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Australie: loin des yeux, près du soccer /2

Avec ses franchises et ses play-offs folkloriques, la A-League multiplie les originalités... et prépare la Coupe du monde 2022.
Auteur : Toni Turek le 23 Août 2010

 

La A-League a vu le jour à l’été 2005, pour succéder à la National League of Soccer dont l’intérêt était déclinant. Pour composer cette nouvelle A-League et démarrer la compétition, huit équipes – huit franchises – ont été choisies sur dossier: sept australiennes… et une néo-zélandaise, celle des New Zealand Knights d’Auckland, admise pour faire le nombre et accroître la représentativité géographique. Une singularité, puisque il existe pourtant bien un championnat professionnel en Nouvelle-Zélande – d’ailleurs lui aussi basé sur un système de huit franchises (1) La A-League présente là une singularité qui n’est que la première d’une série…

australie_champ_2.jpg
Les Newcastle United Jets célèbrent leur titre de 2008.

Un championnat original

Pour essayer de dynamiser le nouveau championnat, dont le nombre de spectateurs a augmenté au début avant de décroître ensuite, les instances australiennes ont récemment décidé d’élargir la compétition: l’été dernier a ainsi vu la A-League passer de huit à dix clubs, grâce à la mise en place de deux nouvelles franchises. La progression ne s’arrête pas là: cet été voit l’Australie inaugurer une formule originale à onze équipes (!), et l’intégration d’un douzième club est d’ores et déjà prévue pour 2011. Et d’autres clubs encore pourraient rejoindre la A-League; la capitale Canberra et l’île de Tasmanie sont ainsi annoncées…
Surtout, le nombre de clubs risque de continuer à augmenter, parce que la clause d’exclusivité initiale a expiré. Selon cette clause établie lors de la fondation de la A-League, les huit villes dont les franchises ont été les premières à participer n’étaient autorisées à aligner qu’une seule équipe sur la période 2005-2010. Ce délai écoulé, rien n’empêche plus ces villes de lancer de nouvelles franchises. Melbourne initie le mouvement dès cette année, avec la venue du Melbourne Heart aux côtés du Melbourne Victory. Sydney va suivre, avec les Sydney Rovers qui accompagneront le Sydney FC à compter de 2011 (2).

En fait, la formule devra être modifiée. D’abord pour avoir un nombre raisonnable de rencontres à disputer – on ne joue pas autant de journées à huit clubs qu’à douze. Ensuite pour attirer plus de fans. Parce que l’organisation du championnat australien, c’est un folklore qui peut décourager les plus fanatiques des supporteurs tant il pourrait faire de la concurrence aux récentes réformes du championnat belge – pourtant une référence en la matière (lire "Réformes pour championnats en méforme").


Un final compliqué

Pas de descente dans la A-League australienne – normal dans un système de franchises. Là où la situation devient "exotique", c’est que le championnat comprend deux phases.

Une première phase, régulière, qui dure trois tours. Avec huit équipes, cela signifiait 21 journées; avec onze clubs, la nouvelle saison compte 27 journées entre août et février… soit autant que l’an passé avec dix clubs. Les rencontres sont étalées du vendredi au dimanche et toutes programmées à des horaires différents – une originalité même pas liée aux différents fuseaux horaires du pays – sans parler des matches de rattrapage prévus les mercredis voire les jeudis (3): pas idéal pour livrer un classement lisible, encore moins pour organiser un multiplex à l’européenne.

Une seconde phase de play-offs. Les clubs classés 3e et 4e à la fin de la saison régulière reçoivent ceux classés 6e et 5e, qu’ils affrontent sur un seul match. Les gagnants s’opposent sur un match dans le Minor Semi-Final, et le rescapé se qualifie pour le Preliminary Final. En parallèle a lieu le Major Semi-Final, où le premier de la saison régulière joue en aller/retour contre son dauphin. Le gagnant se qualifie pour le Grand Final, le perdant est repêché pour le Preliminary Final. Le qualifié et le reversé en Preliminary Final s’affrontent en match simple. Le gagnant du Preliminary Final accède au Grand Final, et c’est le vainqueur de ce Grand Final qui est sacré champion de la A-League. Ouf… "Exotique", n’est-ce pas?

Pour la qualification à l’Asian Champions League, c’est plus facile: les deux places disponibles reviennent au premier de la saison régulière et au vainqueur des play-offs – ou, si c’est la même équipe, au finaliste malheureux du Grand Final.



Des groupes très encadrés

L’organisation de la A-League diffère des championnats européens? Celle des équipes aussi... Dans le but d’éviter les CDD très courts et les recrutements "folkloriques" observés à la mise en place de la A-League, les clubs australiens (et le néo-zélandais) doivent maintenant se conformer à des règles précises. Ainsi, le nombre de joueurs professionnels dans le groupe est strictement limité à vingt-trois, dont trois jeunes de moins de vingt-trois ans, et doit compter un maximum de cinq joueurs étrangers (ni australiens, ni néo-zélandais). Par ailleurs, un salary cap est appliqué pour vingt de ces vingt-trois joueurs; en sont exclus les Australian marquee et Marquee player (qui peut être étranger), dont les salaires ne sont pas limités, et le Junior marquee player, qui doit être âgé de moins de vingt-trois ans et dont le salaire est limité mais peut dépasser la limite du salary cap.

