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Dans les cartons des Dé-Managers : #16

L'infatigable Red Bull, la patte Guardiola au Bayern, le maestro Toni Kroos, la Hongrie 1953, le record de Valdés, l'exilé Diamanti, l'oeil de Sacchi...

Auteur : Les Dé-Managers le 25 Fev 2014

 

 

Changements de dispositifs ou de joueurs, batailles philosophiques et stratégiques, échecs et réussites… Chaque semaine, les quatre Dé-Managers proposent leurs billets d’humeur.


* * *

 

Le Red Bull bloque les ailes

Christophe Kuchly (@CKuchly) – Sans vouloir être réducteur, on peut dire que les amoureux du pressing ont deux références: l’école barcelonaise et le gegenpressing de Jürgen Klopp. Les ambitions ne sont pas identiques, la première se voulant plus conservatrice et la seconde offensive, mais l’idée de base est la même: bloquer la relance. Le Red Bull Salzburg, plus proche du Borussia, s’inspire des deux idées. Un ton au-dessus de ses adversaires en championnat, il peut atteindre d'énormes pourcentages de possession. Pas spécialement favori voire franchement outsider sur la scène européenne, il sait aller à l’essentiel: récupération haute, ouverture tranchante, tir. Et les résultats suivent puisque tous les matches disputés depuis fin novembre ont été remportés.
 

 


 


L’Ajax Amsterdam, comme le Bayern, aime avoir le ballon et faire des passes au sol en partant de derrière. Et, comme les Allemands en amical le mois dernier, le club néerlandais a payé cher sa mauvaise gestion de l’agression offensive de Salzburg. Organisé en 4-4-2, le Red Bull presse à quatre. Attaquant avancé, Jonathan Soriano monte généralement sur le libero porteur de balle tandis que son compère Alan couvre l’autre axial. Cette égalité numérique deux contre deux bloque la possibilité de relancer tout droit vers le numéro 6, Daley Blind, et il y a immédiatement recherche des latéraux puisque la passe longue n’est pas dans "l’ADN Ajax". C’est là qu’a lieu le travail décisif.


Sur le côté droit, Kevin Kampl colle immédiatement son vis-à-vis, ici Lerin Duarte, tandis que Soriano vient en aide pour éviter de retrouver l’axe. Le renfort du milieu Ilsanker achève de bloquer les solutions de passe (latérale vers le stoppeur/verticale vers l’ailier/diagonale vers le récupérateur) et provoque l’erreur. Sur la gauche, Sadio Mané occupe également son couloir mais avec moins d’agressivité. En invitant son latéral à faire le piston, il calcule plus ses efforts et profite des espaces laissés dans le dos de la défense. Comme Boateng avant lui (l’Allemand avait joué à ce poste pour le même résultat: 3-0 à la pause), van Rhijn est tombé dans le piège.


À les regarder courir un peu partout, on se demande parfois comment ils font pour tenir sur la durée, notamment le Slovène Kampl. La viabilité de la stratégie nécessite en effet une condition physique parfaite, un pressing non-coordonné provoquant à la fois la fatigue des attaquants et le déséquilibre au milieu. Mais la maîtrise géométrique des hommes de Roger Schmidt est parfaite et le duo d’attaque – classique d’un 4-4-2 avec un buteur et un attaquant complet – convertit les occasions au même ratio que d’autres beaucoup moins travailleurs. Les avantages sans les inconvénients...
 

 

 

Succès et successions

Philippe Gargov (@footalitaire) – On reproche beaucoup de choses aux équipes de Pep Guardiola: de faire trop de passes, de ne pas aimer les buteurs, de s’interdire à tirer de loin, de faire de la possession de balle une arme de désincarnation massive du jeu... Bref, on reproche à Guardiola d’être Guardiola, blâmant par là-même le système guardioliste qu’il invente et peaufine par itérations depuis bientôt dix ans.


Mais il est un reproche plus étrange, régulièrement entendu au détour des comptoirs, celui de n’être que le “fils de”, simple héritier de gens au moins aussi talentueux que lui, profitant en rentier d’équipes bâties avant lui: Cruyff et Rijkaard à Barcelone, van Gaal et Heynckes au Bayern, pour ne citer que les lignées les plus évidentes. De fait, Guardiola a toujours bénéficié de machines de guerre déjà bien rodées. Est-ce à dire qu’il n’a aucun mérite dans ces héritages?
 

