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Energie Cottbus, l'avenir de l'Est ?

Bundesliga, an 40 (3). La suite de notre inattendue saga nous emmène au chevet d'un petit club comme on les aime, avec une balade géopolitique et sportive dans l'ex-Allemagne de l'Est… Prenez le Cottbus.
Auteur : Satta Massagana le 29 Août 2002

 

Après la réunification de l’Allemagne et la fusion inégale des deux ligues de football, le club phare de l’Est a été le Hansa Rostock. Du moins, pour les ex-Allemands de l’ouest, les Wessies. Sur tous les stades de l’ouest, d’abord en "2. Bundesliga", puis en première division, les joueurs de la Baltique ont attiré foules et sympathie avec leur jeu chatoyant, fondé sur l’offensive et le jeu collectif. Mais la saison dernière, le club a longtemps lutté contre la relégation pour s’en sortir de justesse à une quatorzième place salvatrice, juste derrière l’autre club de l’Est, Energie Cottbus. Energie Cottbus, un nom qui rappelle cette ancienne Allemagne communiste qui vénérait ses industries. Le Hansa plaisait à l’ouest parce qu’il représentait l’est comme les Wessies voulaient le voir: dynamique pour rattraper le niveau occidental, et basé sur les mêmes principes libéraux. L’étoile de Rostock s'est un peu assombrie, et l’Ouest a un peu oublié son favori. "Nous avons besoin d’une nouvelle image", déclarait l’entraîneur du Hansa avant le début de la saison (1). Slaves d’honneur Cottbus représente mieux l’Est dans sa réalité. Pauvre, solidaire, un peu nostalgique, débrouillard, sans fidélité exacerbée à un drapeau qui les a déçu. Depuis longtemps, Cottbus et sa région, la Lusace, symbolisent en effet une certaine idée de la résistance. Les Sorabes de Lusace sont en effet la seule population d’origine slave à avoir survécu en Allemagne du Nord aux Saxons, Germains et Francs au cours du premier millénaire de notre ère. Eux-mêmes "fusion" de deux peuples, ces Serbes de Lusace se fixèrent dans ce morceau de terre jeté entre les frontières tchèques et polonaises, à cheval sur deux Länder, et, s’ils cédèrent à une christianisation forcée, ils commencèrent ainsi à résister à l’assimilation germanique. Y compris lors du schisme entre protestantisme et catholicisme, la Lusace resta unie, les partisans de Luther renonçant seulement peu à peu à l’usage de la langue. Depuis l’ère industrielle et une émigration massive de Saxe et Thuringe pour l’exploitation des gisements de lignite, les Sorabes sont minoritaires dans leur région (40% environ), mais tiennent à préserver leur culture leur langue. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, les Sorabes ont encore résisté, cette fois à l’irrédentisme tchèque qui aurait volontiers annexé cette province. Ensuite, même le communisme dut céder face à cette détermination, et autoriser l’usage du Sorabe (en fait composé de plusieurs dialectes) et son enseignement. Jamais les Sorabes n’ont eu d’état ni de souverain, toujours ils ont dû composer avec la puissance dominante du moment (Bohème, Habsbourg, Saxe, Prusse, communisme). Depuis la réunification, leur statut est protégé par la constitution, mais ils n’ont pas encore le droit à une organisation autonome sur leur territoire. Une montée régulière Alors aujourd’hui, en Bundesliga, Energie Cottbus symbolise encore la résistance, cette fois-ci, celle de l’Est tout entier face à l’hégémonie triomphante et presque involontaire de l’Ouest. Le parcours de Cottbus relève d’abord d’un petit miracle. L’équipe de la ville n’a jamais été une terreur du championnat de l’ancienne DDR. Au départ le club s’appelait Akitivist Brieske et fut transféré dans la ville en 1962, pour prendre le nom d’Energie Cottbus en hommage aux Braunkohle-Kraftwerk Jänschwalde qui le patronnaient. Après de longues luttes pour la montée ou le maintien en première division est-allemande, et quelques derbys acharnés contre le Vorwärtz Cottbus, l’Energie se trouva septième de l’Oberliga de RDA quand la fusion se fit avec la Bundesliga, signifiant un nouveau départ au bas de l’échelle. Depuis le début des années 1990, Energie a patiemment et brillamment gravi les échelons du football allemand réunifié. Trois ans dans la nouvelle Oberliga (équivalent du CFA), trois ans en ligue régionale, trois ans en 2. Bundesliga, pour enfin atteindre la Bundesliga, et déjouer par deux fois les pronostics en se maintenant. Limité par des moyens dérisoires, Energie a du mal à reproduire aujourd’hui en première division le festival offensif que fut son ascension irrésistible. Mais cela suffit à enflammer leur stade devenu redouté dans toute l’Allemagne, ce qui lui vaut le surnom de "l’Enfer de Lusace". L’imagination au pouvoir L’Energie Cottbus n’a pas les moyens financiers de copier les recettes des ténors de la Bundesliga, ni même celles des outsiders. Alors, le club lusacien doit en imaginer d’autres. Les jeunes joueurs allemands ont des prétentions salariales trop élevées pour les finances du club, et sont pris d’assaut par les clubs plus riches. Alors l’entraîneur de toutes les montées, Eduard Geyer, recrute massivement dans les pays de cette Mittel Europa si proche de l’Allemagne avant la guerre: trois Hongrois, trois Polonais, quatre Bosniaques, un Tchèque et un Roumain font partie de l’effectif en ce début de saison. Cottbus se fait une spécialité également de récupérer les meilleurs joueurs de ligues régionales parfois obscures, les Brésiliens Vragel da Silva et Franklin par exemple. Ce modèle alternatif a trouvé son apogée il y a quelques mois lorsque Cottbus a, pour la première fois de toute l’histoire de la Bundesliga (et la seule pour l’instant), aligné en championnat une équipe ne comportant pas le moindre joueur allemand. En juin, le club a connu une certaine forme de consécration, lorsque la Pologne a aligné son milieu de terrain Radoslav Kaluzny dans un match de coupe du monde. Quel avenir ? Comme tout les clubs allemands, Cottbus a du se serrer la ceinture. La renégociation du contrat avec Kirch Media a eu pour conséquence une diminution de recette de l’ordre de 2.2 M€. A titre de comparaison, le sponsor principal, Envia, injecte chaque année 2 M€ dans le club. On peut ainsi voir l’importance de cette nouvelle donne sur le budget du club. Les transferts s’en sont ressentis. Energie a investi 1.3 M€ pour compléter son effectif, notamment en recrutant un autre buteur rompu à la Bundesliga, le Polonais Andrej Juskowiak (Wolfsburg – 0.8 M€). Le club n’a pas cédé non plus aux offres des Glasgow Rangers pour Kaluzny. Les amateurs de statistiques pourraient conclure que cette troisième saison dans l’élite est celle d’un nouveau palier (une qualification pour une compétition européenne par exemple). Mais rien n’est moins sûr. "L’Enfer de Lusace" en travaux ne pourra plus recevoir cette saison que 15000 spectateurs, et pourrait perdre son surnom. Le début de saison (défaite 0-5 à Bochum, puis 4-0 à domicile contre… Rostock) n'est pas le meilleur présage, mais Cottbus est coutumier des parcours en dent de scie, et aimerait faire chuter à nouveau les stars de la Bundesliga. (1) Cela semble bien parti, puisque après trois journées, le Hansa Rostock qui compte trois victoires et n'a encaissé aucun but, pointe en tête de la Bundesliga.