Avantage de ce système: la limitation de l’inflation galopante des salaires et des montants des transferts, et la possibilité de recruter un (ex-)international ou "grand joueur". Inconvénient: rares sont les venues de joueurs européens et asiatiques, habitués à gagner plus ailleurs… et nombreux sont les départs des joueurs les plus talentueux vers des destinations européennes plus lucratives – un phénomène qui, poussé à son paroxysme, avait précipité le déclin de la National League of Soccer voici quelques années.

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Objectif 2022

Tant bien que mal, les instances australiennes du football essaient donc de faire avancer le foot pro down under. Pas évident quand le nombre de spectateurs n’augmente plus. Selon les stades, il est en moyenne compris entre 6.000 et 12.000 spectateurs par match, dans des enceintes qui comptent pourtant entre 15.000 et 50.000 places. Seul Melbourne surnage, avec une moyenne qui reste supérieure à 20.000 fans par rencontre, mais qui elle aussi suit une tendance à la baisse.
Pour un Européen, il est difficile de concevoir un meilleur suivi de la compétition avec ce schéma saison régulière d’août à février et play-offs en février-mars, le saucissonnage à outrance des journées, un format aussi compliqué de play-offs, des résultats intéressants pour amateurs de statistiques originales (4), l’absence de suspense en bas de classement, et la concurrence d’autres sports tels le rugby ou le cricket. Faute de changer cela, l’augmentation du nombre de clubs peut effectivement constituer un premier levier d’amélioration… mais le champ d’action reste limité.

En fait, le but de l’extension du championnat n’est pas seulement économique. Il faut rappeler que l’Australie vise l’organisation de la Coupe du monde 2022. L’Asie et l’Afrique ont eu "leurs" Coupes du monde, seule l’Océanie n’a jamais encore organisé un tel tournoi, alors qu’elle a déjà accueilli les Jeux Olympiques (avec Melbourne en 1956 et Sydney en 2000), la Coupe du monde de rugby (en 2003) ainsi que la Coupe océanienne des nations (en 1998 et 2004). Si la rotation des continents se poursuit, ses chances d’accueillir le Mondial seront sérieuses. Une ligue aussie professionnelle bien structurée, couplée à une ferveur importante des fans du soccer et des Socceroos, serait un atout supplémentaire qui pourrait être décisif. L’Australie, via sa A-League, a encore quelques années devant elle pour toucher au but.

> Australie: loin des yeux, près du soccer /1

(1) On n’est donc pas dans le cas européen des clubs du Liechtenstein qui, faute d’être assez nombreux, ne peuvent avoir leur propre championnat et doivent évoluer dans le championnat helvétique.
(2) Précision utile: dans le système actuel, aucune relégation n’est prévue, faute de deuxième division professionnelle à l’échelon national. Mais vu le nombre peu élevé de clubs, il y a encore de la marge avant d’arriver à saturation… et au besoin, la formule du championnat pourra être modifiée.
(3) Ces "matches de rattrapage" sont dus au nombre impair d’équipes engagées cette saison. Ils permettent de garder un nombre de 27 journées et d’éviter un passage à 30.
(4) En 2007/08, les Central Coast Mariners ont terminé premiers de la saison régulière avec une moyenne de 1,6 point par match et une différence de buts royale de +5. Les Newcastle United Jets, premiers ex æquo avec les Mariners sur la saison régulière et sacrés champions en 2008, ont eux fini derniers lors de la saison régulière suivante.

Réactions

  • Sue Oddo le 23/08/2010 à 01h48
    Grand merci à toi Toni.

    Je me demande si ce foot étranger à de l'avenir...

  • Troglodyt le 23/08/2010 à 08h45
    Une formule qui me fait déjà rêver pour la Ligue des Cahiers #3.

    Merci Toni.

  • Tonton Danijel le 23/08/2010 à 09h04
    L'océanie a également accueilli la toute première coupe du monde de rugby, en 1987 (candidature à deux: Nouvelle-Zélande et Australie), et les Néo-Zélandais seront seuls organisateurs en 2011.

    Question d'ailleurs: y a-t-il de grosses différences entre le cahier des charges de la FIFA et de l'IRB? Parce que l'Australie avait été la deuxième nation seulement (après l'Afrique du Sud en 1995) à organiser intégralement une coupe du monde sur son territoire, et je ne crois pas qu'il y ait eu des problèmes avec les nouveaux stades (qui seront certes à "rafraîchir" pour 2022 mais cela créerait des frais en moins de les utiliser pour le soccer).

