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D1 à 20 clubs : une réforme imbécile

L'élargissement de la première division à 20 clubs confirme l'idée que la bêtise est bien au pouvoir dans le foot français. L'évocation d'une mise en œuvre immédiate pour passer l'éponge sur les faux passeports parachève le tableau…

Auteur : Jamel Attal le 20 Mai 2001

 

La Ligue version Bourgoin-Aulas ne sera donc pas restée totalement impuissante, elle aura au moins eu le temps d'imposer une mesure stupide, dont le prix à payer est pourtant déjà évident, ceci avec l'agrément de la majorité de ses acteurs.

Supprimons le risque sportif

Les véritables raisons d'un passage à vingt clubs sont à chercher d'abord dans les "enseignements" des dernières saisons, qui ont vu des clubs majeurs échapper de peu à la punition d'une rétrogradation, ou dans les regrets qui accompagnent aujourd'hui la descente d'un club aussi porteur que l'AS Saint-Étienne.

Les investisseurs qui risquent leurs capitaux dans le foot du business voient ainsi d'un très bon œil la réduction de ce risque sportif. La même logique prévaut dans l'évolution des compétitions européennes, avec une Ligue des champions accessibles aux trois ou quatre premiers des championnats et filtrée par deux tours de poules, et bientôt une Coupe de l'UEFA soumise au même régime gras.

On connaît en outre les penchants des "gros" clubs du continent en faveur d'une Ligue fermée dans laquelle leur participation serait assurée. Pour ces investisseurs, il convient d'abolir le hasard en transformant les épreuves en rentes de situations, à la manière des sports pro américains. Ces systèmes d'assurance contre le risque sportif sont autant d'atteintes aux principes fondamentaux des compétitions, du moins de ce côté de l'Atlantique.

Croissance du ventre mou

Le contre-exemple est italien, avec une Serie A à dix-huit clubs et quatre relégations à chaque fin d'exercice —presque un quart du tableau. Ce parti pris revient à entretenir l'intérêt sportif en haut comme en bas du classement, et surtout à assurer une dynamique via un intense turnover. 

Dans ce contexte, une descente à l'échelon inférieur n'est plus une condamnation, la remontée n'est plus aussi hypothétique et la deuxième division n'est pas coupée de la première. Les mouvements entre les deux niveaux assurent sur la durée la participation d'un plus grand nombre de clubs à l'élite et permet l'éclosion de joueurs et de techniciens en provenance de la Serie B.

L'argument selon lequel la peur de descendre inhibe complètement les équipes, très tôt habitées par cette crainte en cas de mauvaise passe et incitées à virer leurs entraîneurs dès que la menace se précise, n'est pas totalement injustifié.

Mais faut-il vraiment regretter le "ventre mou" dans lequel s'installent assez confortablement un bon nombre d'équipes sans autre ambition que le maintien, faut-il supprimer cette incertitude qui a permis quelques surprises et entretenu l'intérêt des dernières éditions du championnat?

Dans le futur système, faudra-t-il s'étonner que les relégations aient plus que jamais valeur de "descentes aux enfers", de condamnations lourdes, alors que de nombreuses formations pourraient y trouver l'occasion d'une régénérescence? On a des raisons de croire que plus cet ascenseur fonctionne, meilleures sont la santé d'un football national et sa capacité de renouvellement.

Gonfler le chiffre

De façon bien plus tangible, les raisons de ce passage sont avant tout économiques. Avec quatre journée en plus, les recettes au guichet et les droits de télévision (dès 2003) seront censés augmenter en proportion. Ce dernier point n'est cependant pas du tout acquis dans le contexte actuel, les télévisions n'étant pas enclines à rajouter au pot, comme le montrent les négociations —actuellement au point mort— à propos du magazine dominical. 

Et en ce qui concerne les recettes de billetterie, il ne faut pas y voir autre chose qu'un nouveau racket des supporters, qui verront leurs abonnements augmenter en proportion du "spectacle supplémentaire". Ils n'en demandaient peut-être pas tant: 34 journées de championnat, c'était déjà bien assez pour nourrir nos penchants monomaniaques et ruiner nos couples le cas échéant.

Les directeurs financiers des clubs ne sont pas les seuls bénéficiaires de cette inflation. La plupart des médias spécialisés sont eux aussi ravis de cette augmentation du volume de grain à moudre, et là encore, personne ne semble craindre les risques d'une saturation du spectateur, pourtant déjà évidents aujourd'hui.

Vive le dopage !

La mauvaise foi des différents partisans du passage culmine lorsqu'ils évoquent le motif originel de la réduction de l'élite, à savoir la protection des internationaux français, motif qui ne tient plus en raison de leur récent exode. Cet argument, notamment employé par Michel Platini à l'époque, avait effectivement été utile pour imposer le projet, mais ce dernier n'avait évidemment pas que ce seul objectif. Le plus évident d'entre eux était la protection des joueurs tout court.