Réactions

  • Positive vibes le 29/08/2002 à 11h52
    Je suis plutot amuse de voir que Cottbus est 'un de ces petits clubs comme vous les aimez', alors que je vous ais vu plus d'une fois cracher sur Guingamp. Et pourtant, en changeant qques mots, votre article est quasimment l'histoire de l'En Avant. Mais cest vrai que l'herbe du pre voisin est tj plus verte......

  • CELTIC BHOY le 29/08/2002 à 12h22
    euh, étant moi-même assez porté sur la défense du football guingampais contre ses détracteurs, et parfois assez chatouilleux sur le sujet, je prends plutôt les vannes des CDF sur l'EAG pour de l'humour (pas forcément le meilleur) et de l'ironie plutôt que pour des crachats et une détestation sérieuse. Et il est vrai que le jeu de la saison passée n'incitait pas à l'enthousiasme !

    Sur le forum par contre, on peut lire régulièrement des propos méprisants sur l'EAG de la part de supporteurs de prétendus grands clubs.

    De plus, connaissant un peu l'EAG, je ne vois pas beaucoup de points communs avec ce qui est écrit sur Cottbus dans cet article. Hormis le fait que ni l'un ni l'autre n'est Lyon ou le Bayern !

  • El mallorquin le 29/08/2002 à 14h46
    Chacun voit midi à sa porte Positive Vibes... Après avoir épluché quelques archives des Cahiers, je n'ai pas vraiment l'impression que Guingamp ait plus subi la vindicte cahiesque que les autres clubs. Et puis comme le dit le Bhoy, le jeu de Guingamp la saison passée n'était pas flamboyant au point de mériter des éloges.
    Quoi je défends les Cahiers ? ;-)
    Et puis je fais du hors-sujet si je veux ! :-)

  • Positive vibes le 29/08/2002 à 18h14
    Je m'escrime vainement a poster une reponse argumentee, mais sans succes. Les messages sont ils limites par la taille?

