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Droits Internet: la bataille a commencé

Le football n'échappe pas à l'actuelle ruée vers les gisements financiers de la "Net économie": droits Internet du championnat, sites des clubs et des joueurs... Les clubs rêvent de ressources nouvelles et les grands groupes de communication préparent discrètement leur irruption sur ce nouveau marché.
Auteur : Julie Grémillon le 18 Avr 2000

 

La chasse aux droits
En France, les offensives répétées du Club Europe contre le principe de répartition des recettes télé se dédoublent de la revendication de récupérer immédiatement la propriété des droits Internet. Noël Le Graët, conciliant, a laissé entendre que d'autres arrangements seraient possibles concernant ces ressources nouvelles. Dans la recherche de contenu pour les sites des clubs, la possibilité de mettre en ligne des extraits de matches, de les rediffuser et même de les retransmettre aiguise en effet les convoitises. Non seulement ce "marché" est nouveau, mais il pourrait bien s'affranchir du principe de solidarité qui prévaut encore pour la manne télévisuelle.
Car le dossier Internet sert d'abord de prétexte au combat des clubs privilégiés en faveur d'un système élitisme, qui seul garantira à quelques "élus" des profits massifs. Jean-Michel Aulas, passé l'accalmie soudaine du CA du 10 mars, est vite revenu à la charge, une jambe sur chacun de ses deux chevaux de bataille: il conteste aussi bien la centralisation des droits de retransmission que le principe de répartition "solidaire" adopté sous l'égide de la Ligue (et voté à l'unanimité par les présidents de club en septembre 99, lui y compris). Internet pourrait être son troisième cheval, de Troie, qui lui permettra d'introduire le principe élitiste dans les mœurs du foot français.
Ces droits particuliers sont actuellement "gelés" jusqu'en 2004, date à laquelle seront renégociés les droits de télévision. En l'état, les clubs n'ont l'autorisation de diffuser que deux minutes d'extraits de leurs matches, 24 heures après ceux-ci (cette règle vaut aussi pour la LNF, Canal+ et TPS). Contestant ce statu quo, le Club Europe veut que les négociations soient rouvertes, mais entend surtout se mettre autour de la table en compagnie de la Ligue et des chaînes concernées. Chacun a ses intérêts particuliers: les chaînes entendent conserver l'exclusivité en complétant leur participation financière, la Ligue veut continuer à traiter avec elles, et les clubs désirent négocier directement avec les opérateurs. Directement, et individuellement, bien sûr. Sur un plan "politique", il s'agit de retirer à la Ligue sa qualité à négocier collectivement et au nom des clubs affiliés, qui est pourtant inscrite dans la loi. Il lui est notamment reproché de tenir les dirigeants à l'écart des discussions; la Ligue, qui représente l'ensemble des clubs professionnels, a pourtant des raisons de laisser les plus activistes d'entre eux à distance. Le Graët demande ainsi "pourquoi les clubs qui réclament leurs droits Internet sur le championnat de France ne le font pas pour la Ligue des champions", et évoque son contre-projet de "portail" géré par la Ligue et qui hébergerait les sites de l'ensemble des clubs. Un projet qui fait rager Aulas tant il inverse sa conception des choses…

Le gâteau Internet est-il déjà partagé?
Le Club Europe, managé par le groupe Jean-Claude Darmon et parrainé par Canal+ est au cœur du dispositif de pression sur la Ligue. Or Canal, via sa filiale (à 50/50 avec Vivendi Net) Numedia se démène pour s'emparer du marché des sites de joueur et de club, conclut des accords avec de nombreuses formations de D1 (et négocie avec d'autres) pour être leur opérateur, et recrute intensivement chez les internationaux français, tout cela pour être paré avant l'Euro (face à la concurrence de groupes comme Sportal). Pour l'instant, cette machinerie tourne à vide, puisque seul le site du Servette de Genève est effectivement en ligne, et que chez Canal, la discrétion, voire le mystère planent sur le projet. La plate-forme ainsi constituée sera évidemment en position de force au moment où les clubs exigeront une renégociation pour Internet. Le groupe Darmon pourrait alors surgir et conjointement avec l'empire Canal/Vivendi s'emparer de ce marché libéralisé en pariant sur sa haute rentabilité à terme. Selon cette hypothèse, le fantomatique Club Europe, qui se trouve à l'intersection de ces trois sociétés, prendrait alors une forme plus concrète, plus tout à fait celle d'un lobby, mais tout à fait celle d'un consortium. Quelles promesses ont été faites aux 12 clubs de D1 du Club pour qu'ils se rangent derrière cette bannière, et quelles sont les chances de succès pour une telle entreprise? L'opacité règne dans ces affaires, et quand les protagonistes se dévoileront, parions que les jeux seront déjà faits.

La chronique officielle du foot français s'en tient à l'écume des dépêches, au ronron des phrases convenues et choisit d'ignorer les coulisses économiques et politiques, où quelques groupes se répartissent les parts de marché. Le Graët doit être à la fois l'arbitre de ces mouvements plus ou moins occultes et cette façade de respectabilité qui masque les grandes manœuvres (et ses propres adversaires). La gestion du dossier des droits pour l'Internet pourrait marquer un tournant, si la Ligue cède devant une telle association d'investisseurs. Et si Internet n'est pas l'Eldorado des clubs, il sera au moins le miroir de leurs vanités.

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