Ne perdez pas de temps à lire ce texte, connectez-vous vite pour commenter les articles des CDF. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Boring Marseille

Que les Olympiens terminent premiers ou deuxièmes, leur bonne saison sera celle d'une équipe qui n'en est pas vraiment une, mais qui appartient bien à Didier Deschamps.
Auteur : Thibault Lécuyer le 5 Mai 2011
Dernière réaction : le 05/05/2011 à 19h17

 

Selon les clichés, on peut gagner en étant ennuyeux à l'italienne, d'une leçon de défense avant de marquer sur un corner contesté. Ou comme l'Espagne: en confisquant le ballon pour éroder l'adversaire à coups de burin. Ou encore comme une équipe anglaise, en ne marquant qu'après un cafouillage à neuf joueurs dans les six mètres. L'OM 2010/11 ennuie d'un manière nouvelle: il gagne avec une équipe qui n'a rien dans les pieds et tout dans la tête.

Pourtant, Marseille est encore vivant dans un championnat qui semblait vouloir s'offrir à des prétendants plus admirables. Et si le titre de l'an dernier appartenait presque autant à Gerets qu'a Deschamps (lire "Deschamps, des choix"), les résultats de cette année ne doivent plus rien à personne. À tel point que si c'est le Basque qui récolte les lauriers aujourd'hui, c'est aussi par absence de coupable idéal: personne parmi les joueurs, Anigo, ou Dassier ne peut tirer la couverture à soi. L'entraîneur estampillé gagneur en chef est le seul suspect restant, et l'équipe a déjà un titre dans l'escarcelle avant de jouer le sprint dans la roue du leader.

deschamps_om_1.jpg


Tréfonds de jeu

Si sa responsabilité est engagée, il est pourtant difficile de la discerner. Le collectif est aux abonnés absents, et les automatismes se limitent à la répartition des joueurs dans le bus. Les recrues du patron sont tantôt indispensables (Heinze) tantôt encombrantes (Lucho) et les joueurs choisis-par-Deschamps-mais-pas-que (Rémy, Gignac, Fanni) jouent sur un fil sans se décider, ni à éclater ni à exploser en vol. La réussite marseillaise s'est appuyée sur des joueurs ponctuellement en forme, mais rarement en même temps [1]. Et si la qualité d'un entraîneur se jauge à sa capacité à tirer le meilleur de son groupe, Deschamps doit manquer de biceps pour les tirer tous en même temps.

Pour trouver une qualité à cet OM, on cherchera du côté de sa capacité de réaction et de son mental. Est-ce un apport suffisant pour un entraîneur de ce calibre? Si l'OM venait à être champion en fin de saison, on assisterait au premier titre gagné par la pensée. Il aura pour cela fallu surmonter une formidable quantité de pépins: l'escapade tardive de Niang, les blessures d'Azpilicueta et Valbuena au meilleur de leur forme, les départs précipités de Brandao et Ben Arfa. Deschamps a vu ses pierres angulaires s'effondrer une a une après avoir subi le mercato de son club et assisté à la désintégration d'André-Pierre Gignac. Une déveine à mettre en parallèle avec les coups de bol de la saison précédente: le refus de Mancini de venir remplacer Valbuena et Ben Arfa, et l'inexplicable effondrement bordelais.


L'obsession de la victoire

Le mano a mano Lille-Marseille qui s'annonce est une sorte de Barça-Real à l'échelle hexagonale. Avec le Basque dans le rôle de Mourinho. Il est ironique qu'ils soient nés au football international le même jour, lors d'une finale entre deux outsiders à Gelsenkirchen. Un match qui a défini des parcours opposés pour les quelques années suivantes. Ils sont pourtant semblables, animés par la même obsession de gagner à tout prix. Leurs résultats dessinent un parallèle inattendu entre José Anigo et Jorge Valdano. Eminences grises de leur club respectif, bousculés par les résultats de leur entraîneur et obligés d'appuyer ponctuellement sur le frein. Pour rappeler qu'il y a parfois des choses plus importantes que gagner. L'un tente de préserver la santé financière de son club (voire celle de son réseau d'agents), l'autre la réputation de beau football qu'il a contribué à construire.

Il est probable que, selon que Lille termine un point devant ou un point derrière, la L1 sera vue sous des angles diamétralement opposés. Dans un cas elle, aura consacré une belle équipe tout en voyant ses cadors tenir leur rang en envoyant deux gros clubs en C1. Dans l'autre, la faible qualité du jeu proposé par le champion définira la médiocrité de tous ceux qui auront terminé derrière. À moins que Lyon ne vienne coiffer tout le monde sur le poteau. Non, c'est pour rire.


[1] Ayew et Valbuena en début de saison, Cheyrou depuis janvier, Gignac en janvier, Rémy en février et mars, Heinze depuis deux mois, Mbia quand il le décidait. Seul Mandanda fut excellent toute la saison.

