Cette Gazette de la C3 vous est offerte par Lisa Dumont, Olivier Songoro, Julien Tomas, Vincent Ribalet, Jérôme Latta, Nico Paul, Michael Grossman, Thomas Bolac et Thibault Lécuyer.




Les gestes

• La frappe enroulée de l'intérieur du pied de Renteria (Braga) s'envolant par-dessus les défenseurs incrédules avant de se loger amoureusement dans le coin supérieur droit du but liégeois.
• La passe en profondeur venue d'une autre dimension pour Arnautovic (Twente) qui perce un angle invisible dans les mailles de la défense marseillaise recousue à toute vitesse par la main ferme de Mandanda.
• Le dégagement barthézien de Jérémie Janot, dont Gomis va se débrouiller pour embrouiller deux défenseurs et marquer le troisième but.
• La parade banzaï d'Ulrich Ramé sur le tir de Kewell à bout portant.


Les antigestes

• Le départ prématuré sur blessure de Steven Defour, capitaine du Standard, qui a emporté sur sa civière les illusions de son club.
• La feinte de tir du gauche de Taiwo qui le feinte lui-même dans un spectaculaire auto-écrabouillage nez dans la pelouse avec option chassé dévissé du pied droit dans le dernier ballon du match.
• La balle deux fois cafouillée par Arnautovic devant le but ouvert, réussissant quand même à la faire rouler derrière la ligne.
• Le grotesque concours de mime entre Perez et Zubar qui, après une virile mise au sol du Danois par le Guadeloupéen, font semblant, l'un après l'autre, de s'être pris un éclat d'obus en plein visage.



Le drame intime de Milan Baros : il a une haleine épouvantable.


La bannette

Le bain turc
Alou Diarra (L'Équipe) : "À Istanbul, on va rencontrer une ambiance bouillante, dans un stade très chaud".

La mémoire dans l'à-peu près
Jean-Marc Ferreri (M6) : "Twente qui marque sur sa seule occasion... Il y avait déjà eu une première alerte quelques minutes plus tôt avec le même Pavlovic".

Le comique de répétition
Jean-Marc Ferreri (M6) : "Ça va être d'une importance très importante".

Le docteur maboule
Laurent Blanc (lequipe.fr) : "Il y a quelques petits bobos, Jussiê souffre d'un doigt à la main, Alou, lui, va pouvoir passer une belle radio du nez demain, et Ulrich a été victime d'un contact au niveau du genou droit".

Le joueur post-racial
Guillaume Hoarau (L'Équipe) : "En ce moment, au Parc, on a l’impression que rien ne peut nous arriver".

L'entraîneur au régime
Alain Perrin (L'Équipe) : "On a réussi une très belle performance, même si le score est un peu large".

L'équipe qui ne veut pas laisser de Thraces
Geoffrey Dernis (L'Équipe) : "On ne savait pas trop où on allait face à ces Grecs".

La grande muette
Laszlo Bölöni (La Meuse): "C'est difficile de parler après cette leçon de football".

Le bide de la soirée
Alex Goude (M6) : "Il le voit très bien le jeu, pour un Ivoirien"


Le top confession d'Alex Goude
1. "Je suis sur le bord du terrain pour poser des questions aux joueurs. C’est un exercice difficile car on voit moins bien que devant sa télévision".
2. "C’est ma carrière de comédien qui m’a appris à apporter ma touche personnelle à tout ce que je fais".
3. "Entre la météo le week-end et les directs foot, c’est compliqué pour moi de revenir sur les planches".
(francesoir.fr)




Les consignes de Laurent Blanc pour la C3 s'affichent désormais sur les panneaux lumineux.


Pas de gala à Lescure

Bordeaux-Galatasaray : 0-0

Il est des soirées de football où l’on a l’impression de s’être trompé de compétition: ce Bordeaux-Galatarasay, qui avait encore un bon goût de Ligue des champions il y a à peine deux ans, s’était donné mercredi de faux airs de match de L1. Avec Galatasaray dans la peau d’un Nancy de fortune.
Arc-boutés sur leur but, les Turcs avaient ainsi placé leur espoir du soir dans leur capacité à placer un contre fatal. Le hold-up aurait été parfait sans une superbe intervention de Ramé, miraculeusement sorti devant Kewell, seul face à lui à six mètres du but.

