Strasbourg-Monaco: 1-3
C'était donc l'affiche annoncée, celle de la peur et du voyeurisme (voir par ailleurs), et en toute logique le sous-marin ciel et blanc a touché le fond, dominé en efficacité plus qu'en volonté par une AS Monaco qui tenait à remettre les pendules à l'heure du champion en titre. Dans le petit lexique du football, les deux passes de Gravelaine (tiens!) et Gallardo viendront illustrer l'expression "caviar", tandis qu'une déprime olympique s'inscrit sur le visage de Claude Le Roy. Quand même l'arbitre s'acharne à faire rater à Bertin son penalty....

Guingamp-Nantes: 0-1
Voilà donc le premier des 6 derbies bretons de la saison, devant 16 000 spectateurs qui augurent bien de l'affluence moyenne du Roudourou. Malheureusement, ils seront venus constater le manque de réussite (d'expérience?) de l'équipe des Côtes d'Armor depuis leur retour en D1. Malgré un tir d'artillerie très soutenu autour du cadre de Landreau, les Nantais repartent avec trois points bien payés. Plutôt qu'en "nouveau Pedros", Monterrubio est bien inspiré de se transformer en "Gerd Müller de Loire Atlantique", et pointe désormais en tête du classement des buteurs. Enfin une main dans la surface que l'on peut admirer: celle de Landreau, pour un joli arrêt réflexe...

Bordeaux-Troyes: 2-2
Autres candidats à la crise (avec enfoncement médiatique), les Girondins de Bordeaux ont encore joué avec une ombre au-dessus de leur tête. Malgré l'ouverture du score des Troyens, le scénario catastrophe est écarté avec un but magnifique (contrôle et frappe de rêve, dans un timing parfait) de Dugarry, qui garde sa langue dans sa bouche pour célébrer son geste. Hélas, elle ressort à mauvais escient pour une échauffourée avec Adam qui à elle seule lui coûte 2 cartons jaunes. La question de la protection des "artistes" du championnat est déjà posée. Quant aux Aubois, ils confirment que le championnat sera pour eux un combat, parfois à la limite de la régularité...

Toulouse-St-Etienne: 1-1
Il aura fallu un but stéphanois non valide et trois montants récalcitrants pour empêcher les Toulousains de remporter leur première victoire et laisser les Verts invaincus, quoique moins conquérants. Aloisio est même bon de la main, mais son image (hors du Forez) risque d'être un peu altérée... Quant à son homologue, Bonilla, il continue à faire son trou en D1 avec un but très habile, son second déjà.

Lyon-Metz: 0-0
3e nul d'affilée pour un Olympique lyonnais qui peine encore à démarrer, malgré deux matches à domicile. La faute cette fois à Mondragon, exceptionnel, plus qu'à l'état de la pelouse... C'est un Jean-Michel Aulas multicarte qui commente la prestation de son équipe après la rencontre, comme s'il en était le nouveau coach. Faut-il redessiner l'organigramme de l'OL? À noter que la plus grossière erreur arbitrale de la journée (plus que la main d'Aloisio, dont on peut comprendre qu'elle soit passée inaperçue), fut le penalty oublié par M. Colombo et son assistant: même avec 2/10èmes à chaque œil et à 200 mètres de l'action, il était impossible de ne pas voir la faute de Bak sur Jager...

Lille-Rennes: 1-0
La danse de l'été, c'est la bourrée lilloise, avec Vahid Halilhodzic à l'accordéon. Les promis ne sont décidément plus ce qu'ils étaient, et le bluff de l'entraîneur nordiste ("nous ne sommes pas prêts", déclarait-il une semaine avant l'ouverture!) a parfaitement fonctionné: le LOSC est en tête et cela valait déjà une belle cote. A l'inverse, avec deux nuls et une défaite, l'été rennais est décidément à l'image de la météo. Comment le staff va-t-il gérer la crise si elle se confirme, Le Guen est-il déjà sur la sellette?

Marseille-Lens: 0-0
Le sommet médiatique annoncé a donc accouché d'une rencontre ordinaire. Courbis, grâce à une communication maîtrisée, quoique ridicule, se tire bien de son périlleux retour sur le lieu de ses exploits, avec un 0-0 qui lui ressemble finalement assez. Avec Adriano et Marcelinho en ordre de marche, en plus d'un Ingesson solide et froid comme la banquise, l'OM paraît plutôt bien armé techniquement pour affronter les échéances qui l'attendent. Un rapide retour de Maurice ne serait cependant pas superflu. À petits pas, Abel Braga...

Auxerre-Bastia: 1-0
L'entraîneur change, mais pas les traditions: même à domicile, l'AJA (à nouveau dans son 4-3-3 des familles) joue en contre et cela exaspérera tous ceux qui viendront dominer et perdre à l'Abbé Deschamps. Avec Mexès, Kapo ou Cissé (et un Jeunechamp qui fait figure d'ancien), la jeunesse auxerroise a des arguments pour parvenir à son éternel objectif: le maintien. Au fait, Guy Roux, rentré de vacances, étrennait son nouveau siège dans les tribunes. Côté bastiais, l'élan des deux premières victoires est coupé, et Antonetti peut râler un peu, sans s'affoler pour autant.

PSG-Sedan: 2-1
Comme la saison passée, Sedan repart du Parc avec une défaite pas vraiment méritée. Les Verts des Ardennes ont toujours les qualités pour déstabiliser une équipe parisienne dépourvue de stratège en l'absence de Benarbia ou Okocha, le gros match de Dalmat ne suffisant pas à réguler le jeu. Anelka, dont l'influence a décru jusqu'à sa sortie à la 76e minute, continue de prendre ses marques et son compère Christian tire pour le moment les marrons du feu. Les déferlantes sedanaises en fin de match auraient été mieux payées, si une maladresse terrible n'avait gâché les occasions obtenues. Avec deux victoires, un match nul et une marge de progression certaine, les Parisiens restent sereins, malgré une défense où Okpara, pas plus que les latéraux, n'offre de réelles assurances...