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Du goudron et des plumes

La très mauvaise année des clubs français appelle une profonde remise en cause et une recherche des lacunes nationales, notamment techniques et tactiques. Cette entreprise suscite aussi d'étranges rancunes quand il s'agit d'expliquer le "déclin" par la suffisance née du titre de 98...
Auteur : Jamel Attal le 23 Dec 2002

 

Cette fois, même avec d'importantes réserves de foi sincère et mauvaise foi, il est difficile de nier que nos espoirs pour la Coupe de l'UEFA étaient de vaines prétentions, et que le football français a un problème. Des problèmes plutôt, car la déroute des clubs nationaux en coupe d'Europe a ceci de particulier qu'il est impossible de lui attribuer une cause unique. Dans le trou S'il est un argument particulièrement éventé au lendemain de la Berezina, c'est justement celui qui a été le plus abondamment entendu dans ces années de l'après-Bosman, concernant l'infériorité économique d'un football français trop lourdement handicapé par son système fiscal et sa législation. On a suffisamment débattu ce point sur ces pages pour ne pas y revenir une nouvelle fois, mais les résultats des 16e de finale de la Coupe de l'UEFA ont souligné à quel point cette causalité est insuffisante. Auxerre est le club engagé dont le budget était le plus petit de ses homologues nationaux, et c'est lui qui a sorti l'adversaire le plus huppé, tandis que Lyon chutait contre une formation turque dont le budget de 6M€ d'euros ne se compare pas aux 100M€ de l'OL. Taille critique Le paradoxe est que pour nos clubs la ligue des champions est trop lourde, et la Coupe de l'UEFA trop dépréciée: c'est dans cet entre-deux qu'ils ont plongé, car incapables de s'extraire de poules de LdC dans lesquelles ils ont pourtant signé des exploits et ne sont pas apparus, de l'avis général, comme surclassés sur le plan sportif, ils ont aussi été incapables de trouver les ressources pour passer un tour de C3 pourtant nettement plus accessible, face à des équipes motivées et bien organisées (comme dans le championnat ou les coupes). Après, on constatera une fois de plus la faillite de nos grands clubs, incapables d'assumer leur rang sportif et qui ne sont jamais parvenues à asseoir leur supériorité, aussi bien dans chaque rencontre qu'au fil d'un championnat et des saisons successives, dans aucune compétition nationale ou européenne. Même l'OL qui a établi une indispensable continuité, continue de buter sur des limites invisibles et réalise la plus grande contre-performance de ce tour fatal. De vraies lacunes En cherchant des causes plus spécifiquement sportives, on évoquera avec Raymond Domenech des problèmes de physique et de mentalités, les secondes expliquant en partie la déficience du premier par un refus de travailler dur à l'entraînement et de se soumettre à l'autorité de l'entraîneur et à la discipline collective. Trop souvent, des jeunes joueurs ingérables en France se disciplinent subitement et se font violence à l'étranger. Mais si ces sauvageons font avantageusement office de boucs émissaires, l'encadrement des clubs est lui aussi en cause (on voit des équipes s'en sortir bien mieux que d'autres dans la gestion des effectifs, à l'image d'Auxerre). L'inconsistance de nombreux dirigeants, leur incapacité à insuffler des politiques cohérentes et durables expliquent également la fragilité de nos équipes-fanion (L'Equipe a à juste titre insisté sur ce point). Platini a pour sa part dénoncé un manque d'ambition dans le jeu. C'est certainement la piste la plus intéressante, car le championnat de France manifeste depuis plusieurs années une certaine hypertrophie tactique, qui transparaît justement dans les performances des petites équipes (en coupe et en championnat) dont la rigueur à ce niveau, alliée à une grinta qui fait rougir nos footballeurs d'élite, suffit à banaliser les miracles. C'est aussi, probablement, l'effet pervers d'un système qui mise beaucoup sur la formation et qui la rationalise parfois excessivement, produisant trop de stéréotypes dans les systèmes de jeu et parmi les joueurs eux-mêmes. Neutralisation de l'adversaire et engagement extrême, voilà la formule qui s'est le plus souvent révélée gagnante ces dernières saisons, souvent aux dépens du spectacle. Même l'école nantaise a dû remballer une partie de ses prétentions, et l'expérience audacieuse de Nouzaret à Saint-Étienne s'est achevée douloureusement (sur John Toshak et dans la débâcle). Mais cela n'excuse toujours pas le fait que les équipes les mieux dotées ne soient pas capables d'imposer une hiérarchie nette, et l'on a sous les yeux des exemples d'ambition dans le jeu avec Sochaux et même Guingamp, tandis que l'OM reste frileux, l'OL inconstant, les Girondins inconsistants, le RCL irrégulier et le PSG incohérent. France 98 : la grande faute Malgré ce faisceau de causes multiples, certains experts préfèrent mettre en avant une explication plus