À part ça? Pas grand-chose, si ce n’est une belle capacité à défendre face à des Girondins ronronnants, dont le jeu de passes reste bien huilé, mais s’avère parfois stérile face à des équipes intelligemment regroupées. Dans ce genre de situations, débloquer le compteur en début de match reste la solution: c’est ce qui ce serait produit si la tête de Chamakh, consécutive à un superbe centre de Wendel, avait fini dans les filets de De Sanctis plutôt que sur la barre transversale. Mais non. Au final, les Girondins peuvent tout de même tenter de positiver en se convainquant que ce 0-0 là leur sera peut-être plus profitable qu’un 1-1 ou un 2-2, scores concédés sur leur pelouse lors de leurs dernières sorties à domicile en championnat.



Réponse Pilate

"L’équipe" chargée de gérer la fameuse question sms du match de Bordeaux a repoussé les limites du genre. Cet attrape-nigaud, véritable rituel des matches télévisés, propose traditionnellement au spectateur de répondre à une question dont la réponse doit être tellement évidente qu’elle incitera le gogo à se jeter sur son téléphone portable.
Mercredi soir, la réponse était même d’une facilité déconcertante, puisque M6 avait décidé de demander au spectateur quel joueur avait évolué aux Girondins, parmi Zinedine Zidane et Didier Deschamps soit… deux footballeurs ayant porté le maillot marine et blanc lors de leur carrière! Une erreur toutefois largement excusable: ce n’est pas comme si l’un des deux commentateurs avait évolué avec Didier Deschamps dans le club concerné...



La minute pathologique de Thierry Roland

Au cours d'un match terne à Lescure, Thierry Roland s'est cru investi d’une mission: combattre le fléau que constitue l’aveuglement des joueurs par des lasers utilisés depuis les tribunes, en affirmant avec aplomb que "la FIFA prendrait les sanctions qu’il faut pour donner match perdu" aux clubs coupables de tels agissements. Avant que Jean-Marc Ferreri ne surenchérisse: "Et l’UEFA aussi, avec Michel Platini". Bien sûr messieurs! Dès qu’elles en auront fini avec le dopage, la corruption, le racisme dans les stades et la crise financière.



Paris comme dans une blague

PSG-Wolfsburg : 2-0
Hoarau 80e, 85e

Une fois n'est pas coutume, l'équipe alignée en coupe d'Europe par Paul Le Guen avait des allures de champion à l'envers. Des stars en RTT, un côté droit Traoré-Pancrate à la limite de l'outrage, un bizut pour la rigolade dans le couloir gauche, et un duo de récupérateurs poids plume pour affronter les molosses allemands, il n'y avait de quoi s'inquiéter.

Mais en UEFA, on commence à se demander si Le Guen ne battrait pas le Milan AC avec cinq Ballons de Plomb sur la pelouse et Gregorini dans les cages (c'est finalement Felix Magath qui lui piquera l'idée avec un Benaglio de gala). Car après quatre-vingt dix minutes assez tranquilles face une décevante équipe de Wolfsburg et deux coups de boule de Hoarau –  bien plus réussis que celui de Sessegnon samedi dernier – le PSG a d’ores et déjà un pied et demi en huitième de finale. Les mauvaises langues se demanderont qui de Felix Magath ou de Paul Le Guen est le plus ennuyé.


Le titre auquel vous avez miraculeusement échappé
Magath the power



Les Verts ont le passeport européen

Olympiakos-Saint-Étienne : 1-3
Ilan 13e, Dernis 43e, Gomis 90e
Djordjevic 63e (sp)

Ayant reconstitué la charnière Tavlaridis-Sall pour la première fois de la saison, Perrin avait aussi choisi d'innover devant en laissant Gomis sur le banc pour aligner un quatuor offensif inédit: Payet-Mirallas-Dernis-Ilan. D'abord un peu confus, ce système, soutenu par un Machado époustouflant pendant les quarante-cinq premières minutes, s'avéra d'une efficacité redoutable et mit au supplice la défense grecque. À sa décharge, quiconque avait suivi les dix derniers matches des Verts ne pouvait s'attendre à ça. Cinq tirs cadrés au bout d'un quart d'heure, dix après une mi-temps et deux buts marqués, ce sont généralement des stats constatées sur quatre matches avec l'ASSE en L1. Les deux buts d'Ilan et Dernis offraient donc un avantage inattendu mais bien mérité aux Verts à la pause.