Réactions

  • lunatic XV le 05/05/2011 à 06h51
    J'ajouterais aussi que ca se ressent au Café, ou on sent perler un manque d'enthousiasme devant cette "machine froide" que l'on voit parfois... On en reviendra toujours a la division entre ceux pour qui les résultats priment et tant pis pour le jeu, ceux qui veulent seulement du jeu, et ceux qui entre ces deux factions veulent les deux mais ne savent Pas nécessairement prioriser entre l'un et l'autre.
    Deschamps - Mourinho, destins croises, DD a rate le passage a la Juve mais trajectoire intéressante tout de même
  • Baka in the sky with ballons le 05/05/2011 à 09h46
    Je suis tout à fait d'accord avec la 1ère partie, Coach DD a réussi à créer une équipe avec un gros mental et qui sait réagir, bien que tirée de manière irrégulière par différents joueurs en forme.

    Comme le dit Lunatic, le Café a été pendant quelques temps un haut lieu de débat autour du thème "résultats VS qualité de jeu", même si ces derniers temps tout le monde semble s'unir dans la dernière ligne droite, notamment car le titre n'est pas loin, mais aussi parce que sur certaines phases l'équipe est capable d'être plus attractive.

    Par contre je dubite fortement sur le parallèle fait avec l'opposition Barca/Real.
    Premièrement parce que le Real en championnat reste plus attrayant que l'OM et réserve sa face "sombre" (jeu défensif et agressif exacerbé) aux clasicos.
    Deuxièmement parce que Lille est très loin du Barca. Je reconnais que Lille a proposé un jeu plaisant et enthousiasmant sur la 1ère partie de saison, s'appuyant sur un collectif bien rodé, mais leur 2nde partie de saison est beaucoup plus laborieuse dans le jeu, et le LOSC se contente de plus en plus, comme l'OM, de jouer sur ses individualités offensives.

    De même, la comparaison Mourinho/Deschamps ne me semble pas particulièrement pertinente, hormis sur le côté "winner".
    Deschamps a clairement montré par le passé qu'il pouvait faire jouer ses équipes de manière spectaculaire. Alors que Mourinho reste constamment dans l'idée d'affrontement.
    Si Deschamps peut concilier résultats et beau jeu, il le fera, alors que Mourinho, à mon avis, s'en cogne complétement.
    Et puis les personnages sont diamétralement opposés, entre le Deschamps conscensuel et langue de bois, et le Mourinho show-man et provocateur.
  • Cris Tiago Rool Naldo le 05/05/2011 à 09h57
    Baka in the sky with ballons
    jeudi 5 mai 2011 - 09h46

    C'est amusant la précision avec laquelle tu te contredis dans ton post.

    Mourinho se cogne de la manière et fabrique des équipes destructrices alors que Deschamps est enclin à faire du beau jeu si le temps le permet.

    Alors que juste au-dessus tu expliques qu'en dehors des clasicos, il faut bien avouer que l'équipe de Mourinho envoie du jeu alors même que celle de Deschamps cette année n'envoie pas grand chose...
  • le Bleu le 05/05/2011 à 10h00
    Et le Barça n'a pas été plus laborieux dans le jeu lui aussi, avec Villa qui se guivarc'hise et une défense en mode OL Infirmerie 2005 ?
  • Facile à shooter le 05/05/2011 à 10h36
    Ya combien d'équipes en Europe qui atteignent le niveau de jeu du Barça en mode laborieux ?
  • Mucho Gonzalez le 05/05/2011 à 10h43
    José Anigo en éminence grise, il fallait oser.
  • julien fm le 05/05/2011 à 11h13
    La dernière petite phrase m'a fait sourire. Oui c'est idiot, ça n'apporte rien au débat, mais ça m'a fait sourire.

    Sinon, si Marseille est champion, c'est que les autres perdent beaucoup. Aucune équipe est en mode "rouleau compresseur".

    ManU : 21 V, 10 N, 4 défaites à ce jour.
    Barca : 28V, 4N, 2D......( 28 victoires.....)
    Milan : 23V, 8N, 4D
    Dortmund : 22V, 6N, 4D.

    Marseille & Lille : 17V, 11 & 12N, et donc 4 & 5D. Le petit point d'écart est là.

    Sur un championnat à 38 journées, nos locomotives n'arriverons pas à gagner autant que Dortmund sur 34 matches...

    Bref, pour être champion, il ne faut pas perdre plus de 4 / 5 matches par an, c'est pas un scoop.
    Mais il faut aussi empiler les victoires !
    Là, au mieux, Lille et Marseille pourraient avoir 23/38, soit 60%.... c'est léger ! C'est tout, les "gros" perdent trop de points en route.
    Si Lille perd X points à cause d'un trop grand nombre de matches nuls, alors c'est qu'ils ne savent pas tuer les matches, en dépit de leur beau jeu.