univoque et définitive. Figurez-vous que nous payons aujourd'hui la suffisance née des sacres de 98 et de 2000, qui a interdit une saine critique et empêché une remise en cause salutaire. Après avoir dit que le foot de clubs était aussi nul que l'équipe de France était forte, que s'il était aussi nul c'était parce les internationaux ne jouaient plus en France, qu'en aucun cas les clubs ne pouvaient se prévaloir des succès de la sélection, voilà que la suffisance des uns aurait mystérieusement rejailli sur les autres. On a pourtant l'impression que les clubs français n'ont cessé de s'auto-dénigrer, de geindre de leur infériorité économique, et que les médias spécialisés n'ont pas été les derniers à dire à quel point ils étaient largués, sans parler des supporteurs eux-mêmes. Mais qu'importe l'imposture selon laquelle le football des clubs n'aurait pas été critiqué, la quadrature du cercle est résolue: c'est parce que la sélection a été jugée trop forte qu'elle s'est plantée à la Coupe du monde 2002 (là, ça se tient) et que notre football, incapable de se remettre en cause, sombre aujourd'hui. Tout est lié, mesdames et messieurs, nous payons le péché d'orgueil de n'avoir pas su écouter les sages et accessoirement d'avoir gagné la Coupe du monde. Les variantes de cette formidable explication sont observables chez Karim Nedjari, Pierre Menès, Didier Roustan, Gilles Verdez, Fabrice Jouhaud (1), Didier Braun (2), Vincent Duluc (3)… Le premier cité se lâche sur L'Equipe TV en s'agitant sur son siège, et dénonce le "système Jacquet", le culte du "bloc-équipe" et de la "percussion"... Lecture simpliste et globalisante, pour rendre quand même responsable de quelque chose la victoire de 98 et les préceptes tactiques de l'ancien sélectionneur, comme un éternel retour du refoulé (quid des dispositifs offensifs de Lemerre à l'Euro?). Sous prétexte d'ouvrir la boîte de Pandore, de casser le miroir aux alouettes et de lancer une courageuse campagne contre l'hypocrisie en enfonçant des portes ouvertes ("Le niveau de la L1 s'affaisse sans cesse. Le constat est cynique, méchant, peut-être blasé, mais imparable — L'Equipe), il s'agit de désigner la faute originelle. "Étouffé par les non-dits, le football français accorde peu de place à la critique et s'habitue doucement à voyager en servile compagnie" (Fabrice Jouhaud). Ah oui, c'est vrai, les grandes plumes de la profession ont longtemps et injustement été brimées par l'ignoble consensus ayant entouré le quadriennat des Bleus. Il s'agit maintenant de lâcher les chevaux, et de montrer que la presse écrite se distingue des télévisions "qui ne sont pas là pour partager l'événement avec les spectateurs. Seulement pour le lui vendre". Car il y a aussi là-dedans une forme de revanche de la presse écrite sur les médias audiovisuels, qui ont lâchement enjolivé la réalité, quand nous, phares dans une mer d'obscurantisme, alertions la nation des dangers qui la guettaient. Il n'y a malheureusement aucune surprise à voir les médias audiovisuels développer un culte imbécile autour de l'équipe de France, et l'on peut surtout regretter l'incapacité dans laquelle la presse écrite s'est mise de porter une critique dédramatisée et contradictoire, c'est-à-dire de remplir sa mission. Les réquisitoires dressés contre un football français manifestement mal en point ont-ils une chance de susciter de vraies remises en cause, ou vont-ils être surtout l'occasion de mauvais procès et de règlements de compte sans intérêt? La France doit-elle expier l'aventure de Calais, les exploits des coupes nationales et les parcours trop brillants des promus? Faut-il à tout prix y voir le symptôme d'un mal profond ou d'insupportables hérésies — le fait que la logique sportive s'exerce encore? En fait, tout le monde voudrait, sans oser le dire vraiment (nous y compris), que le championnat de France dessine une hiérarchie plus nette, que ses clubs prestigieux s'affrontent chaque année pour le titre, que les surprises y soient moins nombreuses. Le problème est qu'en attendant le moment improbable où ces clubs arrêteront de faire n'importe quoi, la seule solution opérationnelle consiste à démultiplier les écarts de richesse entre les clubs. On devrait prendre garde qu'un déclin réversible ne se transforme pas en dérive fatale, alors que les signes d'une inversion de tendance se dessinent dans une Europe du football malade de son argent. (1) "La France est frappée aujourd'hui par le ressac de la Coupe du monde 1998. La vague du 12 juillet a légitimé la toute-puissance du béton armé et débouché sur la confusion entre culture de la victoire et labourage tactique. Elle a favorisé sans le préméditer, le règne d'une pensée unique souffrant peu de contestation" (14/12). (2) "L'année 2002 a crevé la bulle d'autosatisfaction dans laquelle baignait tout le football français" (17/12). (3) "En France, les entraîneurs ont eu tort de répéter depuis 1998 que celui qui gagne avait toujours raison" (14/12).