Augmenter le nombre de matches, dans une période où les soupçons pèsent à nouveau lourdement sur le football européen, constitue purement et simplement une nouvelle incitation au dopage organisé, dont auront bien du mal à se défendre nos patrons complaisants. N'est-ce pas aussi affaiblir des clubs français que l'on sait moins riches en effectifs que leurs rivaux européens ?

Avec quatre rendez-vous supplémentaires, nos représentants vont disputer les compétitions continentales avec un handicap de plus. Seule la suppression de l'inutile Coupe de la Ligue aurait à la limite pu justifier la réforme, mais l'avidité semble de toute façon prendre toujours le dessus sur les considérations sanitaires ou morales, dans le plus grand silence (L'Equipe, notre fer de lance critique, reste passivement spectatrice de la réforme).

Les calendriers entre incohérence et surcharge

Le chantier de la réforme du calendrier pouvait trouver des solutions bien différentes de celle-là. Depuis quelques saisons, les critiques se sont à juste titre élevées contre un calendrier très irrégulier, surchargé par moments et dramatiquement troué à d'autres.

C'est à se demander si ces dysfonctionnements n'ont pas été prémédités afin de parvenir à une solution aussi absurde, alors qu'un réaménagement des dates aurait très facilement permis d'équilibrer la saison (notamment en déplaçant certains tours de Coupe avant la trêve).

Ensuite, instituer une D1 à 20 clubs l'année même où prendra place le calendrier international harmonisé (2002) reviendra à s'exposer immédiatement à des problèmes insolubles, à des bricolages spatio-temporels dont la Premiership anglaise donne déjà une idée.

Enfin, l'hypocrisie est à son comble si l'on considère que les dirigeants français n'ont de cesse de pleurer sur la "baisse de niveau" du championnat. En élargissant l'élite, ce niveau moyen va évidemment régresser et pourra conduire à ce championnat à deux vitesses auquel nous avions jusque là échappé. 

Grossiers arrangements entre amis

La gestion de l'affaire des faux passeports ayant placé le foot français dans un imbroglio juridique, le passage à 20 clubs dès la saison prochaine apparaît tout à coup comme une solution idéale d'amnistie, pour les clubs concernés comme pour un système disciplinaire ridiculisé. 

L'idée a germé naturellement, en même temps que l'avancement du projet de passage à 20, originellement prévu pour 2002. Les dirigeants stéphanois en ont fait logiquement la promotion, du président à l'avocat en passant par le maire de la ville (l'UDF Michel Thiollière). De manière à peine plus surprenante, Jean-Michel Aulas (entretien accordé à France 3 Rhône-Alpes) a affirmé que "juridiquement, tout est possible", ne fermant pas la porte à cette solution de complaisance.

Elle reste cependant hypothétique, car elle devrait recevoir l'aval de la Fédération et du Ministère, qu'on ne sent pas a priori acquis à cette idée —d'autant que M.-G. Buffet s'est prononcée contre le principe même d'une D1 à 20 clubs. Mais puisque le dossier est éminemment politique, tout est possible…

Réactions

  • GMAN le 21/05/2001 à 06h32
    Entièrement d'accord avec votre article.
    J'ajouterai juste un argument important contre la D1 à 20 clubs dès la saison prochaine: la saison 2001-2002 finit extrêmement tôt (dernière journée de D1 le samedi 4 mai, finale de la coupe de France le 11 mai).
    Si on passe à 20 clubs dès cet été on va faire exploser les coutures du calendrier: déjà 6 (six!) journées sont prévues en milieu de semaine.
    Et si on étudie le calendrier prévisionnel, on voit qu'il n'y a que 3 dates de "purement" libres (sans compétitions européennes ou matchs de sélections). Joli casse-tête en vue !

    En revanche, si passer à 20 clubs permet de supprimer la coupe de la Ligue (et accessoirement les matchs commentés par biétry) alors je suis pour: ce serait un mal pour un bien.

  • Nain porte quoi le 21/05/2001 à 07h51
    J'aimerais savoir si vous trouvez des arguments en faveur de la D1 à 20 clubs, mis à parts les complots économico-politique dont parle très justement l'article, parce que moi, j'ai beau chercher: je n'y vois que des inconvénients !!!!!!!!
    Je lance donc un appel solennel: essayons de trouver des arguments pas faux-cul pour la D1 à 20 clubs.


    Sinon, je tenais à exprimer mon regret à propos du fait que Les cahiers du foot n'aient pas la voix qui porte assez fort pour donner un grand coup de pied au cul des institutions et autres journaux institutionnels et officiels. A quand la version papier des CdF ? Ce serait une bouffée d'oxygène. Un peu comme "Le canard enchaîné" ou "Charly hebdo" dans la presse écrite générale...

  • le nihiliste le 21/05/2001 à 10h11
    Alors, voyons des arguments pas faux-cul pour une D1 à 20 clubs...euh... attend...euh..., ah : ca ferai 2 beaux stades en + en D1 (sainté et toulouse) et en plus ça augmenterai le nbre de spectateurs (en valeur absolu).

