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Du rosbif à la sauce italienne

L'équipe de France commence son Euro comme elle avait achevé le précédent: avec un invraisemblable retournement de situation. Bilan d'un match tout en contrastes…
le 14 Juin 2004

 

L'Estadio da Luz a-t-il des connexions avec le Kuip de Rotterdam? L'équipe de France est-elle en passe de renouer avec les vibrations qui en ont fait une championne du monde et d'Europe? Avant de s'emballer et de se laisser submerger par l'incroyable émotion de ce finish — qui a fait plus fort que celui du France-Italie 2000, puisque c'est la victoire tout entière qui a été acquise dans les arrêts de jeu — il faut essayer de faire la part des choses et de tirer le bilan forcément contrasté d'un match perdu pendant plus de cinquante minutes. Ce France-Angleterre a en effet été truffé de contradictions. Chiche en spectacle et pauvre en occasions, mais intense et achevé sur un retournement d'anthologie, il ne se prête pas aux conclusions définitives et recèle presque plus de motifs de doute que de satisfaction. Sauf que ces derniers l'emportent largement à l'arrivée… Le banco d'Eriksson Le résultat (celui de la 90e minute du moins) a pourtant semblé découler de la réussite du pari tactique de Sven-Goran Eriksson. On attendait des Anglais joueurs, déterminés à miser sur les qualités de leurs brillants milieux de terrain, plus créateurs que récupérateurs. Mais ils évoluèrent… à l'anglaise, non pas avec un kick and rush à remiser au rayon des clichés jaunis, mais à la façon de nombreuses équipes de Premier League qui abandonnent l'entrejeu et choisissent de ne pas y livrer combat. Peu de travail de récupération, donc, mais la volonté d'engluer la construction adverse en se plaçant très bas pour laisser les Français s'empêtrer dans une arrière-garde extrêmement dense. Il s'agissait ensuite de placer des attaques rapides, ou de profiter des coups de pied arrêtés, autre point fort avec le maître artificier du Real. On en eut confirmation avec le but de Lampard, et plus tard avec le contre amenant le penalty. L'arrêt de Barthez était alors encore loin de ressembler à un tournant… Un milieu inhibé Le dispositif anglais inhiba donc efficacement l'expression des Bleus, notamment parce qu'il laissait aux milieux récupérateurs la responsabilité de la création du jeu. Et dans ce domaine, Vieira et Makelele peinèrent à donner une juste impulsion, dans un registre qui n'est pas celui où ils excellent. Si le premier a tout de même tenté d'intéressantes pénétrations (il a même failli mettre Trezeguet dans une position idéale sur une aile de pigeon en pleine surface à la 37e minute) et a eu une gros volume de jeu, les virevoltes du second sont restées vaines et n'ont pas compensé un important déchet technique. On peut légitimement se demander si Dacourt n'aurait pas été plus performant face à la nasse blanche. L'équipe de France a donc été victime d'un syndrome assez manifeste ces derniers mois: une certaine incapacité à faire la différence dans les trente derniers mètres, que ce soit en utilisant les couloirs ou en combinant dans un axe surpeuplé. Le déficit de liaison entre les milieux offensifs et les attaquants a donc été flagrant, de même que le faible nombre de débordements et la dramatique stérilité des centres. La conséquence fut, entre autres, un grand nombre de tirs lointains, pas très bien ajustés ou insuffisamment dangereux pour David James, et l'isolement radical de Trezeguet, qui après une tête en début de rencontre passée juste au dessus de la transversale, ne put qu'effleurer de rares ballons. Les stars et le système Ces constats rappellent les défauts du 4-4-2 santinien, au travers, en particulier, de cette tendance à jouer de manière trop axiale et à sous-employer Zidane. On ne manquera pas de souligner que le système des dernières minutes s'est ironiquement rapproché du 4-2-3-1 de Lemerre, avec Zidane recentré, Henry plus résolument décalé à gauche et Wiltord à droite… Ces défauts ne sont certes pas rédhibitoires, mais on voit bien qu'une organisation et une détermination comme celles des Anglais peuvent poser d'importants problèmes à la formation française, surtout si ses individualités évoluent en dessous de leur niveau. Car parmi tous les paradoxes de la rencontre, le moindre n'est pas le grand écart entre les prestations très moyennes des stars bleues, et le fait qu'à l'arrivée, c'est un coup franc de Zidane et un penalty obtenu par Henry qui ont arraché la victoire. Coups d'éclats auxquels il faut évidemment ajouter le penalty arrêté par Barthez… Étouffés physiquement, peu inspirés, surpassant rarement leurs vis-à-vis, les deux joueurs de champ n'ont pas montré le quart de leur talent ordinaire. Mais comme ils ont fait la différence (et de quelle manière!), on peut penser que cela ne peut qu'aller mieux par la suite. Robert Pires présente lui aussi un bilan contrasté : sa première mi-temps a donné l'impression qu'il était clairement revenu au niveau de ses meilleures prestations en bleu, mais, comme souvent, il a un peu disparu après la pause, en donnant cette impression irritante qu'il traîne ses guêtres à droite et à gauche. Sylvain Wiltord, auteur d'une bonne entrée en jeu, pourrait à terme lui disputer sa place de titulaire. Une forme incertaine Un autre motif potentiel d'inquiétude concerne l'état de forme des Bleus. Mais là encore, il est difficile de tirer des conclusions définitives car si leur manque de vivacité a semblé donner raison à Vincent Duluc (voir Refoulons le refoulé), on peut lui opposer le même argument que pour France-Ukraine: c'est bien la pression des derniers instants qui a fait céder un bloc