Réactions

  • lmdp le 23/12/2002 à 11h00
    Je profite de cet article pour faire une remarque plus générale : depuis quelques temps, il me semble que vous parlez plus des journaux qui parlent de foot que de foot directement. Ca me fait penser aux émissions de télé qui montre des extraits d'autres émissions de télé. En plus, on va finir par croire que vous êtes aigris.

    Si je lis les CdF, c'est parce que je sais -- ou j'espère -- y trouver des choses différentes de ce que je vois ailleurs. Je pense que les lecteurs sont suffisamment avertis pour faire la différence (si il y en a une) entre les CdF et d'autres médias pour que vous puissiez vous concentrer sur le sport.

  • NoNo93 le 23/12/2002 à 13h20
    Oula Jamel, tu vas encore faire réagir le plumitif, tu le fais expres?
    lmdp, il me semblent qu'ils parlent aussi des causes de la débacle et aussi admettent (pour la premiére fois?) cette débacle du foot français donc tu peux un peu leur laisser leur petit maronnier, nul n'est parfait en ce bas monde ;-)) (surtout que malgré l'effet répétitif, je pense que c'est quand même eux qui ont raisons... y compris sur les médias sportifs... Mais parait que çà devient à la mode de critiquer les critiqueur de critiqueur ou autres défenseurs de justes causes...)

  • René Leys le 23/12/2002 à 14h07
    Merci d'être encore actifs jusqu'aux portes de Noël: vu le peu de réactions à l'article, vous n'avez pas les forumistes que vous méritez ;-)
    Tous des feignasses sauf un, qui en tant que nouveau et vu sa réaction, mériterait d'être baptisé avec le goudron et les plumes de votre titre ;-) (même si sa remarque se tient-sur la forme comme sur le fond) et sauf NoNo, la vigie ;-)

    A propos du fond de l'article justement, je suis comme d'hab d'accord et pas d'accord.

    D'accord sur le fait que seul un faisceau de causes diverses et complexes (et pas une seule providentielle) peuvent expliquer les problèmes actuels de notre foot de club. D'accord pour retenir d'abord parmi elles, l'incompétence de nos présidents (en gestion, en recrutement, pas d'effectifs stables, pas de politique durable) et de nos entraineurs (en préparation physique et en création de jeu).

    Au niveau de nos précieuses ridicules incapables de se motiver aux entrainement ici, et qui se donnent à fond là bas, c'est peut-être la conséquence de la place (marginale) qu'occupe le foot chez nous, et de la pression énorme et motivante qui existent là bas (dont Plum et Liv nous ont donné une idée récemment à propos de l'Angleterre), ne serait-ce que par l'ambiance qui règne dans les stades.

    J'insisterais davantage que vous sur ce que j'appelle le double effet Jaquet. Le 1er étant la victoire en CM, et le deuxième, l'illusion que pour gagner à nouveau (quelque soit la compétition), il fallait juste reproduire la même méthode (ce que vous avez appelé hypertrophie du foot tactique, qu'on peut résumer par la priorité accordée à la récupération du ballon, et donc au bloc équipe et aux milieux défensifs).

    Je suis moins d'accord quand vous minimisez l'impact de l'arrêt Bossman.

    Je crois même que nos problèmes résultent de la combinaison de ces deux éléments: nos clubs perdent leurs meilleurs joueurs achetés chaque année plus jeunes. Comme les plus techniques (à tous les postes) partent en 1er, nos entraineurs n'ont plus assez de joueurs ayant le niveau pour jouer le foot ambitieux (c'est à dire collectif et producteur de jeu) qui a fait notre réputation il y a quelques années. Ne pouvant plus mettre sur pied des équipes offensives, on s'est rabattu sur des tactiques défensives et frileuses. Choix inspiré et légitimé par les résultats de l'équipe de Jaquet qui a fourni à tout le monde un modèle efficace.