Gomis remplaçait Ilan dès la reprise de la deuxième mi-temps et tout le monde recula de quinze mètres. Ce fût donc au tour de Matuidi, Tavlaridis ou Bayal de se mettre en valeur pour contenir l'assaut grec, total pendant vingt minutes. Après une tête de Dudu, détournée de manière spectaculaire par Janot, il faudra un tacle de Varrault, manifestement en dehors de la surface, pour offrir un penalty (transformé par Djordjevic) et un peu d'espoir aux Grecs.
Payet remonta d'un cran après la sortie de Dernis afin d'apporter un soutien plus étroit à Gomis et les Verts parvinrent enfin à récupérer le ballon et à le conserver. C'est d'ailleurs après une longue série de passes et un appui sur Janot que le but de Gomis arriva. Et avec lui, de sérieux espoirs de qualification.



Liège trop léger

Sporting Braga-Standard de Liège : 3-0
Renteria 17e, Leone 26e, Aguiar 84e

Privés de matches européens après Noël depuis vingt-six ans, les Liégeois espéraient-ils un cadeau de la part de leurs hôtes? Auréolé de ses belles prestations européennes face à Liverpool, Everton ou Séville, le Standard est rentré chocolat. Prise à la gorge d'entrée de jeu, très tôt privée de son capitaine blessé, la bande à Bölö semble ailleurs. Logiquement, Braga ouvre le score par l'ancien Strasbourgeois Renteria, lequel contribuera au doublement de la marque par Leone. Technique, vivacité, rapidité, sens du collectif, replacement défensif impeccable: tout joue en faveur des Lusitaniens.

Les Portugais gèrent leur avance sur un rythme légèrement inférieur en deuxième mi-temps, se procurant quelques occasions franches. La fin de match n'est que pure formalité pour Braga qui ajoutera encore un troisième but à la construction limpide. On ne sait pas si les Liégeois ont fait un détour pour prier la Vierge de Fatima avant de rentrer au pays, mais ils auront bien besoin d'une assistance divine pour décrocher leur qualification jeudi prochain.



Abracadabraga

Découvert lors de l'Euro 2004, le stade du Sporting de Braga est stupéfiant. Construit dans une carrière, opposant deux tribunes latérales de 15.000 places chacune à deux pans de rocher brut, il dégage une atmosphère unique. Les panneaux du toit ont été conçus de manière à utiliser la lumière naturelle pour éclairer le terrain...


 
> À voir en (belles) images



Marseille rate son coup

Marseille-Twente : 0-1
Arnautovic 22e

Avant le début de ces seizièmes de finale, d'aucuns présentaient l'OM comme l'équipe française la plus à même de "faire un coup" en coupe de l'UEFA ou, tout du moins, de passer un tour supplémentaire. Les raisons d'y croire? Une dynamique retrouvée en championnat. Un adversaire présenté comme largement à sa portée. Une motivation supposée supérieure par rapport aux autres écuries tricolores pour jouer cette compétition. Avec en plus le retour de Mamadou Niang aux affaires, tout le monde s'attendait à voir un OM sur son Twente-et-un.

Las! Les Phocéens ont une capacité incroyable à décevoir les espoirs qu'ils font si régulièrement naître. Les Ciel et Blanc se seront présentés au Vélodrome en haillons pour les uns, en robe de chambre pour les autres, Hatem Ben Arfa en tête.  Et ils pourront au final s'estimer heureux de ne repartir qu'avec un seul but dans la besace.
La défense alignée par Eric Gerets se sera cherchée un patron durant toute la rencontre. Quant aux joueurs du compartiment offensif marseillais, quasiment tous convalescents ou  en manque de compétition à l'exception de Valbuena, ils n'auront pas existé face au pressing des bulldozers néerlandais, se procurant un nombre famélique d'occasions. Les petits Bonnart, Rodriguez et Ziani sont désormais attendus en gare de Twente par tous les supporters provençaux.