anglais épuisé par ses propres efforts, au terme d'un match d'une terrible intensité athlétique. On peut espérer que les Bleus montent encore en puissance au cours de la compétition, mais l'incertitude est maintenue quant à leurs réelles réserves physiques: même si de nombreux joueurs ont été relativement épargnés dans leurs clubs (à cause notamment d'éliminations prématurées en Ligue des champions), la nécessité d'un important turnover s'imposera peut-être au sélectionneur, d'autant que la qualité de son banc le lui permet. La défense dans le collimateur La politique de Jacques Santini prêtera le flanc aux critiques sur un point évident: après le premier match de l'Euro, sa défense est encore en chantier… Principal objet d'interrogations depuis son entrée en fonction — des interrogations renforcées ces derniers temps avec de nouvelles expérimentations — elle a livré, dans sa configuration de départ, une prestation discutable à plus d'un titre. Non pas qu'elle ait grandement souffert collectivement des rares assauts anglais, mais parce que les prestations individuelles soulèvent quelques questions. Thuram, à peu près irréprochable et auteur de sorties judicieuses au devant des attaquants, échappera aux remises en cause, même si c'est lui qui ne parvient à pas à retenir Rooney au départ de l'action du penalty. Mickaël Silvestre risque par contre de faire les frais de ce dimanche d'enfer. Alors qu'il s'était presque toujours imposé dans les duels aériens, il est dominé par Lampard sur le premier but. À sa décharge, la trajectoire du coup franc de Beckham était particulièrement diabolique. En revanche, son découpage en règle de Rooney, qui provoque le penalty, plombe son bilan et ouvre la voie au retour de Desailly, dénigré sans aucune mesure ces derniers temps… À gauche, Lizarazu a apporté de l'eau au moulin de ses détracteurs. Rarement incisif en première mi-temps, il n'a pas trouvé ses automatismes avec Zidane, dans un match particulièrement mal taillé pour lui: obligé de défendre devant Beckham, il a également souffert sur les nombreux ballons aériens expédiés dans sa zone. Et il faut inscrire à son passif le coup franc évitable provoqué et exécuté par le Madrilène… On l'a beaucoup plus vu en seconde période, mais ses débordements n'ont pas été récompensés. La titularisation de Gallas a droite, validée lors de France-Ukraine, constituait un motif d'étonnement pour tous ceux qui pressentaient la consécration de Sagnol à ce poste. Le défenseur de Chelsea a été très actif durant les quarante-cinq premières minutes, avant de décliner en même temps que Pires, et surtout il a alimenté le sentiment qu'il ne pouvait faire aussi bien qu'un véritable spécialiste. Et les Anglais dans tout ça ? On glosera beaucoup sur le caractère mérité ou non de la victoire française. Un nul aurait été certes plus logique, mais la sélection anglaise a quand même péché par un certain manque d'ambition en employant a minima les talents de ses brillants milieux de terrains. En choisissant de subir une attaque-défense la majeure partie du temps, elle a parfaitement mené son entreprise durant tout le match, mais sa rupture de faisceau dans le temps additionnel — due en partie à un défaut d'expérience — en a annulé tous les bénéfices. Sa défense, si critiquée ici, a bien tenu le coup avec un Campbell remarquable, avant de céder sur ses derniers reculs. On fera un peu le même constat pour David James, attendu au tournant mais auteur d'un match sans histoire… avant sa bourde finale. Le match, avec la bénédiction d'un résultat flatteur, présente en définitive l'immense avantage d'avoir souligné les défauts de l'équipe de France sans aucune sanction sur le plan comptable. Une situation préférable si l'on considère que le pire serait que ces lacunes se révèlent trop tardivement, et fatalement, au cours de la compétition… La confiance engrangée pour la suite est indubitablement énorme et surtout, on ne pouvait pas rêver meilleur scénario pour écarter le spectre de 2002: ce France-Angleterre a gratifié les Bleus de tout ce qu'il leur avait manqué lors du Mondial asiatique, à commencer par la réussite. Dans le dernier numéro des Cahiers, nous espérions, sans oser rêver d'une victoire finale conditionnée à tant de paramètres irrationnels, que les Bleus nous offrent au moins beaucoup d'émotion. Dimanche soir, en guise d'entrée en matière, on a déjà eu de sacrées doses d'irrationnel et d'émotion… La phrase du match Mme Martini à propos de William Gallas: "Oh elles sont marrantes ses chaussettes, c'est lui le capitaine?" Prochain épisode du "Foot expliqué à ma femme" : la différence entre un brassard et un strapping. Le post de l'après match lyes215 - dimanche 13 juin 2004 - 23h17 C'est jouissif!!! Je vais jamais réussir à dormir, je me sens comme le soir ou j'ai perdu ma virginité, j'ai envie d'en parler avec tous mes potes! Les observations en vrac > Combien y aura-t-il, dans le monde, d'articles envoyés trop tôt qui vont décrire la victoire anglaise? > Communiqué de Pierre Martini : "Quand je vous disais qu'il n'y avait que Collina pour appliquer la double peine penalty + carton rouge…" > Les supporters anglais savent désormais qu'il ne faut pas chanter quand on mène 1-0 contre les Français. > Les supporters anglais savent désormais comment reboucher une bouteille de champagne. > Vu le match d'Owen, on peut se demander pourquoi Sinama-Pongolle n'est pas titulaire à Liverpool. > Depuis quand l'Eurostar part de Waterloo Station et arrive à la Gare d'Austerlitz? > Même après sa suppression, l'équipe de France continue à gagner avec le but en or. > L'Estadio da Luz est décidément un terrain favorable pour les crises cardiaques.

