EDERSON TOUJOURS DEUX FOIS
2008-2010, les joueurs à suivre – Successeur désigné de Juninho, Ederson a dû attendre une saison que le maître fasse ses bagages. C'est le moment pour lui de trouver sa place.
Auteur : Erwan Bagot
le 16 Juil 2009
Anderson, Edmilson, Cacapa, Juninho, Cris, Fred (première année) avaient durablement implanté un consulat brésilien à Tola Vologe. Cleber Anderson, Fabio Santos, et Fred (an 3 et 4) ont réussi à le rendre aussi démodé que la moustache du président Thiriez. Grâce à ses bonnes pioches, le recrutement lyonnais était montré en exemple, l’OL servant de tremplin pour futurs grands (Edmilson, Essien, Diarra, Tiago, Malouda, Abidal ont tous signé dans un club du top 10 européen). Mais Kallström, Keita, Fred, Santos, Belhadj, Bodmer, et tant d’autres n’ont pas réussi à monter dans cet "ascenseur social". (1)
Alors quand on évoque une récente recrue, brésilienne de surcroît, les poils du supporter lyonnais se hérissent. Pour autant, Honorato Ederson, successeur désigné du préretraité Juninho, passe entre les gouttes. Pas vraiment cité comme parmi les grandes réussites de la saison, il est plutôt laissé de côté quand il s’agit de désigner les coupables d’une année compliquée pour Puel et ses hommes.
Côté statistiques, Ederson a réalisé une saison honorable. Il a rarement été écarté (35 apparitions en L1, dont 25 titularisations, 8 matches sur 8 de C1). Et ses statistiques (5 buts et 4 passes décisives en championnat) sont assez proches de celles de Juninho lors de sa première saison lyonnaise.
Un avenir à la Essien ?
Il est tout de même loin, le temps de l’insouciance niçoise, quand Antonetti louait un joueur qui lui semblait avoir autant d’avenir que son poulain Essien à Bastia. Le nouveau coach de Rennes était persuadé que le jeune Honorato avait déjà le niveau "Ligue des champions". Flatteur? La première saison lyonnaise n’est pas très probante. Trimballé un peu partout, rarement milieu axial (son poste de prédilection), Ederson est souvent positionné pour mordre la ligne de touche côté gauche. Un positionnement ingrat sur un flanc lyonnais en déshérence depuis le départ de la paire Abidal-Malouda. S'il est un des rares joueur de l'effectif à pouvoir éliminer en un contre un, à tenter la percussion, il est aussi l’une des premières victimes de la panne d’inspiration du jeu lyonnais – tout en en endossant une part de responsabilité. Puel le positionnera même avant-centre durant deux ou trois rencontres, avec un résultat mitigé. Buteur contre Sochaux, il passe totalement à côté de son match contre Monaco, l’un de ceux qui furent décisifs dans la perte du titre.
En dépit de ce premier bilan mitigé, les Lyonnais peuvent néanmoins imaginer un avenir plus radieux, en se remémorant qu’un certain Michael Essien avait vécu le même genre de première saison avant d’exploser (repositionné définitivement en milieu axial par Paul Le Guen). On se souvient de la fâcheuse habitude du Ghanéen à perdre un ballon sur deux et à éparpiller sa formidable énergie un peu partout sur le terrain, sans que ses coéquipiers en tirent un énorme bénéfice...
Les clés du mercato
On sait que les joueurs ont toujours un œil sur le mercato de leur club, soit pour critiquer le trop plein de concurrence, soit pour critiquer l’absence de grandes recrues – et souvent pour critiquer les deux. Pour Ederson, l’enjeu est double: afin d'espérer jouer enfin à son poste de milieu axial dans le 4-3-3 classique de son épanouissement à Nice, il faut que Lyon recrute enfin un ailier gauche tout en gardant Govou. Le recrutement d’un deuxième attaquant pour épauler la recrue portugaise Lisandro Lopez pourrait, à l’inverse, le reléguer définitivement sur le côté gauche, ou pire, sur le banc de touche. Mais les récents départs lyonnais auront une incidence: comme de nombreuses recrues onéreuses, Honorato ne pourra plus se cacher derrière les leaders Juninho et Benzema. Il sera en première ligne, et devra prendre le jeu de l’équipe à son compte.
Ce jeu s’est délité l’an dernier (notamment) à cause de la baisse d’influence des leaders techniques. Si l’OL évolue avec deux ailiers et que Bodmer est confirmé en libéro de reconversion, Ederson sera le seul avec Pjanic à pouvoir construire le jeu lyonnais. Un sacré défi pour ces deux jeunes.
À l'heure où l’on disserte à Lyon sur les remous d’un mercato agité, le salut se trouve peut-être dans les pieds du jeune Brésilien. De quoi refaire frémir les moustaches de plaisir?
(1) Jean-Michel Aulas a déclaré sur Europe 1, à propos du départ de Karim Benzema à Madrid, que ce dernier, en triplant son salaire, était "une réussite du modèle social Olympique lyonnais".
Bernard Lacombe est ravi. Il vient de lâcher 14 millions pour offrir une bague de fiançailles à Jean-Michel Aulas, et elle va parfaitement à tous ses doigts.
La réaction d’Ederson à la parution de cet article
L’agent d’Ederson: Allo Eder? Bon, surtout ne t’emballe pas, mais j’ai une excellente nouvelle.
Ederson: Tu viens m'exfiltrer en hélico de ce stage sadomasochiste?
L’agent: Presque. Non en fait tu fais l’objet d’un article sur les Cahiers du foot!
Ederson: […] (cris de joie intraduisibles)
L’agent: Tu vois, je t'avais dis que nos petites rumeurs d’une offre de l’Inter porterait ses fruits! Tu vas faire le buzz, mec. En plus, ils te comparent à Essien et te trouvent toutes les excuses du monde pour ta saison ratée. Et tiens-toi bien, c’est un article dans la série "Joueurs à suivre 2008-2010"... C’est pas la classe Eder?
Ederson: Merci, merci beaucoup, ah c est top! Joueur à suivre 2008-2010, faut leur envoyer des fleurs. Et alors, je suis avec qui d’autre? Lucho Gonzalez de Marseille sans doute? Hoarau ou Sessegnon coté parisien. J’imagine qu'il y a Gourcuff, peut être aussi Bastos?
L’agent: [silence]. Pour le moment y a Matuidi, Ben Arfa, Mignot... Attends, faut que je te laisse, j’ai un coup de fil du président de l’Inter, je te rappelle.
Ederson: […] (jurons brésiliens intraduisibles)
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