Diaporama : la 34e journée du championnat
Auxerre-Rennes : 2-3
Le paradoxe auxerrois est d'avoir, dans un final au couteau, été récompensé malgré des performances en nette baisse de niveau. En témoigne particulièrement cette défaite à domicile face à des Rennais qui n'avaient comme objectif que de rendre hommage à Christian Gourcuff.
Guy Roux a donc particulièrement réussi sa saison, qui fut celle d'un double retour. Un retour d'année sabbatique, et un retour de l'au-delà après son opération au cœur. il a aussi remporté son pari d'une révolution tactique et de la gestion de très jeunes talents. Sans compter que la valeur de son effectif a été multipliée par dix en quelques mois…
Le Stade rennais aligne les saisons médiocres avec une régularité que seul l'OM égale, et vit en permanence dans un état de crise sportive. Le club consomme ses projets et ses ambitions en même temps que ses entraîneurs, jamais providentiels. Cette dernière victoire à l'Abbé-Deschamps leur permet toutefois de rester sur une note positive, celle de leurs quelques coups d'éclats. L'an prochain ce sont Dréossi et Bergeroo qui s'y collent.
Observations
Le tir de Cissé a été chronométré à 275km/h.
Guy Roux : "Je suis très très content de retrouver la Ligue des chansons".
Lille-PSG : 1-0
Certaines rencontres de cette dernière journée ont assez bien résumé la saison des équipes engagées. A Grimonprez-Joris, les spectateurs ont assisté à une courte victoire de leurs favoris en fin de match, selon une tradition solidement établie sous l'ère Halilhodzic, dont c'était les adieux aux larmes. Le Bosniaque laisse le LOSC en meilleur état que quand il est arrivé mais il sera bien difficile de conserver cet héritage. En espérant que l'intersaison ne soit pas un dépeçage en règle, bonne chance à Claude Puel.
Après avoir raté plus d'occasions qu'il n'a l'habitude d'en avoir, le PSG finit à une quatrième place qui est conforme à ses mérites, c'est-à-dire honorable mais très en deçà non seulement de ses objectifs mais également de sa valeur sportive. Alors que sa défense est la meilleure du championnat et qu'il compte des individualités hors pairs, comment a-t-il pu être aussi inefficace, concédant un nombre coupable de matches nuls. Ses échecs répétés contre les ténors du championnat mais aussi dans les coupes renforcent le constat. L'an prochain, Fernandez sera réellement dos au mur, sans plus avoir la moindre excuse à sa disposition.
Metz-Lorient : 1-1
Le championnat de Bretagne n'a pas eu de vainqueur, mais c'est bien Lorient qui l'a perdu. Son nul à Metz, qui a failli être une victoire, entraîne les Lorrains dans la chute des Morbihannais tout en miraculant les Costarmoricains… Le jeu des chaises musicales en fin de classement a eu ce dénouement relativement surprenant, tant on attendait de cette "autre finale" un vainqueur. Les Merlus reprennent donc l'ascenseur après leur saison réglementaire en D1, et c'est à peine moins cruel qu'en 99. Ils laisseront à dans l'élite quelques bons joueurs, à commencer par l'incroyable Darcheville qui n'a pas manqué l'occasion d'inscrire son 19e but, soit une très belle performance pour l'attaquant d'un club relégué. Dans quelques jours, la Coupe de France sera pour lui et ses coéquipiers soit un lot de consolation, soit un lot de désolation.
Le retour de Gilbert Gress n'aura donc pas été fracassant, ni une solution miracle pour un FC Metz qui à force de frôler la relégation a fini par se la prendre de plein fouet. Seuls les plus anciens peuvent se souvenir d'une D1 sans le FC Metz et il y a quelque tristesse à voir descendre le club de Carlo Molinari, quatre années après une fameuse seconde place. On pourrait dire que les Lorrains ne se sont jamais remis de cet échec, mais ce serait occulter la principale raison de leur chute: l'éviction de Joël Muller. Mais ce n'est pas la peine de dramatiser à outrance. Le FCM a les structures et les moyens humains pour remonter après une ou deux saisons en D2. Le purgatoire sera peut-être salutaire.
Observations
L'effet Gress, c'est la descente en D2 et le retour en Suisse?