Réactions

  • les soup dragons le 14/06/2004 à 05h55
    Bravo aux Bleus! Quel match sensationel, quelle pression, quelle magie! Quand le ballon rentre avec tant d'exactitude à des moments pareils, c'est à en pleurer tellement c'est beau.
    Le match, avec la bénédiction d'un résultat flatteur, présente en définitive l'immense avantage d'avoir souligné les défauts de l'équipe de France sans aucune sanction sur le plan lien Voilà le résumé parfait. Méga LOL pour la remarque de Mme Martini.
    Pires m'a le plus déçu mais c'est vrai qu'une partie en lui n'a pas bien vécu le commencement du tournoi. Barthez a confirmé sa 3ème place. L'empreinte de Champions a fait la diff. Heureusement qu'ils avaient répété ce scénario contre l'Ukraine - à savoir 88 minutes pour du beurre et des tartines :P

  • hobbes le 14/06/2004 à 06h00
    Jouissif…..
    Meme si c’est dure de se lever a 3 heures du matin. Ca vaut largement le coup d’etre claques au boulot le lendemain.
    On en veut encore SVP.
    Quand a l’article, je suis peut etre le seul a penser ca, mais j’ai quand meme un peu l’impression que la redac fait une fixette sur R. pires, et vraiment ne l’aime pas….