  • Positive vibes le 29/08/2002 à 19h43
    Que le sujet soit sensible chez moi et le terme 'cracher' excessif, soit, mais j'ai entendu tellement de conneries sur Guingamp! Et personne ne prend des gants qd il s'agit de donner des lecons aux guingampais, alors je ne vais pas me gener ds mes commentaires. Leur jeu l'annee derniere n'etait pas brillant, c'est vrai, mais qd je lis sur Cottbus: 'limite par des moyens derisoires, Energie a du mal a reproduire aujourd'hui en 1ere division le festival offensif que fut son ascension irresistible' et que Guingamp, strictement ds la meme situation, ne recolte que sarcasmes, je veux bien prendre ca comme de l'humour, mais bon……

    Le Bhoy, pas de similitudes? Elles m'ont pourtant sauté aux yeux:

    - l'annee derniere, le club s'en est sorti de justesse
    - pas mal de parralleles entre l'histoire de ce peuple et les Bretons, ds leur specificite culturelle et resistances aux influences exterieures (romaines, Vikings, anglais…….francais), preservation de la langue……
    - le parcours de Cottbus releve d'abord d'un petit miracle? Ben, pareil pour Guingamp
    - Energie a patiemment et brillament gravi les echelons? National - D2 - D1 - UEFA, le tout ds la foulee, c'est quoi? Du tout venant?
    - Energie a du mal……..: voir plus haut

  • Positive vibes le 29/08/2002 à 19h44
    Effectivement, ca a l'air d'etre la taille. La redac, vous ne pouvez pas ameliorer ca? la suite:

    - Energie n'a pas les moyens des gros pour recruter? Pareil, entre les yougoslaves de 2nd division, les bons joueurs ayant besoin de se relancer et vieux chevaux pourtant tj verts, l'En Avant fait aussi avec des bouts de ficelle
    - Cette saison sera un palier pour Cottbus? Pour Guingamp aussi je pense (surtout avec le retour du pere Noel). Peut etre pas la coupe d'Europe (et après tout, revons, revons…), mais de la stabilisation en D1.
    - Meme capacite de stade
    - Cottbus est coutumier des parcours en dents de scie, et aimerait faire chuter a nouveau les stars: ca aussi, ca me rappelle qque chose.

    Bon, bien sur, on pourra aussi trouver des differences (on ne parle pas encore de l'enfer du Roudourou J) mais je trouve les ressemblances qd meme assez frappantes. Si un specialiste de la Bundesliga connait leur budget et le nombre d'habitant, ca m'interesse.
    Pour finir sur une touche positive, je remercie les CDF de m'avoir donne plusieurs raisons de supporter un club teuton! Et comme quoi, on peut ecrire des articles interessants, meme sur des clubs 'de merde'.


  • ZZ le 29/08/2002 à 19h53
    Non, rien, ne vous dérangez pas pour moi mais puisqu'on parle de Goethe, c'était juste pour dire qu'il y a la fête de la bière à Allauch, ce samedi... bon, ça vaut pas une Oktober fest à Munich mais c'est qd même plus sympa que Guingamp, sa pluie, sa petite équipe et ses galettes bretonnes qui sont bien moins meilleures qu'à Lorient... ;-)

    Désolé pour cette entorse au "règlement"...

  • El mallorquin le 29/08/2002 à 21h27
    Ne sois pas modeste Positive Vibes. Si tu vas sur le site des Girondins, tu pourras lire à la une que les Bordelais joueront samedi "dans un stade du Roudourou chauffé à blanc". Si c'est pas l'enfer ça doit s'en rapprocher ! :-))

  • Positive vibes le 29/08/2002 à 22h42
    ZZ, tu es et restera toujours un pros pervers :-) :-)
    El Mallorquin, je n'ai pas acces à internet la semaine prochaine, tu as de la chance! :-)
    Bon, histoire de ne pas trop détourner le sujet (et donc de me faire engueuler par la rédac), il y a un club de foot à Allauch?
    Une question que j'avais oublié: vous allez les pêcher où ce type d'infos? Si vous me dites que vous avez envoyé Satta Massagana enquêter ds une ville paumée d'ex Allemagne de l'Est, j'aurais du mal à croire! El Mallorquin ne se déplacerait pas pour si peu. :-)

  • CELTIC BHOY le 29/08/2002 à 23h25
    PV, d'abord Guingamp n'est pas le club de la Bretagne. Entre Brest, Rennes, Lorient et Nantes, ça fait pas mal de monde qui connaît ou a connu la D1, même si on retire Nantes de la Bretagne. Et je ne cite même pas Laval ;-))))

    La montée fulgurante de l'EAG depuis le National ? Certes, mais la descente en National suite à une place de 11ème ou douzième lors de la fusion des deux groupes de D2, fut un accident de parcours pour un club habitué à disputer les barrages pour la montée en D1.

    Et puis, si Guingamp n'a eu le droit qu'à un bref article (souvent même sympa) sur leur future saison (00-01 ?) en 10 questions, faudrait-il que la Bundesliga soit traitée uniquement du point de vue du Bayern et des Willyliza ?

    Chaque semaine, les cahiers font un compte-rendu de la journée de championnat, qui fait place à l'humour et à l'ironie. C'est peut-être parfois caricatural, mais je suis sûr qu'un CDF Bundesliga traiterait de même Cottbus et sa valise de 0-4 contre Rostock. Vu le jeu déployé la saison dernière d'une part, et celui de cette saison d'autre, il est assez normal d'essuyer les sacarmes l'an passé, et d'avoir des commentaires plus flatteurs cette année. Sinon, les Cahiers dériveraient vers un consensus mou où tout le monde il est gentil, tout le monde il est beau. L'humour c'est bien, mais il faut accepter d'en être le sujet parfois. Sauf les jeux de mots stupides sur Bâle, bien sûr ;-)))))



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