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Chili : le fútbol malgré tout

Contrechamp : comment vit-on la passion du football de l'autre côté de l'Atlantique, dans un Chili vainqueur des Bleus mais éliminé de la Coupe du monde? Un joli voyage sur les terres de Zamorano, bien loin de l'hiver français…
Auteur : Satta Massagana le 6 Mars 2002

 

Quelques mois après la victoire historique de l’équipe nationale du Chili contre la France, le pays vaque tranquillement à ses occupations footballistiques. Copa Libertadores, Ligue des Champions et Coupe de l’UEFA, championnat national et argentin, et coupage de cheveux en quatre (qui de Pelé ou de Maradona a été le meilleur?) alimentent la passion quotidienne pour la pelota. La faillite du grand club des années 1990, Colo Colo, apporte juste un peu de piment dont beaucoup se seraient bien passés. La Coupe du Monde est peu évoquée. La douleur de la non qualification, après les espoirs entrevus en France en 1998, est encore trop forte. Souvenons-nous de 1990 et de 1994, il y a aussi une vie footballistique sans Coupe du Monde. Si, si.

Les Chiliens, des Sud-américains atypiques
Le Chili est un pays peu connu dans nos contrées, en dehors des épisodes tragiques (dictature) et tragi-comiques (vraie-fausse extradition) de l’ère Pinochet. Souvent pris pour un pays latino-américain sans cachet, le Chili est en fait assez atypique dans ce continent sud-américain. Ses ressources naturelles sont relativement faibles et sa géographie est peu facile, assez aride voire hostile (dans le sud). Rien n’est acquis dans ce pays et tout se mérite. Les Andes ont aussi protégé le pays des conquêtes et il a toujours été assez distant de l’ancienne métropole espagnole. En fait, l’influence des Allemands à la fin du dix-neuvième siècle a été plus décisive, y compris pour certains aspects de la dictature de Pinochet (uniformes prussiens). L’Allemagne est souvent citée par les Chiliens comme leur modèle, ce qui les fait parfois se considérer comme les Allemands sud-américains. Ce surnom est un peu réducteur, mais il y a pire comme cliché.

Cette différence chilienne se retrouve également dans le football local. Rigueur et combativité compensent parfois une moindre aisance technique. Parfois pour ne pas dire rarement, car le Chili n’est pas exactement une référence continentale. Un seul succès en Copa Libertadores, Colo Colo en 1991, une demi-finale de Copa America 1999 (demi-finale perdue de justesse face à l’Uruguay) et une bonne Coupe du Monde 1998 ne pèsent pas bien lourd par rapport aux trophées multiples des ogres argentins, brésiliens et même uruguayens. Ceci dit, leur palmarès n’est pas beaucoup plus démuni que celui de la Colombie qui fut pourtant considérée comme une alternative crédible à la puissance des géants sud-américains.

Des espoirs déçus
Les espoirs suscités par ces bonnes performances des années 1990 semblent bien loin aujourd’hui. La victoire de la Roja, la "Rouge", contre la France ne fut qu’un feu de paille, voire le chant du cygne d’une décennie flatteuse, symbolisé par la dernière cape de Zamorano. La perspective de jouer contre les Champions du monde en titre n'avait même réussi pas à convaincre tous les sélectionnables de répondre positivement à l’appel de ce match amical. Salas, notamment, préféra s’épargner un long voyage. Pour l’avoir fait, nous trouvons cet argument bien faible: se reposer plus de treize heures dans un avion confortable n’est pas un supplice insoutenable. Quatre heures de décalage horaire avec l’Europe occidentale non plus. Par ailleurs, alors que la France s’agitait quelque peu des velléités des clubs à s’opposer à ce genre de voyage réputé inutile et fatigant, certains clubs argentins et mexicains refusèrent tout simplement de libérer leurs joueurs chiliens pour le match contre les Bleus.

Cette désaffection des joueurs intervint à un moment où tout espoir, s’il a jamais existé, de qualification pour le Japon et la Corée était perdu. Mais ceci n’est qu’un symptôme. Les instances dirigeantes du football chilien n’ont pas su préparer l’après "Dupla Sa-Za", la fameuse paire Salas-Zamorano qui fit vaciller l’Italie en match de poule lors de France 1998 (match nul 2-2). Les choix de la fédération nationale (ANFP) sont parfois contestés, et ses détracteurs mettent en évidence l’absence de continuité dans l’encadrement technique. Les sélectionneurs viennent souvent de clubs nationaux ou étrangers, et ne peuvent s’appuyer sur des équipes en place. Depuis 2000, l’effectif appelé régulièrement en équipe a été considérablement rajeuni, au détriment de joueurs grâce auxquels les bonnes performances des années 1990 ont pu se faire. La Dupla Sa-Za ne faisait pas tout en effet.

