Bilan 2000/01 : le Stade rennais plus noir que rouge
Les Rennais peuvent regretter d’avoir raté de peu la qualification directe pour l’UEFA mais surtout d’être passés à coté d’une saison qui aurait dû être tout autre. Au vu de leurs résultats à l’extérieur, difficile de se satisfaire de leur place finale. Si le groupe a eu des difficultés à se mettre en place en début de saison, il a prouvé par la suite qu’il pouvait pratiquer un jeu digne de le mener vers le haut du classement. Mais son incapacité à se sublimer et à assumer ses responsabilités à domicile lui aura interdit un destin plus prestigieux. La faute sans doute à un manque d’individualités fortes au sein de l’effectif rouge et noir mais aussi à un climat délétère.
Première victime de celui-ci, Paul Le Guen. L’ancien Parisien aura vécu un parcours très contrasté au cours de ces années bretonnes. Passant d’une première saison euphorique (5e du championnat) à la déception des deux suivantes (13e et…6e quand même), il aura sans doute appris beaucoup. Malheureusement pour lui (et surtout pour eux), ses dirigeants l’ont poussé à la démission. Un autre club aura tout le loisir de profiter de ses talents.
Tout au long de la saison, il aura évolué dans des conditions difficiles. Son affaiblissement date du retrait de Pierre Blayau et de son remplacement par René Ruello. Torpillé dans les médias par celui-ci ("Rennes n’a pas de fond de jeu", "le public s’ennuie" entre autres amabilités), il n’a dû son salut provisoire qu’à une réaction sportive des joueurs et à un enchaînement de bons résultats suite au match face au PSG au Parc des Princes. De cette période date sans doute le schisme irréversible qui séparera le groupe joueurs-entraîneurs du trio de dirigeants constitué par Ruello, Guidal et Lefillatre. De tout cela, l’histoire ne retiendra que le gâchis final, et les patrons du club la leçon qu'un licenciement du coach en cours de saison n'est jamais une solution.
Reste cependant à évoquer le rôle de François Pinault depuis qu’il a repris le club. Actionnaire majoritaire et véritable patron du club, son souhait est de rester dans l’ombre. A cet effet, il a volontiers abandonné la direction du club à des hommes en qui il a confiance. Soit. Mais dans cette situation de conflit entre le staff technique et les dirigeants, il aura brillé par son silence. Attitude volontaire ou aveux d’impuissance et d’incompétence? Il semble à l’instar de ses collègues de fortune avoir longtemps confondu chéquier et résultats. Contraint à un dur retour sur terre, il lui faut dorénavant chercher des méthodes plus efficaces. A-t-il appris que la patience est un élément tout aussi important qu’un compte en banque bien garni pour réussir dans le monde du foot?
Un premier indice d’un semblant de prise de conscience s’est produit récemment. Comment expliquer autrement l’étrange ballet des dernières semaines qui l’a vu proposer à Paul Le Guen le poste de manager sportif en dépit de l’opposition du trio susnommé. De là à traduire cette proposition par un avertissement sans frais à l'attention de ce dernier, il n’y a qu’un pas qu’il nous plairait de franchir. Parions tout de même que Gourcuff aura les coudées plus franches que son prédécesseur et qu’il sera, lui, pleinement consulté quant au recrutement. Pour les Rennais, les jours meilleurs passent obligatoirement par ce renforcement des prérogatives sportives. Il y a toujours un bon effectif à Rennes, et toujours un bon entraîneur…
Fiche de synthèse
= Huit défaites à domicile : il faut détruire le nouveau stade, il est maudit.
= François Pinault, futur roi de la Bretagne : "Mon royaume pour l'Intertoto".
= S'ils sont vraiment cons, les dirigeants virent Lucas.
= Partout où Lama passe, les dirigeants ramassent.
= Lama ne confondra plus de Brésil et le Breizhil.
= Marché régional : après Monterrubio à Nantes et Gourcuff à Lorient, qui les Rennais vont-ils piquer à Guingamp?
= Il faut que Le Guen devienne un gros con, les mecs biens ne réussissent pas dans ce milieu.
= La saison prochaine, le logo Pinault sera-t-il encore plus gros?
= Scandale : le site officiel du club existe en version anglaise, pas en version bretonne.
= Pari : Le Guen au PSG en novembre.
Cadeau
Pour savoir comment faire rimer "cœur" et "supporteurs", et si vous n'avez pas peur du biniou électrique, ne ratez surtout pas le nouvel hymne officiel du club, composé par Alan Stivell.
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