  • Lucho Gonzealaise le 23/08/2010 à 09h26
    A noter que l'équipe ayant servi de base (de par son maillot) aux team CDF sur consoles next-gen n'est autre que celle des Brisbane Roar.

  • le Bleu le 23/08/2010 à 09h28
    Récemment j'ai essayé de regarder le choc entre Sydney et Melbourne... Mon Zidane que c'était pauvre. Affreux techniquement, niveau DH. Chaque ballon était destiné à être perdu dans les cinq secondes. J'sais pas si c'était exceptionnel, si je suis mal tombé (ils ont fini sur un 3-3...) mais j'ai vite zappé sur la J-League. Oh, tiens, des passes !

    Beaux articles quand même. Merci Toni.

  • taniwha le 23/08/2010 à 09h39
    Le cahier des charges de l'IRB est un peu plus souble, puisque toutes les places ne sont pas obligatoire à "baquet" au rugby, enfin, cela vaut essentiellement pour la NZ, dont certains virages de stage sont en fait des terrasses gazonnées. Et pourtant, ces stages accueilleront la prochaine CdM de rugby.


  • Pascal Amateur le 23/08/2010 à 10h59
    Sue Oddo
    lundi 23 août 2010 - 01h48
    Grand merci à toi Toni.

    Je me demande si ce foot étranger à de l'avenir...

    - - - - - - - - - -
    En 2006, les CdF écrivaient déjà ceci : (oui, il fallait acheter le magazine papier. Oui, je le dis pour les lecteurs nés en 2008, il y a eu un magazine papier. Pour les lecteurs nés en 2009, oui, il y eut du papier, pas que des iPad et des Internet, non.)


    AUSTRALIE [Upsidedown], n. f. Pays sans charme, l’Australie est surtout célèbre parce qu’on continue à croire que Sydney est sa capitale et qu’on écrit « arborigène ». Il suffirait de constater que le penalty, qui a permis à l’équipe nationale de se qualifier pour la phase finale de la Coupe du monde 2006, est une grossière usurpation pour conclure que l’Australie est le pays des malentendus et de l’insignifiance.

    Éclipsée par une équipe de rugby pourtant incapable de tenir son rang mondial, on pourrait croire que l’équipe australienne de football se résume à la portion congrue, voire à d’incongrues demi-portions. Il n’en est rien. La sélection nationale soulève les foules. Plus encore, déterminée à prouver que le ridicule ne tue pas, elle porte le nom de « Socceroos », contraction de « soccer » (football) et de « kangouroos » (marsupiaux). On n’a rien vu d’aussi navrant depuis les sobriquets des joueurs brésiliens d’Ajaccio.

    Pour pathétique qu’il soit, ce jeu de mots n’est peut-être pas si inapproprié que ça. En effet, à l’image des kangourous, qui ont pu proliférer de par l’absence de prédateurs, l’Australie survit grâce à la seule absence de concurrents sérieux. Vainqueurs des Îles Salomon et d’autres attroupements de onze personnes, l’Australie est ainsi parvenue à se qualifier pour sa première phase finale depuis trente-deux ans – encore que, en 1974, l’équipe, qui déjà n’avait pas marqué les esprits, n’avait pas inscrit le moindre but.

    Il aura, en fait, fallu attendre le match contre l’Ukraine pour assister à une rencontre à peu près regardable. La victoire, obtenue lors de la séance de tirs aux buts, a été l’occasion d’effrayantes scènes d’hystérie collective. Au milieu de cris et des chansons de Midnight Oil, il était fréquent de voir des hommes pleurer et des femmes perdre les eaux. C’est dire à quel point le terme de « barrage » était inapproprié. L’histoire retiendra que les Australiens ont arraché et congelé le point de penalty historique pour le conserver sous verre. En même temps, on ne voit pas ce que l’histoire aurait pu retenir d’un pays qui dispute comme championnat la Hyundai A-League. Même Eric Lada aurait eu plus de dignité.

    Certains plaisantins tenteront d’expliquer ce résultat par la présence au poste de sélectionneur de Guus Hiddink, déjà auteur de miracles à la tête de l’équipe de Corée du Sud en 2002. C’est vrai, c’est drôle.

    A la lumière de toutes ces réflexions, on peut donc raisonnablement penser que le foot australien n’a aucun avenir.

  • Tonton Danijel le 23/08/2010 à 11h12
    C'est gênant de rappeler que le magazine papier a pu confondre l'Ukraine et l'Uruguay, à moins que cela ne fasse partie des calembours d'époque...

  • Qui me crame ce troll? le 23/08/2010 à 11h13
    Quelle organisation claire et limpide du championnat. Comme vous dites, c'est digne du championnat belge.

  • Pascal Amateur le 23/08/2010 à 11h25
    Tonton Danijel
    lundi 23 août 2010 - 11h12
    C'est gênant de rappeler que le magazine papier a pu confondre l'Ukraine et l'Uruguay, à moins que cela ne fasse partie des calembours d'époque...
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    C'est pour ça que je ne lis que So Foot, moi.

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