    Quand on voit la dégradation du jeu lensois en 4 ans, on mesure bien le changement: en 1998, l'équipe est ambitieuse et généreuse, avec 4-5 joueurs de grande classe devant, en tout cas au sommet de leur art (Smicer, Ziani, Vairelle et l'avant centre dont j'ai oublié le nom), et des joueurs défensifs pas forcément maladroits balle au pied (Dehu, Foé, Walhem, et je sais plus si Laigle est encore lensois à l'époque). L'équipe de cette année en comparaison, a produit, sans meneur de jeu, un foot poussif, avec une animation offensive très faible. Mais comme cette équipe avait la gnaque, un physique imposant, et que le foot tactique peut obtenir des résultats intéressants, elle a fait illusion sur certains matches.

    Mais il est justement là le problème, le foot tactique n'est qu'une béquille illusoire et provisoire, qui s'avère néfaste pour le malade si elle lui fait renoncer à vouloir marcher à nouveau tout seul un jour, et à aller de l'avant. D'ailleurs on s'est bercé d'illusions à tous les niveaux. S'il y a un double effet Jaquet, il y a peut-être aussi un double effet Zidane: si cette tactique jaquienne a marché, c'est grace à un peu de chance d'abord, et grace à la qualité de Zidane qui a permis à l'edf de jouer avec 3 milieux récupérateurs tout en étant capable de marquer toujours un peu plus que ses adversaires (mais contre l'Italie, l'expérience a failli montrer ses limites deux fois). Or sans Zidane, on ne savait plus jouer (cf les matches ternes des éliminatoires de l'Euro 2000 joués sans lui). Progressivement Lemerre a corrigé le tir, en incorporant à ses cotés un deuxième meneur de jeu. Pirès ou Micoud. Les énormes matches de l'edf depuis 3 ans c'est à chaque fois lorsqu'elle a joué avec deux meneurs de jeu. La grosse erreur de Lemerre à la CM 2002 c'est d'avoir oublié cette vérité: la France favorite devait assumer le jeu, pour cela elle devait avoir les joueurs pour le faire, manque de chance ceux-ci se sont blessés, mais aucune alternative n'avait été préparé (faire jouer Carrière, et davantage Micoud, qui renait en ce moment). En tout cas il ne fallait pas imaginer qu'en jouant avec 3 attaquants et un seul numéro 10 on pouvait produire suffisament de jeu pour gagner. Le jeu français dans ces conditions devenait trop stéréotypé et trop facile à bloquer.

    Je sais pas si je suis clair, j'ai pas le temps de me relire, mais il faut vite selon moi corriger le tir aussi bien au niveau de l'edf que des clubs, et à nouveau être ambitieux dans le jeu.

  • René Leys le 23/12/2002 à 14h13
    Je dis "vous" dans ma contrib pour l'ensemble de la rédac, étant entendu que Jamel Attal a une telle activité journalistique, qu'il ne peut pas être une seule personne, c'est forcément un pseudo collectif, une personnalité sociale si vous préférez ;-), ou alors c'est un mutant ;-)

  • CELTIC BHOY le 23/12/2002 à 14h37
    Dans ton exemple de Lens, René, je remarque qu'une bonne partie des joueurs qui ont quitté ce Lens jouent en France, quand ils jouent encore. Ce n'est pas forcément l'arrêt Bosman qui les a fait partir, mais peut-être plutôt une politique sportive à courte vue et pas très cohérente. Je crois que c'est plutôt ça le problème, en fait.
    Enfin, je dis ça je dis rien.

  • René Leys le 23/12/2002 à 14h47
    Smicer, Laigle, Dehu, Ziani et Walhem sont partis à l'étranger, et Vairelle chez Aulas (le foot business c'est pas seulement l'arrêt Bosman ;-)

    Là où t'as raison, c'est que quasiment tous ces joueurs ont fait des erreurs en partant, et ont même pour certains gâché leur carrière.

