Ballon d'Eau fraîche 2013, les candidats : Enyeama et Hengbart
Ils n'étaient pas en Ligue 1 l'an dernier mais tout le monde les connaît. Et qu'ils jouent ou qu'ils parlent, ils sont toujours irréprochables.
Enyeama, la vie du bon côté
Depuis quelques mois, tout sourit à Vincent Enyeama sur le terrain, et il semble tout naturel que lui en fasse de même. La bonne humeur du portier nigérian n'est pourtant pas dépendante de ses excellentes performances, pas plus qu'elle n'est de façade: même quand ça va moins bien, Enyeama positive. Très croyant sans être prosélyte, il vit comme si tout ce qui lui arrivait, positif comme négatif, était un cadeau du ciel. Pourtant, son parcours n'a pas été des plus linéaires.
Venu dans le Nord pour jouer (on lui promet un statut de numéro 1 avant de prolonger Mickaël Landreau), il voit Rudi Garcia maintenir sa confiance à l'ancien Nantais et doit se contenter d'une place de remplaçant pas en rapport avec son statut... avant de se résoudre à chercher du temps de jeu au Maccabi Tel-Aviv pour garder sa place en sélection. Une vraie déception qu'il vit dignement, sans jamais se plaindre ni incriminer son entraîneur. "Avec Rudi, on a passé des moments incroyable. Le coach actuel, il est comme un père pour moi, je l'adore. Ce sont deux super mecs, je les aime beaucoup", confie-t-il. Pas le moindre reproche, pas plus que contre Landreau, qui a pourtant indirectement freiné sa progression. "S'entraîner avec lui était une super opportunité. C'est un chic type et un très bon gardien. Je suis vraiment heureux de l'avoir côtoyé. C'est aussi grâce à lui que j'ai progressé, il m'a appris beaucoup, notamment dans le jeu au pied. Il est dans mes pensées et je regarde ses matches chaque semaine."
Le départ de Landreau et son retour de prêt lui donnent l'opportunité d'être enfin titulaire cet été, même s'il doit attendre la fin de la pré-saison pour être désigné officiellement aux dépens de Steeve Elana. S'il convainc sur le terrain, c'est encore sa bonne humeur qui marque ceux qui le croisent. Une joie de vivre contagieuse, qui aide le groupe à se souder autour de René Girard, nouveau venu accueilli froidement par les supporters mais que lui ne tarde pas à considérer "comme un père".
S'il y a un mot qui définit Vincent Enyema, ce serait constance. Sa philosophie de vie, "toujours optimiste sur le fait que demain sera un jour positif" transparaît à tout instant. Peu importe le contexte, le visage est toujours souriant, les "amazing" ponctuent les phrases, et tout le monde a droit à son petit mot gentil. Mais le portier n'est pas un illuminé pour autant. Conscient de ses qualités, "je préfère savoir comment je vais m'entraîner, me surpasser pour être meilleur, c'est pour ça que je suis resté au top toutes ces années", le vainqueur de la dernière CAN, surnommé Jésus par Rio Mavuba, prouve qu'être un nice guy peut aider à être performant. Ça mérite bien un Ballon d'Eau fraîche.
Point fort
Il pourra emmener son trophée au Mondial, et y croisera peut-être le Ballon de Plomb.
Point faible
Son intégration linguistique est plus John Mensah que Salvatore Sirigu.
Le slogan de campagne
“Donnez à Enyeama, Jésus vous le rendra”
Hengbart, un esprit sain dans un corps sain
Candidat lors des éditions 2010 et 2011, est-il encore nécessaire de présenter Cédric Hengbart? Déjà à l’époque sa candidature s’imposait sur deux critères: la lucidité sur son niveau et le respect de son environnement. Deux ans plus tard, le bonhomme n'a pas changé.
On l'avait laissé sur une prolongation de contrat à l’été 2011, alors qu’il venait de disputer la Ligue des champions avec l’AJ Auxerre (qualification obtenue grâce à son doublé lors de la dernière journée du championnat 2009/10 puis grâce à un but décisif lors du match retour du tour préliminaire contre le Zenit Saint-Petersbourg) et était convoité par plusieurs clubs, notamment en Bundesliga et en Premier League. Malgré un exercice 2011/12 compliqué sur un plan personnel (une blessure à la cheville contractée lors d’un match de préparation l’éloigne des terrains en début de saison) et collectif — le tout dans un club miné par les conflits internes —, conclu sur une dernière place en championnat synonyme de relégation historique en Ligue 2, Cédric Hengbart accepte d’aider le club à remonter.
Il dispute 34 matches à ce niveau mais l’échec du club, qui termine à la 9e place à 20 points du trio promu, l’amène à résilier son contrat pour retrouver la Ligue 1. Il signe à l’AC Ajaccio une fois le maintien du club corse assuré, mais l’arrivée de Fabrizio Ravanelli le condamne à un temps de jeu famélique (20 minutes en 13 journées). La raison de ce faible temps de jeu se trouve, selon Hengbart, dans son rejet des méthodes de préparation de la Penna Bianca: "Dès le début de saison il nous a préconisé de prendre ça (créatine et compléments alimentaires), j’étais l’un des seuls à refuser catégoriquement. Donc on a eu quelques discussions ensemble… À trente-trois ans, je ne vais pas commencer à prendre ces produits, j’ai plus de dix ans de carrière derrière moi, j’ai fait la Ligue des champions, j’ai fait plus de quarante matches par saison pendant deux ou trois ans de suite et je n’en ai jamais pris. Prendre des produits pour aider à la performance c’est pour moi un peu comme du dopage même si les produits ne sont pas dopants."
Cédric Hengbart a, depuis le départ de Ravanelli, retrouvé davantage de temps de jeu, lui permettant de conclure une carrière sans faute, sur le terrain comme en dehors, comme en témoigne son faible nombre de cartons jaunes reçus pour un défenseur. Sa dernière expulsion remonte en effet à la saison 2005/06.
Point fort
Il a tout du gendre idéal.
Point faible
Vous souffrirez de la comparaison auprès de belle-maman.
Le slogan de campagne
“Votez pour le Ballon d’Eau claire”