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Ballon d'Eau fraîche 2016/17, les candidats : Cheick Diabaté et Gelson Fernandes

Un attaquant inclassable qui veut nous faire aimer la vie et un milieu polyglotte qui n'hésite pas à prendre position… Un Messin ou un Rennais feront-ils enfin remporter un beau trophée à leur club?

Auteur : Si vis pacem, para Bellion et Inamoto le 15 Juil 2017

 

 

Diabaté, Messin généreux

Il nous avait tellement manqué. Près de onze ans après son arrivée aux Girondins, où il sera resté durant neuf saisons remplies de buts et d'amour, six mois après son départ en Turquie, Cheick Diabaté s'est à nouveau posé dans le pays qui l'a vu devenir un homme. Pour le plus grand bonheur des Messins, des Bordelais et de Julien Cazarre.

 

 

 

 

Car avec le Malien, Cazarre retrouve sa "victime" préférée. Les deux hommes se voient pour la première fois après Marseille-Metz. Après une embrassade, l'humoriste chambre. "Comment tu fais pour faire un passement de jambes au ralenti, à vitesse réelle?" Le gentil géant éclate de rire et lui tape dans la main. Diabaté l'a toujours dit, il n'a rien contre les railleries de Cazarre, au contraire. D'abord parce que "les gens sont tellement tristes dans la vie, et lui, il arrive à faire rire les gens. Et ça me fait plaisir: j'aime voir les gens heureux". Ensuite parce que "les gens qui me critiquent, je préfère être ami avec eux. Ça fait quelques amis de plus, alors pourquoi pas?

 

Les deux hommes se rencontrent à nouveau pour le dernier J+1 de la saison. Timide, pas forcément très à l'aise, le joueur livre un discours émouvant, sincère, naïf: "C'est un plaisir pour moi d'être là, je passe un moment extraordinaire [...]. Par contre je m'inquiète, parce que depuis tout à l'heure je suis en train de me dire, dans cinq, dix, trente, cinquante ou cent ans, est ce que nous aurons la possibilité de nous retrouver ici pour passer de bons moments ensemble? Je ne sais pas. C'est pour ça qu'à chaque fois que j'en ai la possibilité, j'en profite."

 

S'il parle régulièrement de la mort, c'est pour célébrer la vie. Car la sienne ne fut pas facile. Après avoir perdu sa mère très jeune, il apprend le décès d'un ami à treize ans, avant de voir son père et son frère s'éteindre sous ses yeux. Des épreuves douloureuses pour un jeune homme déraciné à dix-huit ans, qui a fait le choix de venir seul en France pour, un jour "porter les couleurs du Mali", son rêve. Ces difficultés ont façonné l'attaquant. "Avant la mort, pourquoi on ne peut pas faire un effort et passer de bons moments ensemble? Il faut s'aimer, rigoler, danser. De temps en temps, sur le terrain, je danse un peu. Mais seulement si les gens ne me regardent pas. Je suis timide."

 

C'est cet état d'esprit qui lui a permis de surmonter les difficultés: entorses du genou, déchirures aux ischios, concurrence de Moussa Maazou ou coaching de Willy Sagnol. Cheick reste debout et répond comme il le fait à chaque fois: avec du travail, du mental et surtout de l'amour. Immédiatement adopté par les supporters grenats ("je crois que vous avez compris que je suis sensible, on a tous besoin d'être aimés et c'est important de se le dire") et ses coéquipiers, il aide le club à terminer à une honorable et inespérée quatorizème place.

 

Fou de joie après le point crucial obtenu contre Caen, Diabaté s'empare du micro du speaker et remercie les supporters plus d'une vingtaine de fois. Quelques jours plus tard, il raconte: "Parfois, quand on est très content, on peut danser, on peut chanter! Il y avait de l'ambiance, et je voulais simplement dire merci aux supporters. Ils étaient là dans les moments difficiles". "On avait la sinistrose, on était dix-neuvièmes. Sa personnalité très douce et attachante nous a amené du bonheur", sourit Philippe Hinschberger. Comme il le dit si bien: "On va tous mourir, alors pourquoi être méchant?"

 

Point fort

Sans lui, Julien Cazarre se retrouve au chômage.

 

Point faible

Sans lui, Julien Cazarre se retrouve au chômage.

