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De quelle race est le joueur sympa?

Les cinq lauréats du Ballon d’Eau Fraîche forment désormais un groupe suffisamment étoffé pour identifier les conditions à réunir pour être un joueur vertueux.

Auteur : Billy Pagnol le 29 Mai 2015

 

 

La liste des lauréats du ballon d'Eau Fraîche invite à la réflexion. La question dépasse largement le cadre de ce modeste concours dont le nom grotesque ne peut être compris que par les lecteurs du blog décalé "Les Cahiers du Foot", mais puisqu’il s’agit de la seule élection qui n’est pas obnubilée par les buts et les passes décisives, partons de celle-ci pour élargir le débat. Qui sont, d’une manière générale, les "bons mecs" du football? Y a-t-il des invariants, quels qu’ils soient, derrière la diversité des vainqueurs? Oui, il y en a.

 

 

Porter les bonnes couleurs

Parler de "diversité" des vainqueurs était un peu provocateur, le lecteur pardonnera ce trait d’humour. La liste est évidemment très fermée et très cohérente, et comment ne le serait-elle pas? Le critère le plus manifeste est que tous les lauréats sont blancs. Les antiracistes auront beau jeu de s’en émouvoir… Ce n’est pourtant la faute de personne si les joueurs aimables sont aussi blancs que les lecteurs des Cahiers du Foot.

 

 

 

 

 

Déplorer que tous les porteurs de certaines valeurs soient blancs est un peu comme reprocher à la nature d’avoir prévu des marques pour découper le melon: pourquoi regretter qu’il existe des repères pratiques? Dieu ne s’y est pas trompé, lui qui a choisi en fonction des symboliques: partout, le blanc est signe de pureté et d’innocence. Si l’on me rétorque qu’au Japon, il est lié à la mort, je répondrais qu’il s’agit là d’un choix très naturel, puisque que le blanc est la couleur du grand âge, des cheveux soyeux et de la longue barbe des hommes sages et expérimentés, qui reposeront bientôt comme il vivaient: en paix.

 

Le noir, à l’inverse, est la couleur diabolique par excellence: de quelle couleur sont les chats qui portent malheur et les oiseaux de mauvais augure? Et quelle est la couleur de tout ce qui est sale? Et qui sont les plus condamnés à mort aux États-Unis? Je n’ai même pas besoin de rappeler la réponse au lecteur, que je renvoie à la lecture de Jean Baudrillard, qui comparait SOS racisme à SOS baleine: et si dans les deux cas il s’agissait de préserver des espèces en voie de disparition? Bref. La liste des nominés fait bonne figure et donne bonne conscience aux organisateurs: lorsque la majorité parle elle a toujours raison, et le vainqueur est blanc.

 

 

Jouer là où il faut

En même temps, il ne faut pas exagérer. Le teint des joueurs agréables n’est pas une cause, c’est juste une conséquence. Le point décisif est que les joueurs qui sont des gens biens jouent tous, absolument tous, derrière. Gardiens ou défenseurs. Jamais devant. C’est inéluctable. Derrière, c’est une nature supérieure. Certains pensent que les joueurs rétrogradent vers des postes défensifs à mesure qu’ils vieillissent... Fadaises! Non, les joueurs se rapprochent du gardien à mesure qu’ils gagnent en vertu. La défense, la protection, le conservatisme (du score, du ballon) est une mission pour un caractère noble, insensible aux chants des sirènes, qui n’affolent que les attaquants. N’attaquent que les folles, pourrait-on même contrepéter, si l’on disposait des informations nécessaires pour opérer un recoupement avec la sexualité de ceux qui jouent devant. Les coupes de cheveux, ou l’attitude sodomite de tout attaquant voulant récupérer le ballon alors que le défenseur accompagne solennellement la sortie en six mètres ne permettent que de préciser les hypothèses, et pas, en toute rigueur scientifique, de forger des certitudes.

 

La causalité est scientifique, pour preuve elle est réciproque: le défenseur est sympa, le sympa est défenseur. Le principe du tiers exclu (loi 12) conduit à refuser à l’attaquant d’être sympathique. Aux avant-postes, les progressistes se fourvoient dans les célébrations, le mercenariat, le caprice. Les seuls joueurs recensés à s’être inquiétés du numéro qu’ils porteront dans leur nouveau club ne sont-ils pas attaquants? Tous des blaireaux.

