En vous connectant, vous certifiez n'avoir jamais trompé votre club favori. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Domenech en sursis, l'équipe de France en danger

En maintenant Raymond Domenech sous conditions et en consacrant l'ingérence d'intérêts extérieurs, la Fédération a-t-elle fait le plus mauvais choix pour les Bleus?
Auteur : Jérôme Latta le 7 Juil 2008

 

En 2004, l'outsider Domenech avait coiffé sur le fil les favoris pour succéder à Jacques Santini. Quatre ans plus tard, c'est en survivant à un contexte hostile qu'il a obtenu son maintien au poste, après avoir adapté son discours à la demande ambiante.
Mais à quel prix – pour lui-même et pour la sélection – a-t-il assuré cette survie? Une partie de son staff risque d'être sacrifiée, sa communication sera sous contrôle (1), le soutien de Gérard Houllier renforce d'abord la position de ce dernier (2), les missions d'organisation lui sont retirées, on l'enjoint d'édulcorer sa personnalité et il est sous la menace d'une éjection rapide en cas de patinage dans les éliminatoires de la Coupe du monde 2010...


federation_2.jpgDomenech sous tutelle,
la sélection aussi


Surtout, au-delà du cas de Domenech, en "encadrant" les prérogatives du sélectionneur, la Fédération a ouvert les portes de la sélection à une foule d'intérêts qui peuvent être directement contradictoires avec ceux de l'équipe de France. Peut-être que l'organisation récente de cette dernière a confiné à l'autocratie, mais son autonomie devrait tout de même être préservée en tant que condition essentielle de sa réussite. Or, si constat sévère de Jean-Pierre Escalettes a le mérite de ne pas éluder les dysfonctionnements (3), contrant ainsi le reproche d'un manque de remise en cause, la tutelle qu'il a imposée amoindrit aussi bien le sélectionneur que la sélection.

La transparence en matière de communication (4), exigée par les médias, laisse par exemple craindre que les intrigues et les malveillances vont pouvoir refaire leur œuvre au sein même du groupe. Sera-t-il possible, dans ces conditions, de trouver un équilibre entre un verrouillage excessif et la multiplication des "sollicitations" qui avaient été fatales en 2002? Le "Club France 2010", comité de surveillance auquel participeront des dirigeants de clubs, aura également son mot à dire, même si on se demande bien lequel.



Peut-on décréter le spectacle ?

Domenech avait déjà refusé de mourir avec ses idées en changeant ses plans en cours d'Euro, il semble aussi enclin à survivre avec le projet des autres, puisqu'il devra suivre le mot d'ordre du président de la FFF: "Plus jamais de France-Roumanie. Montrez-nous que vous voulez prendre des risques". Et c'est bien cela qui semble le plus discutable dans l'opération: le sélectionneur se laisse imposer un cahier des charges dans un domaine qui devrait être exempt de toute ingérence extérieure, celui de ses choix d'entraîneur (5).

Prôner un football offensif n'est pourtant que la tendance du jour, impulsée par un succès espagnol qui ne vaut que pour l'Espagne et ses joueurs. Le problème est pris complètement à l'envers si l'on veut bien considérer que la logique consiste à se demander quels partis pris tactiques conviendraient le mieux aux internationaux dont on dispose (6).
En outre, cette option plaisante mais démagogique pourrait s'avérer complètement erronée dans un contexte de qualifications dont on sait à quel point elles peuvent être compliquées. Les mêmes qui veulent du spectacle seront les premiers à fustiger une éventuelle carence défensive... En attendant, Domenech semble accepter de se muer en prestataire de services chargé de répondre à la demande, quitte à laisser rétrécir sa fonction.



federation_1.jpgSous la tutelle et sur la sellette

Si l'analyse, en n'oubliant pas que les responsabilités sont partagées et en n'ignorant pas les aléas sportifs qui ont plombé le destin des Bleus en Suisse, la décision de la Fédération entérine la fragilisation d'un sélectionneur en sursis, sous le feu de médias très majoritairement hostiles qui vont noircir le tableau, entretenir les polémiques, nourrir les tensions et diagnostiquer des "crises" aux moindres difficultés.
Tout en fixant des objectifs, la FFF compromet leurs chances de réalisation et montre l'ampleur de ses doutes sur l'homme qui dirige les Bleus. Celui-ci devra même rendre des comptes au bout de trois matches qualificatifs, en octobre. C'est sur un siège désormais éjectable qu'il s'est maintenu.