Les observations en vrac

• La guerre sainte s'est close par une victoire écrasante des troupes de Jorge Jesus (Braga) sur celles de Dieumerci Mbokani (Liège). 
• Lorsqu'il entraînait le Sporting Portugal, Bölöni n'a jamais réussi à gagner à Braga.  Le voici à la tête du Standard de Liège et toujours pas de victoire, Laszlo.
• Au bout de combien de matches de l'OM Jean-Marc Ferreri parviendra-t-il à déchiffrer le "W" floqué dans le dos de Taiwo?
• Damned, la machine à Zubrelance est enrayée.
• Mandanda arborait une superbe tenue aux couleurs du RC Strasbourg. Du coup, il a pris un but à la con.
• Jean-Marc Ferreri est peut-être passé à côté de son match mais pas Alex Goude, l'homme de terrain de M6 avec qui nous sommes en symbiose totale: nous non plus on n'aura pas beaucoup vu Charles Bakoré. D'ailleurs, on remercie aussi Amadiou Niang.
• Le règlement autorise vraiment Hatem Ben Arfa à jouer avec une kippa?
• Comme Jean-Marc Ferreri l'a répété à plusieurs reprises, rien n'est perdu pour l'OM puisqu'il ne compte qu'une seule défaite à l'extérieur depuis un an. Les Olympiens pourrons donc s'appuyer sur leurs succès de Liverpool, Madrid et Eindhoven pour passer l'obstacle Twente.
• Si quelqu'un comprend le grec et a saisi les paroles de la chanson descendue des tribunes au moment de la blessure de Tavlaridis, qu'il se taise, cela doit vraiment être vilain.
• Didier Domi en cause sur les trois buts stéphanois, auteur d'une faute dès qu'un joueur s'approche de sa zone. Finalement, Varrault n'est pas si mauvais que ça.
• Nikopolidis porte le numéro 71. C'est son âge ou l'année de naissance de son premier enfant?
• Avec son "Il voit très bien le jeu pour un ivoirien", Alex Goude (M6) n'aura réussi à provoquer qu'un silence gêné de dix secondes à l'antenne. Thierry Roland, c'est plus ce que c'était.





Jean-Marc Ferreri, le consultant qui doit consulter

Réussir à être d'une telle mauvaise foi et d'un tel chauvinisme que même Thierry Roland vous reprend pour vous tempérer, est-ce là le plus grand exploit qu'un consultant puisse réaliser? C'est un peu comme si Pierre Ménès vous en voulait d'être péremptoire, ou si Guy Carlier vous reprochait de vous écouter parler. Associé à Thierry Roland, dont le débit d'une phrase toutes les cinq minutes laisse des espaces dangereux à son acolyte, l'ancien futur Platini a livré une prestation de très haut niveau, qui a même surpris les habitués d'OMTV.

Jean-Marc Ferreri a peu de fonctions: donner des nouvelles de l'OM que tout le monde connaît (Mandanda est excellent depuis le début de la saison – Marseille a gagné contre Bordeaux), réclamer des fautes et des cartons au moins une fois par minute (quitte à inventer des concepts comme le "penalty pour charge à l'épaule"), et répéter à l'envi les trois informations qu'il a glanées juste avant de s'asseoir. On entendra trois fois que Twente avait battu Rennes. Véritablement obsédé par la taille des joueurs de Twente dès le coup d'envoi, il aura mentionné leur taille exacte ou les problèmes posés par leur hauteur à neuf reprises. Ce vertige l'a empêché de constater que c'est au sol que les Hollandais auront posé le plus de problèmes aux Marseillais, particulièrement gênés par leur vivacité et leur jeu en profondeur. Question: existe-t-il vraiment des amateurs de football qui apprécient un niveau d'analyse aussi abyssal, pour ne pas dire reptilien?



La C3 vue du forum

=>> charbo (En vert et contre tout)
Scénario catastrophe... Comment on fait un exploit au retour avec ça?

=>> Oook (Paris est magique)
Il vient de battre leur gardien dans un duel aérien... et les Allemands trouvent le moyen de ne pas marquer Air Hoarau sur le corner suivant. Malin.

=>> North Loser (Café : Au petit Marseillais)
Ça y est nous sommes Brandao dépendants...

=>> Mik Mortsllak (Observatoire du journalisme sportif)
Comme question SMS lors de Galatasaray-Bordeaux, je sens bien: "Dans quelle ville évolue Galatasaray?"
A : Istanbul
B : Constantinople
C : Byzance