 


 


Au contraire, la force de Guardiola est d’avoir su les sublimer, en apportant sa touche avec une vitesse confondante. Il n’a pas fallu six mois pour que le Bayern ne glisse subrepticement du système heynckien aux principes guardiolistes. Et déjà ses détracteurs s’agacent de la transformation du Bayern en équipe de handball, perception plutôt légitime (voir l'infographie bonus plus bas) quoique biaisée par la figure même du Catalan et de ses excès.


Il n’en reste pas moins que l’équipe bavaroise, la semaine dernière contre Arsenal, a atteint son apex lorsque les deux “spéciales” de Guardiola furent alignées sur le pré: Philipp Lahm en milieu de terrain (il avait classiquement débuté latéral droit), et Thomas Müller en faux numéro 9 (en lieu et place du buteur Mandzukic). On se contentera de constater que le second but du Bayern implique un centre du premier, déjà passeur décisif sur l'ouverture du score, pour la tête plongeante du deuxième, en évitant d’en conclure trop vite sur les succès finaux de Guardiola au Bayern.


Mais à défaut de juger sur le long terme, jugeons l’existant: prendre les rênes de ce Bayern-là – triplement victorieux l’an passé, aux cîmes de l’Europe depuis plusieurs années –, représentait peut-être le plus grand défi d’un entraîneur alors au sommet de son art. Guardiola a accepté de le relever, avec orgueil et malgré bien des préjugés, mettant sa crédibilité dans la balance du jugement hâtif. C’est peut-être là son plus grand mérite.
 

 

 

On a aimé


Le dribble de Mesut Özil sur Jerome Boateng. L’échec sur penalty quelques secondes plus tard aura fait oublier l’élégance de l’élimination et la pertinence de l’idée qui concluait là une très belle entame d’Arsenal, porté par le pressing.


Le but de Tomas Rosicky face à Sunderland. Une démonstration de jeu en mouvement qui tranche avec la passivité des défenseurs.


La rencontre entre Estudiantes et Boca Juniors, réunion et opposition de Juan Roman Riquelme et Juan Sebastian Veron. Qui rappelle cet énervement devenu légendaire de Sir Alex Ferguson en conférence de presse, à la suite de questions doutant de la qualité du second: “Veron is a fucking great player. And you’re all fucking idiots.


Les applaudissements des supporters de Liverpool après le but superbe de Jonjo Shelvey, joueur de Swansea et ancien d’Anfield. Si la non-célébration du buteur fait toujours débat, reconnaître la beauté d’un geste en félicitant l’adversaire d’un jour mérite le respect.


Le contre parfait de la Fiorentina pour le but du un partout à Parme. Parti côté droit avec Cuadrado, Borja Valero en appui, renversement à gauche, centre conclu par le Colombien. Cinq passes pour remonter quatre-vingt mètres en quinze secondes.


Certaines phases de jeu assez indécentes du Bayern face à Hanovre. Notamment celle-ci.
 

 


On n'a pas aimé

 

Le machin vaguement footballistique entre l'Anzhi et Genk. Le terrain n’a certes pas aidé, mais c’était sans conteste l’une des pires purges vues cette saison. De manière générale, le spectacle fut assez décevant lors de la soirée Ligue Europa, surtout après l’intensité des deux jours précédents.


Le nouveau match passé sur le banc par Shinji Kagawa. Au-delà des considérations tactiques sur son utilisation à Manchester, on ne peut s’empêcher de penser que le football se porte un peu mieux quand de tels joueurs sont sur les terrains.


L’absence totale de cohésion défensive de Barcelone: hors-jeu à contretemps, placement douteux, manque de combativité une fois éliminé… La première idée serait de blâmer Adriano, Martin Montoya et Marc Bartra, pas vraiment exemplaires sur plusieurs situations, mais on peut aussi se questionner sur le choix de les aligner ensemble face à une équipe qui possède un trio Griezmann-Vela-Zurutza.


La réalisation de Toulouse-PSG, engendrant une incompréhension totale du jeu pendant les premières minutes, à coups de gros plans sur le porteur du ballon ou de focus sur Zlatan Ibrahimovic, sans raison particulière si ce n’est qu’il est Zlatan Ibrahimovic.

 

 

 

L'infographie de la semaine

 

 

Le match énorme de Toni Kroos face à Arsenal: 144 passes réussies sur 149, en grande majorité vers l’avant, trois tirs cadrés, un poteau et un but. Au-delà des statistiques, et peut-être pour la première fois de sa carrière à un tel niveau, l’Allemand a joué un rôle d’enganche digne des plus belles heures de Riquelme, Veron ou Aimar (Via Squawka).