Si Domenech a apparemment cédé sur toute la ligne pour rester quelques mois de plus avec l'écharpe tricolore sur l'épaule, il devra se montrer autrement plus vaillant pour durer jusqu'au Mondial 2010.


(1) Jean-Pierre Escalettes : "La communication de Raymond a été par moments désastreuse, trop personnalisée. C'était du vinaigre que l'on versait sur une plaie. Il faut que cela change".
(2) Le DTN et le sélectionneur ont été chargés de mener une évaluation du staff technique. Un "manager" pourrait faire son apparition dans l'organigramme.
(3) "Plus que les résultats eux-mêmes, dépendants de la performance des adversaires et des aléas de la haute compétition, ce sont les conditions de fonctionnement de la sélection nationale et la communication personnelle de Raymond Domenech qui sont critiquables", a estimé le Conseil fédéral, tandis que Jean-Pierre Escalettes parlait "d'échec retentissant" et de "détérioration de l'image de l'équipe de France".
(4) Le président de la FFF a validé l'idée d'une "équipe triste, qui ne faisait pas rêver, parce qu'elle était enfermée à double tour", évoquant aussi des "joueurs distants, frileux, repliés sur eux-mêmes". Les joueurs devront d'ailleurs signer une "charte" les incitant au "respect du maillot, de l'arbitre, de l'adversaire, du public, de l'hymne national", sous peine de sanctions.
(5) Après son mea culpa, Raymond Domenech a présenté au Conseil fédéral un "projet de jeu d'animation offensive tout en sachant que cela impliquera peut-être plus de risques" (Gérard Houllier, propos rapportés par L'Équipe). Le sélectionneur se serait également engagé à faire plus appel aux jeunes.
(6) Raynald Denoueix a souligné dans L'Équipe que "Aragonés a procédé ainsi en fonction de ses joueurs (...) La France ne peut pas faire de l'Espagne. Copier est la pire des choses".

Réactions

  • Vinocrator le 07/07/2008 à 01h34
    Mettre un entraineur sous "tutelle" c'est furieusement infantilisant. Pour "les gloires internationales du coaching" ce serait carrément infamant. J'imagine mal les Scolari, Mourinho et autres stars du banc de touche accepter de passer sous les Fourches Caudines d'une clique de gratte-papier. Du haut de leurs palmarès ils t'enverraient une volée de bois vert en pleine face avec insultes en option.

    RayDo l'a accepté ? Que RayDo aille donc inaugurer les chrysanthèmes.


    + Et si on ne décrète pas la fin des France-Roumanie, qu'on essaye au moins de les éviter.


  • Vinocrator le 07/07/2008 à 01h57
    Et j'imagine que RayDo - en acceptant sa mise sous tutelle - n'a certainement agit que dans l'intérêt supérieur de l'EDF (rires). Il n'a jamais songé à ses émoluments, à sa petite gloriole personnelle, à son mariage, aux astres (désolé, ça me démangeait) et aux arguments développés dans l'article.
    Non, il n'avait en tête que l'intérêt commun, pensez-vous! Le conseil fédéral et ses "Sages" ont proposé, et le soldat RayDo a accepté. Ou est le problème ?
    Si Monosourcil (désolé aux familles, à Estelle, etc.) avait pensé un seul instant que ces simagrées auraient pu nuire à l'EDF il aurait certainement démissionner. C'est ça l'honnêteté intellectuelle et le désintéressement...


    Putain, on est dans la merde.

  • Toni Turek le 07/07/2008 à 05h19
    Est-ce qu'en fait le "pour" en faveur de Domenech ne serait pas tout simplement un "contre" l'hypothese Deschamps ?
    Et les restrictions imposees a RayDo un habillage de ce choix ?