 

Le slogan de campagne

Cheick Diabaté, Metz que un jugador!

 

 

 

Fernandes, le Suisse fédérateur

Transféré en ce début d’été à l’Eintracht Francfort, Gelson Fernandes clôt, après trois ans au Stade rennais, sa plus longue période de stabilité au sein d’un même club depuis la fin de sa formation au FC Sion en 2007. Le Suisse, passé par Manchester City, Saint-Étienne, Fribourg ou encore le Sporting, devenu polyglotte par la force des choses – il parle sept langues couramment –, a vécu sa carrière comme un étudiant Erasmus du football européen.

 

 

 

 

Loin de se plaindre de transferts rapides et de prêts successifs, il les présente comme un véritable enrichissement. Il confie ainsi à So Foot en 2015: "Certains me demandent 'cela a dû être difficile?' Ma compagne et moi, on a pris ça avec bonheur et une grande satisfaction de pouvoir découvrir des cultures et des pays différents. Aujourd'hui, on peut partir en vacances dans des villes qu'on connaît bien, je peux faire découvrir à ma fille qui n'a plus forcément de souvenirs, car elle était trop petite. C'est du pur bonheur."

 

Le milieu défensif quitte donc la Bretagne et la Ligue 1 avec une réputation méritée de solide joueur de devoir et de grand professionnel. Sa candidature au Ballon d’Eau fraîche 2017 vient dans la logique de ce que ce trophée cherche à mettre en avant. Si son CV est marqué par le voyage, son comportement sur le terrain, mais peut-être encore plus en dehors, est emprunt d'une lucidité et d'un recul rares sur le rôle et la place du footballeur professionnel dans son environnement. Ces qualités ont encore été tout récemment pointées par Christian Gourcuff dans la presse suisse: "Je ne le dis pas par calcul mais cela a été un plaisir de travailler avec Gelson pendant un an. Il a beaucoup joué sans être titulaire, il a toujours eu un comportement exemplaire, intelligent."

 

Simple et disponible dans une communication active et directe avec les supporters, en particulier sur les réseaux sociaux, il a toujours su faire face aux critiques avec calme et lucidité – assumant sa responsabilité quand celle-ci était engagée (comme ici en 2015). Lucide sur son niveau et concentré sur ses tâches défensives, son jeu est caractérisé par une combativité peu commune, notamment à la récupération, qui contrebalance le déchet balle au pied que peut avoir ce milieu aux soixante-deux sélections avec la Suisse. 

 

D’origine capverdienne et modeste, le "fils d’immigré parti sans papier à la recherche d’une vie meilleure" n’hésite pas à s’engager en faveur de la cause des réfugiés au cours de la crise migratoire syrienne, ou contre les partis d’extrême droite suisses et français. Un Ballon d’Eau fraîche viendrait légitimement récompenser un homme simple et sympa, de ceux qui nous manquent dans le football contemporain.

 

Point fort

Ayant quitté Rennes depuis peu, il préserve ses chances de victoire.

 

Point faible

Un CV à la Xavier Gravelaine.

 

Le slogan de campagne

Votez pour le Gel’s Angel !

 

 

 

 

Réactions

  • Moravcik dans les prés le 15/07/2017 à 18h18
    (il y a écrit Cheikh dans le titre, alors que c'est Cheick)

    Le (joli) portrait insiste beaucoup sur sa personnalité, mais on pourrait en écrire aussi tant sur sa manière de jouer. Diabaté, quand il court avec le ballon, quand il essaie un geste technique, c'est un peu comme s'il représentait tous les joueurs de district du pays. C'est pour ça aussi qu'on ne peut que l'aimer.

    Pendant des années les Bordeaux-Sainté m'offraient deux fois par an le spectacle phénoménal de son duel avec Bayal. De la sueur, du muscle, des prises de judo catégorie poids lourds, et bien sûr jamais aucun mauvais geste entre ces deux gentlemen : un choc de géants, 200kg de pure poésie. Ca me manque.


  • lotbur le 17/07/2017 à 21h08
    Merci Si Vis d'avoir si bien rendu hommage à notre gentil géant...

  • Mykland le 19/07/2017 à 16h06
    Déjà que je trouvais la présence de Gelson peu justifiée mais alors ce titre d'article peu inspiré m'a coupé toute envie de lire le reste de la présentation.

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