Lorientais, vous nous terminez ce stade et vous remontez fissa faire le spectacle en D1!
Nantes-Bordeaux : 2-1
Sans enjeu, le derby atlantique n'a pas drainé une grande attention. Tout juste notera-t-on que Pauleta ne s'est pas laissé décrocher par Cissé, finissant meilleur buteur ex-aequo avec l'Auxerrois grâce à une tête dans le temps additionnel, insuffisante toutefois pour priver les canaris d'une victoire que Savinaud trouvera encore le temps d'arracher.
Les Nantais cornaqués par Angel Marcos, après qu'il ait débarqué du navire lorientais (bien lui en a pris semble-t-il), se sont donc sauvés d'une saison d'après-titre durant laquelle ils ont flirté avec la catastrophe. Ils finissent bien au chaud dans le ventre mou, et doivent savourer ce confort après avoir enduré les pires tourments. Recrutement mal récompensé (Quint, André, sans parler de Bonilla), blessures, spirale du doute et dirigeants ont eu raison de Raynald Denoueix quelques mois après sa consécration. La situation n'était probablement pas si compromise, puisque Marcos a moins eu besoin de faire des miracles que de faire jouer cet effectif à 80% de son potentiel plutôt qu'à 20%.
Les Girondins, assurés de la Coupe de l'UEFA via celle de la Ligue, ont réussi à attraper un joker pour se rattraper d'un parcours en championnat durant lequel ils ont lentement perdu leurs illusions. Comme lors des deux intersaisons précédentes, l'alternative est renforcement ou stagnation. Le cas Pauleta sera significatif. On aura noté le commentaire d'Elie Baup saluant le titre lyonnais. Il remarque qu'avec des moyens financiers et une bonne politique sportive, on arrive à quelque chose.
Marseille-Montpellier : 1-0
L'OM finit sa saison dans un bienfaisant anonymat et à une 9e place en laquelle on peut ironiquement voir une progression par rapport aux deux saisons précédentes. Après un joli travail de Bakayoko, Sakho donne au Vélodrome une dixième victoire, face à des Montpelliérains qui commençaient vraiment à le trouver sympa ce championnat.
Alain Perrin ayant pris le poste de Bernard Tapie, Michel Mézy restera probablement au sien, bien qu'il ait prouvé une certaine capacité à mener une équipe sur le fil du rasoir.
Sedan-Bastia : 0-2
Il n'était pas question que Tony Vairelles laisse l'OL devenir champion sans essayer de lui faire un peu d'ombre. C'est réussi, avec un doublé qui donne au fantasque Sporting sa troisième victoire à l'extérieur et douche les 20.000 spectateurs ardennais, qui auraient préféré une fin de saison moins tristounette. Les Corses ont fait le plein de confiance avant leur finale.
Observations
Cette année, Robert Nouzaret n'a fait descendre aucune équipe.
Sedan, ce n'était pas cette équipe flamboyante entraînée par Patrick Rémy?
Guingamp-Troyes : 1-0
Les voilà, les anti-héros de la saison, qui ont retiré leur tête du billot au dernier moment, par la grâce d'un nul entre Metz et Lorient et de cette dernière victoire dont l'emblématique Carnot a été le seul buteur. Evidemment, le bilan de Guy Lacombe avant son départ à Sochaux prend un tout autre aspect. L'impact est moindre sur celui d'Alain Perrin.
Observation
Stéphane Carnot : 'Il ne faut pas nous endormir sur nos lauriers". Il y a des lauriers à la 16e place?
Sochaux-Monaco : 3-0
Le feu d'artifice sochalien salue tout autant la qualification pour l'Intertoto du club doubiste que la pitoyable saison de l'ASM. On avait imaginé d'autres débuts pour Didier Deschamps, mais les syndromes monégasques ont été plus forts que lui. L'entraîneur devrait avoir une deuxième chance, et il devra réussir l'exploit de faire la synthèse de toutes les erreurs qu'il a commises. Difficile en outre de dire quel avenir aura cet effectif qui a si peu de présent.
A Sochaux, c'étaient les adieux de Jean Fernandez, qui fait partie de ces entraîneurs virés pour bons résultats. On espère que les dirigeants du FCSM savent ce qu'ils font car la deuxième saison dans l'élite est souvent fatale…