  • max84 le 07/07/2008 à 05h59
    C'est étonnant (ou pas) de monter toute cette organisation pour le seul Raymond qui risque de se faire lourder dans 3 matchs... voire 6 ou 9 (Escalette aime bien les bilans). La fédé doit chercher dans ses tiroirs le nom du prochain sélectionneur qui a défaut d'être un crack aura le label DTN. Des noms ?

  • nyrgal le 07/07/2008 à 07h29
    Les articles des CDF sur Domenech et l'EDF c'est un peu comme les contributions du PS.

    Beaucoup de "fallait pas", et zero "il faudrait".

    Donc après avoir fait compagne ( selon moi, mais les articles était suffisamment brumeux pour tout dire et le contraire) pour le maintien de Domenech, on est en train de lui préparer toutes les excuses du monde pour son prochain échec.

    Il vous a fait quoi Domenech pour mériter autant d'attentions?
    N'en faites pas le martyr de la FFF svp.

    Il a choisi de rester à son poste. Qu'il assume les conséqunces.

  • Francis Dolarhyde le 07/07/2008 à 09h20
    Garder un sélectionneur qui s'est planté dans les grandes largeur lors d'une compétition majeure, ou virer un entraineur soutenu par bon nombre de ses joueurs ? La fédé a choisi le consensus mou à la française...

    Nommer Ingrid Bétancourt à la tête des Bleus, voilà qui aurait été synonyme de "panache" !

  • Diablesse Rouge le 07/07/2008 à 09h39
    Qu'on lui fasse clairement comprendre que cette fois-ci, "il" (1) n'a plus droit à l'erreur est une chose. Qu'on l'entoure comme un novice en ayant la possibilité de tout changer à ce qu'il a décidé en est une autre. Ca me laisse perplexe... Dans quelque milieu professionnel que ce soit, un contrôle permanent accompagné de changements potentiels et unilatéraux par la hiérarchie, n'apporte rien de productif. Ca fragilise la position d'un soi-disant décideur, lui montre qu'on n'a pas confiance en lui, et fait peser sur ses épaules une pression supplémentaire dont il n'a pas besoin pour travailler sereinement. Vraiment bizarre comme décision...

    (1) Je n'en démords pas, c'est lui la tête de turc, mais il n'est pas le seul responsable de la débâcle.

  • fabraf le 07/07/2008 à 09h45
    Je ne comprends pas également le sens des derniers articles sur Domenech.

    "Une partie de son staff risque d'être sacrifiée, sa communication sera sous contrôle, le soutien de Gérard Houllier renforce d'abord la position de ce dernier, les missions d'organisation lui sont retirées, on l'enjoint d'édulcorer sa personnalité et il est sous la menace d'une éjection rapide en cas de patinage dans les éliminatoires de la Coupe du monde 2010..."

    N'avez-vous pas l'impression de mélanger les torchons et les serviettes ? Qu'ont en rapport l'intendance et la réorganisation du staff ? Une communication plus conventionnelle et le soutien d'Houllier ?
    Vraiment je ne comprends !

    Dans toutes les grandes institutions, la communication est gérée (à tort ou à raison) par des professionnels ; En quoi lui retirer l'intendance modifierait ses prérogatives? ...

    Quelle est la position de l'auteur ? Ca confirme l'impression que j'ai depuis quelques semaines... Vous êtes devenus des centristes (mous ?) !

  • José-Mickaël le 07/07/2008 à 10h16
    L'excessive prudence de Domenech a déteint sur les Cahiers. Mais je vote pour le maintien des Cahiers, et contre leur mise sous tutelle de la part de L'Equipe.

    Diablesse Rouge : Domenech était le sélectionneur, le chef, quoi, donc le responsable. Même si dans les faits tout n'est pas de sa faute.

    (Ah, zut Domenech *est* le sélectionneur...)

  • fabraf le 07/07/2008 à 10h16
    Ah j'avais loupé celle-là : "la tutelle qu'il a imposée amoindrit aussi bien le sélectionneur que la sélection."

    Sauf si on se souvent que cette tutelle a existé jusqu'en décembre... 2006. Ca avait gravement nuit aux intérêts de la sélection puisqu'on avait atteint la finale de la CdM.

La revue des Cahiers du football