 

L’attaquant n’est à la pointe que sur le terrain; il patauge en vérité dans les bas-fonds de la morale. Tout attaquant a nécessairement quelque chose, au hasard, de Gaël Monfils, quelque chose d’aggressif, d’immature et d’inconstant, quelque chose de violemment individualiste. Si l’attaquant est fidèle à un club, ce n’est que par accident. Par exemple parce qu’il évolue dans un championnat où il peut mettre cinquante buts par saison, ou parce qu’il est trop stupide pour envisager de voir du pays.

 

 

Avoir le bon niveau

Il faudra consacrer un article entier à cette race fourbe qu’est le milieu de terrain, qui est un individu généralement arabe ou espagnol et qui, pour valider la première partie de cet exposé, est globalement de couleur grise – mais le vicieux peut être coloré dans le plus large éventail allant du blanc fantomatique d’Iniesta, à l’ébène de Pol Pog’Ba. Peut-être qu’un 6 pourrait avoir le ballon d’Eau Fraiche, un jour. Pas un 10, en tout cas: ils sont orgueilleux au point d’exiger que tout passe par eux alors qu’ils sont lents, ou de tendre la main s’ils sont trop petits. Ajoutez à cela la couleur de peau qui convient et les critères identifiés de l’attaquant, et vous avez Thierry Henry, l’homme qui porte le plus mal sont nom, puisqu’il n’a aucun second degré.

 

En attendant, et pour en revenir au sujet, snobons les blagues des cyniques, qui se demandent si ce n’est pas seulement le niveau sur le terrain, mais le niveau footballistique qui fait le joueur sympa. Les cyniques qui supposent qu’il est facile d’être fidèle à un club lorsque personne ne veut vous recruter. Qui remarquent que le joueur sympa joue dans un club moyen, ne bénéficiant pas de la couverture médiatique des locomotives ni des wagons à la traîne de notre championnat et qui peut bien, par voie de conséquence, garder la tête sur les épaules. Les cyniques, qui arguent qu’il est facile d’être fair-play, quand on tacle en retard au point qu’on rate même le joueur, et qui narguent le gardien, joueur le plus solitaire, ultime rempart, sous prétexte qu’il peut toujours accuser sa défense ou sa petite taille des pions qu’il a pris. Pff. Ces blagues baveuses de crapauds caustiques n’atteignent pas la blancheur – encore elle – que la colombe partage avec les élus, les piliers du football, tellement supérieurs à leurs adversaires directs que la FIFA, cette lâche, est obligée d’inventer des ballons lâches qui flottent pour permettre aux attaquants lâches de tirer de loin, ou de préciser dans le règlement que le doute doit bénéficier à l’attaque.

 

Fédération corrompue dont la logique corrompue est à l’avantage des natures corrompues. Son clinquant prix du meilleur joueur reconnait chaque année les siens: les danseurs, les poseurs et simulateurs. Le Ballon d’Eau Fraîche préfère le défenseur qui mouille son maillot et marque à la culotte, la tête haute. Le Ballon d’Or peut bien continuer de faire les choses à l’envers en flattant l’attaquant sans tête, qui mouille sa culotte, marque, et ôte son maillot. La race inférieure des attaquants finit toujours par prendre la semelle qu’elle mérite.

 

Réactions

  • Zorro et Zlatan fouillent aux fiches le 29/05/2015 à 09h42
    "partout, le blanc est signe de pureté et d’innocence. Si l’on me rétorque qu’au Japon, il est lié à la mort, je répondrais qu’il s’agit là d’un choix très naturel"

    Et puis surtout, les Japonais étant des Chinois, il faut pas s'étonner qu'ils comprennent rien à la symbolique des couleurs. C'est à cause des yeux bridés, ca laisse passer que les couleurs fortes.

    (très bon cet article)

  • nikoselstokos le 01/06/2015 à 12h26
    Quand on a lu ça, on peut mourir tranquille !

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