    Cinq lignes du bhoy, ça peut pas être rien ;-)

  • plumitif le 23/12/2002 à 15h18
    Essayer de nous rattraper sur l'affaire Jacquet, c'est tentant, sauf si on lit bien ce qui a été écrit sans le déformer. Il est clair que le double effet Jacquet, ça a été d'abord la culture du : on lâche rien qui a permis la double victoire en 1998 et 2000 avec au passage tirs au but et buts en or. Le deuxième effet Jacquet ça a été d'oublier dans l'hexagone que les joueurs qui ont gagné ces deux titres jouaient pour la plupart à l'étranger, savaient ce que ça voulait dire de ne rien lâcher, c'est comme cela qu'ils s'étaient fait leur place.
    Tactiquement en D1 puis L1 on a repris le même schéma tactique mais avec des joueurs qui n'ont pas la même idée du : on ne lâche rien. Parce que en France, les salaires sont bons, les clubs se sont construits un patrimoine immobilier, les stades ont été refaits, il y a des chouettes centres d'entraînement. La L1, c'est le foot cocooning, on est bien au chaud et on en sort pas (tactiquement) et c'est cool.

  • tikko le 23/12/2002 à 15h21
    Salut René ;o)
    "Au niveau de nos précieuses ridicules incapables de se motiver aux entrainement ici, et qui se donnent à fond là bas, c'est peut-être la conséquence de la place (marginale) qu'occupe le foot chez nous, et de la pression énorme et motivante qui existent là bas (dont Plum et Liv nous ont donné une idée récemment à propos de l'Angleterre), ne serait-ce que par l'ambiance qui règne dans les stades."

    Concernant ce passage, je n'y crois guère, bien qu'habituellement j'adhère volontiers à vos idées (dt le reste du post)..
    Comment croire qu'un joueur réussirait à bien jouer là bas alors que son avenir (là bas dc, là où la rémunération est la plus forte) se joue ici (là où selon votre hypothèse, il se laisserait aller) simplement par le rapport place du foot/société. Le serpent qui se mord la queue en somme.

    Pr être "élu" et accéder au paradis du footballeur (Esp, Italie), il faut que le joueur montre d'une part qu'il a un potentiel, d'autre part qu'il sait l'exploiter.
    S'il enchaine les mauvaises prestations, je doute que les scouts l'assaillent !
    Rares sont les Anelka qui, en dépit de saisons très moyennes, est toujours sollicité parce que considéré comme un pur joyeau (à tort ou à raison, autre question).

    Dc si certains joueurs n'arrivent pas à faire ce qu'on attend d'eux ici, c'est bien parce qu'ils n'y arrivent pas. Plusieurs raisons possibles, schémas de jeu qui ne conviennent pas, mésententes possibles (et là, ce point me fout les boules, des professionnels qui font passer le relationnel en premier...pff), ou alors tromperie sur la marchandise, le joueur n'est pas celui qu'on croit, simplement ! (dans le sens, il n'est tout simplement pas un crack)
    En tt cas, je ne peux pas croire qu'un joueur se loupe juste à cause d'une absence de motivation, ou d'engouement, ou je ne sais quoi.. à moins d'être idiot. C'est quand même son avenir qu'il joue. Et une année de perdue pr lui, c'est comme si nous, dans notre vie active, on perdait 5 années..

    Sinon, pr l'EDF, je te suis totalement dans ta réflexion sur l'ambition de jeu.
    A+


  • René Leys le 23/12/2002 à 15h34
    En même temps il y a des recruteurs de mannequins qui ont tellement l'oeil qu'ils arrivent à apprécier le potentiel d'une fille très vite, et à imaginer ce qu'elle va donner une fois relookée et quand elle aura appris à marcher.

    Joyeux Noël à toi tikko :-)

  • Positive vibes le 23/12/2002 à 15h47
    Rene, c'est sympa de rattraper ta longue absence en compensant le vide cree les cedefistes en vacances!

    L'article ne m'a pas vraiment parut etre a charge contre la presse et l'Equipe en particulier. Je m'arreterai plus sur le dernier paragraphe. Effectivement, alors que l'evolution de l'environnement peut laisser esperer que le systeme francais, qui n'est pas parti ds les delires financiers, pourrait peut etre s'averer payant, on partirait ds un systeme a 2 vitesses, qui ne oeut etre que nefaste sur le long terme.

    J'ai de plus en plus l'impression qu'on en veut aux 'petits' clubs de faire des bons parcours, mais il ne faut pas oublier que leurs places, ils ne la volent pas, et que les 'gros', plutot que reclamer plus de moyens, devraient peut etre s'en inspirer. Car j'ai l'impression de voir plus de professionalisme chez Sochaux/Guingamp/Nice que Paris ou Marseille.
    Ce n'est pas parce qu'on balance de l'argent par les fenetres que ca donne le droit d'en reclamer encore plus.

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