Chicorée du Sud
Equipe de fortune ou fortune d'une équipe?
L'équipe de France remporte une nouvelle victoire sans douleur et continue de soigner son goal-average (on sait jamais, ça peut servir pour le classement FIFA). Ce genre de résultat met de côté les doutes et les critiques sur ce lointain séjour ou sur la composition du groupe.
Lemerre s'amuse toujours autant avec les schémas tactiques, cette fois avec un milieu à géométrie très variable, où se sont croisés Carrière, Dugarry, Pires, Vieira et même, le cas échéant, Marlet et Anelka. Sans forcer leur talent pour mener ce festival offensif, les Bleus ont montré qu'ils ne craignaient pas une seconde les surprises. Même remaniés (et encore, ils ne comptaient que quatre non-champions d'Europe au coup d'envoi) et fatigués, la différence de niveau avec des adversaires limités reste flagrante et plombe le tableau d'affichage. C'est tout bon pour l'intégration et l'évaluation des "nouveaux", qui mordent avec appétit dans le morceau. Carrière a ainsi connu un baptême idéal et Marlet ouvert son compteur de buts internationaux. La promesse d'une rotation intégrale de l'effectif permettra d'impliquer tout le monde et de rendre une sorte d'hommage à quelques-uns des meilleurs joueurs du championnat de France
On attendra de cette équipe protéiforme de plus grandes qualités quand elle rencontrera des adversaires de meilleure qualité dans cette compétition, mais l'entame est sympathique.
Stage pour tout le monde
A défaut de présenter un prestige sportif incontestable (précédent vainqueur : le Mexique) ce tournoi a au moins valeur de repérage et de test pour l'encadrement des Bleus: l'importance d'une connaissance logistique de l'environnement d'une longue compétition ne doit pas être sous-estimée, et c'est un nouvel atout qui s'ajoute à ceux de l'équipe de France (par la grâce d'un tirage au sort qui l'a envoyée en Corée, où se trouvera son groupe, et non au Japon).
Quant au décalage horaire, autant s'y préparer. La difficulté l'an prochain, ce sera d'enregistrer le match et de parvenir à traverser la journée sans entendre le résultat (par exemple de la bouche d'un collègue stupide, ou d'un ami sympa qui vous appelle pour commenter la victoire — la défaite — Rayez la mention inutile en fonction du ton employé).
Séquence "sacré Youri !"
Tradition oblige, il faut bien évoquer notre mascotte en équipe de France, membre honoraire des Cahiers du foot. Le Youri Djorkaeff est de retour avec une forte couverture médiatique. Quand il marque (il marque souvent contre les petites équipes, notamment lorsque les Bleus mènent 3-0), il livre en général dans la foulée une déclaration forte pour marquer les esprits. Cette fois (joli but par ailleurs), il annonce rien moins que son objectif de battre le record de Platini pour devenir "le meilleur buteur de l'équipe de France" (41 buts). Sacré Youri! Certains joueurs marchent à l'énergie, d'autre à la volonté, Djorkaeff ou Desailly marchent à l'orgueil.
Le racisme commence bien avant les insultes
Cette répétition nous a également permis de bien mesurer ce qu'allait signifier une compétition en Asie sur nos chaînes de télévision. Nous pouvions et pourrons compter sur TF1. A dix heures du matin, il nous a fallu quelques secondes pour comprendre cette allusion de Thierry Rolland au stade qui ressemble à la Beaujoire (alors que pas du tout)… Ben oui, il est rempli de jaunes.
Alors que les clichés grossiers sur les Arabes ou les Noirs ont tendance à disparaître (la carrière de Michel Leeb en a pris un coup), les Asiatiques ont droit à un traitement spécial et se voient caricaturés à tout bout de champ (jusque dans les stéréotypes "positifs" sur ces gens disciplinés et travailleurs).
Vérification lors de cette retransmission matinale: les spectateurs sont traités comme des débiles légers, les noms font l'objet de prononciations rigolardes, la moindre erreur lors d'un changement de joueur est la preuve d'une incompétence totale. On apprend qu' "il est très difficile de se faire comprendre" (ces barbares ne parlent même pas anglais), que les Coréens n'ont pas de matériel de cuisine française (ah les cons!) et qu'en plus il fait chaud. Les pays organisateurs doivent s'attendre à un flot de critiques méprisantes de la part de nos ethnocentriques envoyés spéciaux.
L'Asie a beau compter des dizaines de pays, des centaines de langues et des milliers d'ethnies, "les Asiatiques" restent "les Asiatiques". D'ailleurs ils se ressemblent tous.... Alors, n'espérons pas trop que nos services des sports fassent la différence entre les Coréens et les Japonais…
Le match en dix brèves,
tactique du gendarme
Il y avait déjà 3-0 quand les sud-coréens ont compris que leur plan anti-Zidane était inadapté à la situation.
ils veulent rester
Marlet : "J'ai trouvé mon équilibre dans cette équipe".
Carrière : "Je me suis tout de suite senti à ma place"
un jour sa tête va rester coincée dans les vestiaires
"L'équipe de France est vraiment trop forte, techniquement et physiquement". Marcel Desailly.
ils apportent les cafés ?
"Les nouveaux se sont bien intégrés, ils ont su se mettre à la disposition du groupe". Marcel Desailly.
mauvaise excuse (1)
La France bat la Corée 5 à 0. Les Coréens ont eu du mal à supporter le décalage horaire.
mauvaise excuse (2)
Sur son penalty raté, Dugarry a été perturbé par les sifflets du public coréen
pousse-au-crime
Même les Coréens font des fautes sur Dugarry.
variante (1)
Youri Djorkaeff : "Mon objectif est désormais c'est de rattraper Platini et ses 41 buts pour devenir le meilleur buteur de l'équipe de France". Djorkaeff, le seul joueur qui continue à jouer des coudes en dehors du terrain.
variante (2)
Youri Djorkaeff : "Mon objectif est désormais c'est de rattraper Platini et ses 41 buts pour devenir le meilleur buteur de l'équipe de France". Youri, si on te jure tous que tu es le meilleur buteur de l'équipe de France, tu arrêtes ta carrière internationale?
ultimator
Il faut dire à Wiltord qu'il a le droit de marquer avant la 90e minute.