitre. Ptet pour une finale de Coupe de la Ligue. J'avais trouvé que c'était très sympa.

    Après c'est comme partout, faudrait éduquer les gens et, en premier lieu, les parents.

  • Gone with the Greens le 23/01/2020 à 14h00
    Sur que les insu pardon les propos des joueurs seraient plus virulents qu'au rugby mais du coup on pourrait vraiment comparer ceux des arbitres et ceux des joueurs. Mais surtout, surtout ça couperait court à nombre d'âneries sur l'arbitrage qu'on entend de la part des commentateurs et autres consultants dont on se demande parfois si le seul but n'est pas de produire du buzz en mettant de l'huile sur le feu.

  • dugamaniac le 23/01/2020 à 14h19
    Le célèbre "J'ai pas touché " de Brandao, c'était depuis le micro de l'arbitre qui était donc diffusé alors .
    Ça a été tenté plusieurs fois donc et je crois surtout que c'était pas super intéressant, pas assez croustillant pour les télés.

    C'est vrai qu'au rugby, ce micro de l'arbitre donne des montages videos youtube assez marrant. Systématiquement flatteur pour l'arbitre mais le rugby avec ces nombreux temps mort permet le temps de l’échange qu'on ne supporte pas au foot.

  • Le Pobga du Coman le 23/01/2020 à 15h46
    Il y a quand même un autre avantage: au lieu de m'entendre que les consultants et leur interprétation (plus ou moins bonnes selon les cas) des règles, le spectateur entend l'interprétation en direct du professionnel.

    Les consultants ne seraient plus les premiers (et souvent seuls) à émettre un avis.

  • OLpeth le 23/01/2020 à 16h23
    Je voudrais comprendre pourquoi ce qui est très intéressant au rugby ne le serait pas au foot ? L'arbitre de rugby interprète énormément aussi (mêlées entre autres), et c'est toujours intéressant de savoir pourquoi il pénalise un côté plutôt que l'autre (sauf quand y'a Slimani, là on sait pourquoi).
    Je trouve que ça humaniserait vraiment l'arbitre ("ah ok, il siffle parce qu'il pense avoir vu ça").

  • Jamel Attal le 23/01/2020 à 22h01
    @OLpeth
    On va donc jouer au jeu des 7.000 différences entre les deux sports, je croyais que le "ça marche très bien dans le rugby" pour la vidéo nous avait vaccinés :)

    Déjà, les règles du rugby sont tellement complexes que l'utilité d'une explication de l'arbitre me semble plus grande, même pour des connaisseurs (qui vont se demander quelle règle il a appliquée et de quelle manière).

    En foot, les règles sont simples, mais fortement sujettes à interprétation. Non pas qu'il n'y a pas d'interprétation dans le rugby, mais on s'en arrange tout autrement (parce que les règles sont plus complexes, parce qu'on s'en remet à l'arbitre).

    Dès lors, je doute :
    - qu'il soit très utile de dire "J'ai jugé la main involontaire" / "J'ai jugé que la faute méritait carton jaune", etc. dans la mesure où tout le monde le sait très bien ;
    - que l'explication évite les divergences d'interprétation qui suscitent les polémiques (lesquelles auront, de ce fait, toujours lieu). S'il s'embarque dans une exégèse (position du bras, distance, etc.), il va juste prêter le flanc aux contestations.

    On peut dire qu'il est toujours utile de rappeler les règles, c'est vrai, mais est-ce à l'arbitre de le faire, en plein match, ou bien aux commentateurs ?

    Plus à la marge, le rugby ne souffre pas de ses temps morts, c'est un sport de séquences, on peut prendre le temps d'expliquer une décision sans que ce soit néfaste au jeu. L'impact dans le foot ne serait pas énorme, mais ça me soulerait qu'on doive encore s'arrêter pour un petit laïus qui deviendrait vite rituel (puisqu'on exigerait des arbitres qu'ils s'expliquent systématiquement).

    En fait, je pense que ces explications ne seraient vraiment utiles que dans des cas spécifiques, difficiles à décrypter, qui sont plutôt rares. Mais là, on ouvrirait le robinet en continu sans faire de tri. C'est un peu la même erreur que pour la VAR, dont on n'a pensé l'intervention que pour les cas d'erreurs manifestes (constatées a posteriori), sans comprendre qu'elle allait intervenir (a priori) pour tous les autres.

    Surtout, et c'est, pour ce débat, la différence cardinale entre les deux sports, les rugbymen ont un comportement respectueux envers l'arbitre, alors que tout le monde trouve normal que les footballeurs braillent systématiquement sur lui (on voit quand même des auteurs d'attentat hurler à l'injustice quand ils prennent seulement un jaune).

    Alors, on peut estimer que mettre aussi les joueurs sur écoute les incitera à surveiller leur langage, mais ça ne les empêchera pas de contester, et le problème "culturel" n'est pas là. On en traiterait les symptômes, pas les causes : le décortiquage obsessionnel de toutes les décisions arbitrales, la malveillance à l'égard des arbitres, l'incapacité à accepter les erreurs et à comprendre la nécessité de l'interprétation…

    Comment croire que les commentateurs vont subitement être indulgents? Plus de deux semaines, je veux dire. Leur tropisme anti-arbitral, c'est le vrai problème, et cette solution ne s'y attaque en rien. On disait déjà que la VAR allait mettre un terme aux contestations (sur le terrain) et aux polémiques (en dehors).

    Tu dis que ça "humaniserait les arbitres"… Je crois qu'il vaudrait mieux commencer par arrêter de les déshumaniser (de les traiter comme de la m…) et par comprendre justement qu'ils sont humains (et font des erreurs, ou simplement, interprètent).

    Enfin, et je répète ce que je dis dans l'article : est-ce qu'on a vraiment besoin de parler encore plus d'arbitrage ?

  • OLpeth le 24/01/2020 à 09h21
    J'entends bien tes arguments, qui se tiennent. Idéalement il faudrait que le canal son ne soit ouvert que pour les actions litigieuses (comment on fait pour trier ? complexe) mais la dérive sera compliquée à endiguer en effet.
    Cependant, en l'absence d'autres solutions disponibles là maintenant, il me semble urgent d'essayer de faire quelque chose pour obliger les gens (sups, médias, spectateurs) à humaniser les arbitres comme tu dis. Et ça me semble un premier pas avec moins d'inconvénients que d'avantage, sous réserve que ça soit bien pensé en amont (pas comme la VAR donc).

La revue des Cahiers du football