  • pipoun le 21/05/2001 à 10h38
    Dans l'éventuel passage à 20 clubs, pourquoi vouloir repêcher à tous prix les clubs de D1? Je trouverais moralement plus logique de faire descendre 2 clubs et d'en remonter quatres de D2...

    D'un autre côté, une seule descente la saison prochaine permetrait à Lille d'apprendre la C1 avec moins de risques de relégation, donc pourquoi pas ;-)
    Pour les beaux stades, Sochaux (tout neuf) et Montpellier sont pas trop mal mais surement moins mythiques que le chaudron.

  • osvaldopiazzolla le 21/05/2001 à 11h49
    Vous voulez une bonne raison pour passer à 20 clubs ?
    c'est simple, si Bompard vend Sarr + Pédron pour vingt millions à Martel (alors que dans le même temps Gallas arrive à être vendu 60), c'est pas parce qu'il a envie de faire une réduc gracieuse, c'est parce qu'il a des promesses en contrepartie. Pour qu'il aille jusqu'à échanger en plus Aloisio contre Debève + Brunel + Fuertes, alors là...on passe à 22 clubs !

  • rouge le 21/05/2001 à 14h46
    stalinisme pas mort c'est votre ancienne filiation pcf qui vous fait soutenir la tres bureaucratique m g Buffet le mur de berlin est tombé aller les verts vive la sociale

  • GMAN le 21/05/2001 à 15h17
    J'y pense ! Il est quand même important de souligner que cet article des CDF n'est absolument pas objectif, qu'il est teinté d'une forte dose de partialité, très forte même...

    Si les CDF sont contre la D1 à 20 clubs c'est surtout qu'ils sont horrifiés à l'idée de faire 38 diaporamas sur 380 matchs !!!!

    Déjà qu'ils ont du mal avec 18 clubs et 9 matchs par journée: et vas-y que je te commentes pas ce match ! Abba, cette semaine pas de diaporama !
    Et quand en plus ils voient que avec 20 clubs c'est 9-10 journées en mercredi, alors là NON !
    TOUT MAIS PAS LA D1 à 20 CLUBS ! siouplait la LNF ! ça va nous fatiguer les gars de la rédac !! On y tient !!

  • le nihiliste le 22/05/2001 à 09h13
    T'as tapé dans le mille pipoun, apparemment c'est pour 2002-2003 avec deux descentes et 4 montées (dépêche yahoo)...
    Mais bon, tout ça change tellement vite.

  • janot le 22/05/2001 à 09h18
    Désolé d'être à contre courant de la pravda des bons sentiments , mais...

    Vos arguments sont grossiers et tendancieux :

    A qui veut-on faire croire que jouer 4 matches de plus encouragerait les joueurs à se doper ( en tout cas plus que maintenant !!!)

    La LNF que vous honnissez n'a pas validé le changement dès cette année , donc votre argument d'arrangements entre "amis" ne tient plus

    Oui, le calendrier est bien plus incohérent que surchargé ...nous sommes d'accord sur ce point

    Oui, il serait plus " pétillant de voir un championnat avec 4 descentes et 4 montées comme en Italie, mais notre fragile foot français ne s'en remettrait pas : Celà certes , favoriserait le turn over qui aurait pour effet de disperser les moyens , de tuer nombre de clubs qui ne se remettraient pas m^me d'une saison en D2 ...En Italie le plus petit club a desmoyens sans communes mesure , mais surtout un potentiel de public , de fiancement sans comparaison...

    Enfin ,moi la championnat à 20 club , en 2002 /2003 , moi je dis oui ! 2 matches de plus , ç'est bon pour le plaisir ...du foot et si ça fait rentrer un peu plus d'argent dans lescaisses ...et alors ???
    Ca gêne qui ??? Le supporter devra payer un peu plus ?
    Ce qui mettrait l'abonnement de base en virage au stade vélodrome à 670 F soit 70 francs de plus ? ça ne tuera personne ...

    Si part contre ça pouvait servir à taxer un peu les télés poubelles de quelques MF , ça serait toujours ça de gagné !

    Alors oui vive le D1 à 20 clubs et à des calendrierspondus par des techniciens avertis et non les ordinateurs de la française des jeux !

  • Salentino le 22/05/2001 à 18h00
    Allons-y Janot ! C'est pas quatre matches de plus qui vont inciter au dopage? On n'a qu'à en rajouter 40 pour voir. Pareil pour les abonnements, on n'est pas à 100 balles près, ni à 500, bordel!
    Et quant au "plaisir" en plus, j'appelle ça du plaisir en trop, un passeport pour l'ennui (surtout qu'à ce rythme les affiches du genre Louhans-Cuiseaux- Nœux-les-Mines vont se multiplier).

La revue des Cahiers du football