    L'an passé, Marseille a gagné 23 fois, soit 60%, mais Lyon n'a gagné que 20 fois. Le second qui finit à 50% de victoires... Une série de Marseille a "suffit" à les décrocher en fin de saison.


    Bref, on verra bien si en fin de saison nous aurons droit à un hold-up marseillais, mais si Marseille gagne ses 5 matches, il finira avec 78 points, soit...... son total de l'an passé.


  • Baka in the sky with ballons le 05/05/2011 à 11h18
    Cris Tiago Rool Naldo
    jeudi 5 mai 2011 - 09h57
    Baka in the sky with ballons
    jeudi 5 mai 2011 - 09h46

    C'est amusant la précision avec laquelle tu te contredis dans ton post.

    Mourinho se cogne de la manière et fabrique des équipes destructrices alors que Deschamps est enclin à faire du beau jeu si le temps le permet.

    Alors que juste au-dessus tu expliques qu'en dehors des clasicos, il faut bien avouer que l'équipe de Mourinho envoie du jeu alors même que celle de Deschamps cette année n'envoie pas grand chose...

    ---------------

    Deschamps pour ce qu'il en dit, et d'après l'historique de ses équipes, cherche à sécuriser, à se focaliser sur le résultat dans un premier temps, mais apprécie également que son équipe puisse développer un jeu attrayant, même si c'est secondaire dans son esprit.
    Et d'après ce qu'on peut voir de l'OM, et compte tenu des événements qui ont balisé le parcours de DD depuis son arrivé, il s'en est plutôt tenu aux bases, faute de mieux.

    Concernant Mourinho, désolé pour l'autocitation : "Premièrement parce que le Real en championnat reste plus attrayant que l'OM et réserve sa face "sombre" (jeu défensif et agressif exacerbé) aux clasicos."
    Je ne dis pas que le Real "envoie du jeu" en mode joga bonito hors clasicos. J'ai dit que le jeu était plus attrayant que celui de l'OM, qui est d'un ennui mortel, car vu les joueurs à disposition et la faiblesse des adversaires, le Real peut être agréable à observer, par séquence, en championnat.
    Et de toute manière, même si c'était le cas, ce n'est pas contradictoire d'être destructif et d'envoyer du jeu. C'est même plutôt la philosophie première du Real il me semble.
    En gros, l'OM joue moche, quasi tout le temps, alors que le Real joue de manière agressive (ce qui reste une marque de fabrique du club) et de manière plus ou moins frileuse selon l'adversaire.

    Et sur la philosophie de Mourinho, oui il est constamment dans l'affrontement, que ce soit sur ou en dehors du terrain. Il conçoît le foot seulement comme un combat, un rapport de force, que ce soit avec les médias, l'entraîneur adverse, les supporters, les joueurs,... C'est à mon avis pour cette raison que le Real sous ses ordres ne proposera pas un projet de jeu ambitieux, puisque de tout façon Mourinho se cogne vraiment de bien faire jouer son équipe. Discours qui est beaucoup moins clair chez Deschamps. Après à regarder pour un spectateur neutre, ça peut-être plus sympa de voir les stars du Real; même si ça envoie pas du jeu dans tous les sens, à tout moment on peut voir une séquence de jeu réjouissante, par la grâce des talents alignés sur la pelouse.

    Donc oui, Deschamps pour l'instant n'arrive pas à créer mieux qu'un OM dominateur et moche, mais je reste persuadé qu'il souhaiterait faire mieux.
    Et oui Mourinho exacerbe le côté destructeur du Real, car il reste focalisé sur une logique d'affrontement, et le jeu du Real n'est pas folichon, bien que pouvant être par moment intéressant en championnat vu les joueurs sur le terrain et les boulets en face.

    Je le concède, c'est sur ce dernier point que je n'ai peut-être pas été très clair.
  • Tonton Danijel le 05/05/2011 à 11h37
    Baka in the sky with ballons
    jeudi 5 mai 2011 - 09h46

    Si Deschamps peut concilier résultats et beau jeu, il le fera, alors que Mourinho, à mon avis, s'en cogne complétement.
    - - - - - - - - -

    C'est vrai que le Real n'a gagné que 6-3 chez le troisième de la Liga, un vrai petit joueur, le Mou...
  • Tonton Danijel le 05/05/2011 à 11h40
    J'ai pas vu ta réponse, mais ta phrase m'a vraiment écorché les yeux sur le coup. L'Inter avait la meilleure attaque du Calcio et le Real a la deuxième meilleure attaque de Liga. C'est quand même la preuve que, excepté face au Barça, les équipes coachées par le Mou ne se contentent pas de poser les barbelés en défense.

La revue des Cahiers du football