Malgré la crise, l’amour du fútbol
Si la victoire contre la France a empli de fierté l’amateur de football chilien, l’élimination rapide de la Roja dans les qualifications pour la Coupe du Monde a quelque peu refroidi l’enthousiasme. A tel point que les affluences dans les stades s’en sont durement ressenties. Aujourd’hui, les clubs sont fortement endettés (1.7 M d'euros de salaires non payés aux joueurs), et le club phare des dix dernières années, Colo Colo, a été déclaré en faillite. Ses jours sont comptés, malgré un soutien sans faille des supporteurs, et une offre de services (à titre gratuit) de Zamorano, qui terminait tranquillement sa carrière à l’America (Mexique). La perspective de jouer un premier match de Copa Libertadores à trente-cinq ans sous le maillot du club favori de son père, aurait même convaincu l’ancienne star du Real et de l’Inter de soutenir le club financièrement.

Si la passion pour le football national est en retrait, elle se reporte largement sur le football continental et mondial. Elle tranche en tout cas avec la grisaille européenne. Normal, c’est encore l’été là-bas, et les rues animées du quartier de Provincia chantent au rythme de la Copa Libertadores et de la Ligue des champions de l’UEFA. Les héros sont célébrés. Sans parler espagnol, on trouvera toujours du monde pour disserter sur les mérites comparés de Pelé et Maradona, et finir par convenir que si Pelé est le roi, el pibe de oro est le dieu. Pour les contemporains, l’idole est clairement Zidane. Pardon, Zidane Zidane Zidane, le nom étant presque systématiquement répété trois fois pour marquer l’admiration.
Après quelques concours de chants de supporteurs (retransmis rituellement dans une émission sportive locale), une belle victoire chilienne en phase 1 de Copa Libertadores (Cobreloa 5 Lima 0) aura raison de la morosité à l’égard du football national. En espérant sans trop y croire qu’une bonne campagne dans la compétition sud-américaine fera oublier un mois de juin trop vide.

Réactions

  • harvest le 07/03/2002 à 03h34
    Ils ont les moyens , les envoyés spéciaux des CdF ! Si vous trouvez que 13 heures d'avion c'est pas pénible , c'est ou que vous voyagez en première ou que vous étiez à côté de Monica Belucci ( ou les deux , vu que la belle ne voyage surement pas dans la soute ! J'ai testé x fois la classe éco sur des trajets de 8 heures , et sans Monica , et ben c'est lien si on me proposait d'aller jouer en Corée en juin avec l'EdF , je ferais peut-être un effort.

  • gilliatt le 07/03/2002 à 05h31
    4 heures slt de décalage horaire avec l'Europe, vous êtes sûrs??? Vous avez pris koi kom référence, l'heure de Paris, de Londres, des Iles Canaries?...
    A part ça, elles étaient bonnes les cacahuètes dans l'avion au moins, Et le film?
    Harvest, la classe affaires (sous ses multiples dénominations )est une alternative (très légerement) + abordable ke la 1ère, mais avec plus de cadres sous PC portable ke de Monica Bellucci. Et pis de toute façon, si c pour être à coté de V. Cassel...

  • osvaldopiazzolla le 07/03/2002 à 07h07
    Le décalage horaire, c'est 4 heures l'hiver, six heures l'été (puisque les horaires variables sont inversés dans l'hémisphère sud).

    Le fuseau horaire du chili, c'est le même que celui de New York.

  • osvaldopiazzolla le 07/03/2002 à 07h09
    le premier producteur mondial de cuivre, c'est une ressource naturelle faible ?

    C'est en voyant la mine de Chuquicamata que Guevarra a eu sa révélation mystico marxiste (dit on).

  • osvaldopiazzolla le 07/03/2002 à 07h11
    Et le quartier de Provincia, ça serait pas le quartier de Providencia ?

  • osvaldopiazzolla le 07/03/2002 à 07h12
    Comment je me la pete !

  • osvaldopiazzolla le 07/03/2002 à 07h14
    bon, plutôt que d'être désagréable, je devrais etre content qu'on parle du chili pour parler football.

    La désillusion, elle a été d'autant plus grande que sur les traces des ZaSa, il y a une génération talentueuse sur lequel on fondait beaucoup d'espoirs (3e au mondial sub20 au japon il y a quelques années) et il n'y a jamais eu autant de joueurs chiliens dans des clubs étrangers.
    Malheureusement, les Maldonado, Pizarro, Rozental, Contreras (de Monaco) etc... qui sont partis dans des clubs européens n'y jouent pas et disparaissent de la circulation.

    Il n'y a pas de continuité dans l'équipe nationale parce qu'il n' y a pas d'équipe stable et les sélections se font au gré des reseaux d'influence et des changements d'entraîneur, le temps que le sélectionné décroche un contrat dans un obscur club mexicain. (Ben, comme le Brésil en fait)

  • gilliatt le 07/03/2002 à 07h16
    Même fuseau ke New York? Ah ben au temps pour moi...

  • El mallorquin le 07/03/2002 à 13h12
    Euh selon mon agenda Quo Vadis, c'est une heure de moins que le fuseau de NYC...

    El mallorquin qui apporte une pierre primordiale à cet époustouflant débat sur le football chilien ! :-)))

  • Resist le 07/03/2002 à 14h09
    époustouflant!!! tu l'as dit el rédactin:-))

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