 

 

 

Les déclas


Le travail de Simeone est fantastique, il n’y a pas d’équipe mieux organisée en Europe que l’Atlético. La fluidité en attaque n’est pas toujours optimale mais, quand ils pressent leur adversaire, leur style est de jouer très resserré. Ils ont une très bonne disposition défensive.” Arrigo Sacchi, avant Milan-Atlético.


L’équipe est très forte, court beaucoup et a une idée offensive du football. C’est une approche très tactique et basée sur la technique grâce au coach Marcello Lippi. Je ne l’avais jamais rencontré auparavant mais c’est comme si je l’avais toujours connu.” Alessandro Diamanti, parti pour Guangzhou pour l’expérience et non pour l’argent (c’est lui qui le dit), mais qu’on espère malgré tout voir au Mondial.

 

 

 

 

La vidéo de la semaine

 

 

Angleterre-Hongrie 1953 en (quasi) intégralité, ou quand le 2-3-3-2 anglais fut choqué à Wembley. Avec notamment le dernier but de la Hongrie, celui du 6-2, la fameuse volée de Nandor Hidegkuti qui ponctue l'une des plus belles passes à dix de l'histoire (à partir de 52'00).

 

 

 

L'anecdote


Victor Valdés est le premier joueur à atteindre la barre des cinquante matches joués en phase éliminatoire de Ligue des champions. Derrière lui, on retrouve Xavi (quarante-huit), Ryan Giggs (quarante-sept) et un trio composé de Frank Lampard, Raùl et Clarence Seedorf (quarante-six). Son départ programmé de Barcelone pourrait ralentir sa progression, même si Manchester City semble intéressé par ses services.

 

 

 

L'infographie bonus


Comparaison statistique entre les systèmes heynckiens et guardiolistes. Où l’on perçoit déjà l’influence de Guardiola dans le pressing (distance parcourue) et dans le jeu de passes. On attendra toutefois la fin de saison pour comparer réellement les deux équipes, notamment en Ligue des champions.

 

 

 

La revue de presse (presque) anglophone

 

La mue tranquille de Barcelone avec le déclin progressif de Xavi, par l’excellentissime Santa Pelota.


Doit-on recruter et faire confiance à des défenseurs centraux expérimentés mais en fin de carrière?


StatsBomb juge la probabilité de marquer en tirant de loin. Et conclut que ce n'est pas une si mauvaise idée.


Analyse simple et didactique des cinq différences entre le Barça et le Bayern de Pep Guardiola.


De l'importance de jouer avec un gaucher et un droitier en défense centrale.


Pour gérer un résultat, faut-il faire entrer des défenseurs ou continuer à aller de l'avant?


 

  

Réactions

  • José-Mickaël le 25/02/2014 à 13h17
    Ce n'est pas l'Angleterre qui jouait en 2-3-3-2 (c'est-à-dire en WM, tactique qu'ils ont d'ailleurs inventée) ? Et les Hongrois étaient en 4-2-4, non ? Ou alors je confonds ?

  • Radek Bejbl le 25/02/2014 à 13h35
    Tu as effectivement parfaitement raison, une reformulation malheureuse mal changée. D'ailleurs l'un des DM avait écrit un super article sur le match l'an dernier. C'est corrigé, merci de l'alerte.

  • José-Mickaël le 25/02/2014 à 14h21
    En tout cas merci pour le match, c'est la première fois que je vois une vidéo où il est en entier. Au passage, on pourra comparer la réalisation des matchs d'autrefois avec celle des matchs d'aujourd'hui (pour prolonger l'article d'hier). Comment ? C'est un autre monde ? (J'ai regardé le 6è but, y'a même pas de palette, et on voit pas la sueur du buteur en gros plan...)


  • Milan de solitude le 25/02/2014 à 15h30
    Si je ne me trompe pas, le but hongrois du 6 à 2 est un exemple de la vulnérabilité du WM contre le révolutionnaire 4-2-4 : le centreur jongle en attendant qu'Hidegkuti appelle dans le dos du défenseur latéral avancé (le sommet de départ du W) et à côté du défenseur central reculé (le point faisant l'angle inférieur du W) qui doit s'occuper d'un des deux attaquants de pointe.

La revue des Cahiers du football