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CAN 2002 : chaos libérien ?

Le Liberia a montré en ouverture de la CAN 2002 un visage proche de l’équipe ayant menacé la qualification du Nigeria pour la prochaine Coupe du Monde. Pourtant, malgré le soutien de la FIFA et l’investissement de George Weah, premier buteur de la compétition, le football libérien peine à retrouver la sérénité…
Auteur : Satta Massagana le 22 Jan 2002

 

Monrovia, Popo beach. Une bande d’adolescents joue au football près d’une plage qui a tout pour être paradisiaque. Insouciants, ils se disputent un ballon de fortune. Cette image n’a rien d’original en apparence. Pourtant, elle relève presque du miracle. Il y a quelques années, parfois dès l’âge de six ans, ces jeunes étaient pour certains des enfants-soldats d’une des guerres civiles les plus effroyables (1989-1997), et s’affrontaient moins pacifiquement. Le Liberia, création d’une association philanthropique américaine aidant les anciens esclaves noirs à retourner en Afrique, n’a jamais vraiment réussi à créer une société équilibrée. Ce pays est souvent montré en exemple par ceux qui veulent voir une violence interethnique atavique sur le continent africain. Pourtant, les raisons de ce conflit entre de nombreuses factions rivales, parmi elles celles de l’actuel président Charles Taylor et de l’ancien, Samuel Doe, assassiné en 1990, sont à chercher plutôt du côté du penchant trop humain pour le pouvoir, l’argent et l’autodestruction.

Le projet GOAL de la FIFA
A la fin de la guerre civile, qui aura fait près de 150.000 morts et deux millions de personnes déplacées pour une population de trois millions d’habitants, le football est loin d’être une priorité pour un pays qui connaît une paix relative sans réconciliation. Cependant, le sport national fait oublier quelques instants la tragédie, et la population se prend à suivre les Lone Stars, déjà lors de leur qualification à la CAN 2002 en Afrique du Sud. Ce n’est donc pas un hasard, si en 1999, la FIFA choisit le Liberia comme l’un des premiers bénéficiaires de son projet de développement GOAL, doté d’une enveloppe globale de soixante millions d’euros pour douze pays africains. En plus du Liberia, il concerne Djibouti, le Burundi, la Guinée, la Mauritanie, la République centrafricaine, le Lesotho, Madagascar, le Mozambique, Sao Tomé, la Tanzanie et la Zambie. Le principal projet a été achevé en 2000 par la rénovation complète du stade "Antoinette Tubman" de Monrovia pour 750.000 euros. L’installation d’une pelouse artificielle est justifiée par les moindres coûts d’entretien. Les subventions de la FIFA ont également financé la construction de terrains d’entraînement, de locaux pour la fédération locale et la formation de cadres techniques autochtones permettant de développer le sport local. L’objectif de ce projet GOAL est de doter les pays les plus pauvres d’infrastructures et de moyens humains permettant de former un maximum de jeunes plutôt que de les laisser tenter trop tôt une aventure européenne par des filières parfois peu recommandables. Il est toutefois encore trop tôt pour mesurer l’efficacité de telles mesures.

Mister George et les Lone Stars
Si le football liberien a une idole, c’est bien l’ancien joueur de Monaco, de Paris et de Milan. Alors qu’après un épisode marseillais George Oppong Weah termine en douceur sa carrière aux Emirats Arabes Unis, il s’est investi personnellement dans le football de son pays. Nommé vice-président de la fédération liberienne, directeur technique national, entraîneur, joueur et mécène des Lone Stars, Mister George a relevé le défi. Un juste retour des choses pour celui qui n’a pas oublié qu’il commença lui aussi dans la rue. Il ne cache pas non plus avoir le secret espoir de contribuer à la paix, voulant croire à la légende nigériane selon laquelle les négociations de paix avec les séparatistes biafrais auraient été hâtées pour ne pas manquer un match du Roi Pelé.
Lorsque George Weah disputait des matchs importants de Ligue des Champions européenne, on pouvait l’entendre dire souvent que c’était un peu l’équivalent de cette Coupe du Monde qu’il n’avait pas espoir de disputer un jour. Il est vrai que les promesses entrevues lors des qualifications pour la CAN 1996 ont vite été déçues par une compétition manquée, et se sont révélées sans lendemain.
Pourtant, l’implication dans les destinées des Lone Stars de leur idole a l’effet d’un catalyseur. Les Lone Stars échoueront de peu aux portes de la Coupe du Monde. Les matchs à Monrovia drainent jusqu’à cinquante mille personnes dans un stade de 30.000 places. Les victoires fameuses sur le Ghana à l’extérieur et le Nigeria à domicile sont fêtées pendant des heures dans les rues de la capitale. En revanche, la défaite au stade Tubman contre le Ghana provoque la colère de la foule qui se cristallise bizarrement sur Weah, lequel pensera mettre là un terme à sa carrière internationale. Il faut l’intervention d’un évêque pour le faire reprendre le flambeau jusqu’à cette Coupe d’Afrique des Nations.
Ces Lone Stars ne ressemblent guère à une équipe normale. Inlassables globe-trotters, on a retrouvé les internationaux en Europe, en Australie et jusqu’au Moyen-Orient (Emirats Arabes Unis) et en Inde (FC Cochin). Les compositions des sélections de Weah ne mentionnent que rarement le poste des joueurs. Il arrive que celles-ci soient composées uniquement d’attaquants permutant les positions sur le terrain en cours de match. Ainsi, si l'on voit Mister George souvent en attaque et au milieu de terrain offensif, il a également joué quelques matches comme défenseur central.