  • gimlifilsdegloin le 14/06/2004 à 07h42
    > Même après sa suppression, l'équipe de France continue à gagner avec le but en or.

    Alors là, LOL.

  • Moser le 14/06/2004 à 08h00
    Forcément, on est content mais méritait-on de ganger ? méritait-on même de faire macth nul tellement les bleus ont rendu une copie indigeste ?
    Comme un symbole, ce sont 2 coups de pieds arrêtés qui nous sauvent parce que jusqu'ici on a été incapables de se créer une occasion digne de ce nom (mis à part la tête de Trez en 1ère mi-temps).
    En 1ère mi-temps zidane n'avait aucune solution devant quand il remontait le ballon, aucun mouvement avec un Henry melonné gravement, qui avait sorti ses semelles de plombs et des latéraux qui ne savent pas centrer.
    En 2ème on a eu plus de mouvement et Henry a essayé des choses, sans réussite, en décidant de sortir de la surface.
    Les centres de Liza sont toujours aussi faibles et bizarement après le pénalty manqué des anglais les français n'y croyaient plus, les joueurs jouant solo.
    Cette pauvreté dans le jeu et cette démission dans le dernier 1/4 d'heure ne sont pas de bon augure et il n'y aura pas des coups francs et péno à chaque fois.

    Inquiétant.

  • ouais.super le 14/06/2004 à 08h31

    Je trouve les différents intervenants un peu durs envers le jeu de l'équipe de France.

    Certes, ce n'était pas la magie avec des gestes techniques de folie et des décallages toutes les deux minutes, mais comment aurait-il pu en être ainsi quand il y avait une double muraille de 8 défenseurs britanniques regroupés devant leur surface ? Quelle est donc cette fameuse tactique que Santini n'aurait pas employée et qu'il aurait fallu utiliser pour forcer ce verrou ?

    Il faut également observer que l'équipe anglaise est particulièrement relevée cette année, avec une palanquée de stars qui ont bien peu de chose à envier aux frenchies, et je ne serais pas étonné que les anglais aillent très loin dans cette compétition. Jusqu'en finale contre la France ? :-) En tout cas, la France a tout de même fait le jeu 80% du temps contre ces excellents anglais. C'est plutôt rassurant.

    En définitive, je ne pense pas qu'on puisse juger de la forme ou méforme de l'EdF sur ce match, et je ne crois pas en tout cas qu'il y ait spécialement lieu de s'inquiéter, même si c'est l'activité favorite de certains.


  • beLIEve le 14/06/2004 à 08h34
    "Cette pauvreté dans le jeu et cette démission dans le dernier 1/4 d'heure ne sont pas de bon augure et il n'y aura pas des coups francs et péno à chaque fois.

    Inquiétant."

    Rassurez vous : Moser parlait bien de l'equipe d'Angleterre :)

  • peterelephanto le 14/06/2004 à 08h39
    On a géré tranquillement face à une bonne petite équipe anglaise. Il est clair que la mise en confiance de l'adversaire fait partie de l'arsenal tactique et en cela Santini a largement dominé Eriksson en le bluffant pendant 90 minutes. Sachons rester modestes tout de même car contre les Croates et les Suisses, ça sera une toute autre paire de manches.

  • avenida r le 14/06/2004 à 08h48
    "L'Estadio da Luz est décidément un terrain favorable pour les crises cardiaques" --> monstrueux !!!!! :))))

  • brice170 le 14/06/2004 à 08h52
    y avait pas rouge normalement pour l'ami sylvestre?globalement la france a eu beaucoup de chance, sa plus grance chance etant evidemment l'indigne niveau de lien ca se trouve on va pouvoir faire tourner au 3 eme match

  • Asa le 14/06/2004 à 09h21
    La prestation des Bleus m'a pas mal amusé. On aurait dit les Pays-Bas: beaucoup de stars mais pas de collectif et donc peu ou pas de danger. Au final, ce sont deux actions individuelles qui les sauvent: l'arrêt de Barthez et le coup franc de Zidane. Les Anglais, auteurs d'une partie, sinon belle, du moins convaincante, ont abandonné la maîtrise du jeu volontairement et l'EdF n'a rien su en faire. Bref, content du retournement de situation finale, mais pas spécialement impressionné par le spectacle offert.

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