Un nouveau chaos politique menace les chances des Lone Stars
Lors de ce qui n’était peut-être que la première guerre civile, le Liberia avait souffert de l’ingérence des puissances voisines. Cette fois-ci, le régime de Charles Taylor est accusé de tenter de déstabiliser ses voisins, notamment en soutenant un mouvement séparatiste en Guinée. En réaction, ses anciens alliés se retournent et soutiendraient à leur tour une hypothétique alliance d’opposant militaires, (les "warlords", seigneurs de la guerre) et politiques, dont les héritiers de l’ancien dictateur et les partisans de la démocratie. Les anciens combattants, aujourd’hui âgés de quinze à trente ans, reprennent les armes dans le nord du pays, la capitale restant aussi calme que possible. Enfin, la présence supposée de membres d’Al-Qaida impliqués dans le trafic de diamants, isole encore plus le Liberia de Taylor de son ancien protecteur américain. De facto, le président est interdit de séjour dans de nombreux pays, ce qui l’a empêché de suivre son équipe lors des matchs de qualification pour la Coupe du Monde 2002.
Ce retour à une situation politique tendue n’est pas sans conséquence sur le football libérien, qui a symbolisé une espérance de paix indépendante d’un pouvoir très peu démocratique, malgré les élections de 1997. La popularité de Weah faisant un peu trop d’ombre au président Taylor, les instances sportives ont essayé d’empêcher Mister George de prendre la direction du football libérien, et sont parvenues à leur fin lorsque l’ancien Monégasque a démissionné en novembre 2001 de sa fonction de vice-président de la fédération, fonction vidée de son contenue par son président. Le départ définitif de Weah était proche, mais le soutien populaire et une nouvelle intervention de l’évêque de Monrovia l’ont fait rester à la tête des Lone Stars. Les difficultés politiques n’ont pas cessé pour autant et ont perturbé la préparation de l’équipe libérienne. Le gouvernement a traîné à avancer les fonds convenus pour un stage en Côte d’Ivoire et les déplacements pour les matchs de préparation. Les joueurs évoluant en Europe ont alors suppléé en finançant eux-mêmes les déplacements des Lone Stars, jusqu’à ce match au Caire que beaucoup ont presque boycotté. Faute de joueurs en nombre suffisant, la rencontre a dû être annulée.
Malgré ces difficultés, George Weah est confiant et croit dans les chances de son équipe atypique et finalement assez attachante. Il était d’ailleurs déçu d’avoir manqué la victoire de peu lors du match d’ouverture de la CAN 2002. Le vrai test, ce sera contre le Nigeria et l’Algérie.

Réactions

  • harvest le 23/01/2002 à 06h45
    Un bien bel article ma foi , ami Satta.
    On voudrait dire aussi de biens belles histoires mais dans ces contextes effroyables , c'est bien difficile.
    Pourtant on apprend quand même que la Fifa sème un peu d'argent pour faire pousser le football ( d'habitude c'est plutôt l'inverse ).
    Et que George Weah est bien conforme à cette belle image d'homme de valeur qu'on a de lui.

  • ferruciodenis le 23/01/2002 à 10h59
    Salut Satta Massagana,

    Juste une requête, puisqu'on pour une fois on parle du football africain autrement que pour se donner bonne conscience...Quid du Bénin, petit pays soit, tout du moins démographiquement parlant, mais où les amateurs et les connaisseurs de ballon rond sont légion? Ils soutenaient d'ailleurs le Nigéria lors de la dernière coupe du monde.

    Je n'arrive pas à comprendre qu'il ne pèse pas plus au niveau continental, alors que ses voisins (Togo, Ghana...je mets à part le Nigéria, plus grand pays d'Afrique) se débrouillent assez bien.

    Bien sûr, il y a les problèmes classiques de financement dans un des pays les plus pauvres du monde, et des routes et infrastructures à construire urgemment; mais la démocratie marche là-bas plutôt mieux qu'ailleurs, la société civile a son mot à dire, et les différentes ethnies coexistent pacifiquement. Le football pourrait permettre à cette terre du vodun de mieux se faire connaître, et reconnaître.

    Pourrais-tu me donner quelques infos, ou liens utiles?

    Au cas où ce message serait lu, merci d'avance, comme qui dirait.

  • nfl le 24/01/2002 à 07h55
    Histoire de compléter :

    lien

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