Au large
Si l'on se souvient bien (voir France-Portugal, aussi beau qu'on l'espérait, 29 juin 2000), la demi-finale de l'Euro avait été particulièrement difficile pour les Bleus, mais ceux-ci avaient largement dominé la rencontre (de façon certes trop stérile) et si les Portugais étaient passés très près au score, ils étaient restés loin dans le jeu. Pâtissant de quelques absences et avec une évolution du score rapidement défavorable, ils ont cette fois laissé filé leur bonne entame pour subir une pression croissante. Très regroupée mais mal regroupée, la défense commet deux erreurs de placement sur les buts de Wiltord et Henry, et dans l'entrejeu, Petit et Vieira font la loi. En face, Figo a semblé manquer de solutions, mais on se gardera bien de le juger sur ce match. Au retour des vestiaires et jusqu'après l'heure de jeu, les Portugais ont été plus présents dans les duels, bénéficiant des entrées de Boa Morte et Simao, provoquant de nombreuses fautes françaises mais un danger encore trop imprécis devant le but. Thuram sauve sur la ligne, et les Bleus, moins rayonnants avec la sortie de Zidane, parviennent largement à contrôler la situation, avant de placer des offensives de plus en plus dangereuses que Djorkaeff ne manquera pas de parachever.
Bilan
Si l'on met entre parenthèse la défaite contre l'Espagne (qui fut donc la Bonne douche espérée), l'équipe de France aligne donc une belle série de cartons, (Turquie, 4, Japon, 5) que ne ternit pas le 1-0 contre une Allemagne blindée de trouille. Sa saison régulière s'achève sur un bilan intéressant (trois nuls pour commencer, quatre victoires et une défaite). Un bon viatique avant l'expédition en Corée du Sud pour une Coupe des confédérations qui ne concernera qu'une partie des internationaux mais qui servira doublement de repérage: pour la prochaine Coupe du monde et pour les ultimes postulants aux 22.
Les "matches amicaux" 2000/2002 n'ont pas le même visage que ceux de 1996/1998. L'histoire est passée par là et l'équipe de Lemerre gère cette longue transition dans la sérénité, sans négliger le spectacle ni verser dans la facilité. Il faudra maintenir cette intensité encore un an…
Quelques bonshommes
Un peu échauffé après une première mi-temps de gala (tacle à 35 mètres de ses buts, relances spectaculaires, sorties aériennes parfaites), Barthez croit judicieux de retarder à l'excès ses relances et de provoquer le public lusitanien. C'est le côté un peu lourd du meilleur gardien du monde.
Silvestre réussit on ne peut mieux ses premiers pas de tricolore, avec un but qui semble confirmer sa bonne étoile et conforter son jeune bilan. Si son association avec Desailly avait suscité quelques doutes contre l'Espagne, la charnière centrale a exprimé toute sa puissance mercredi soir. Le duo pourrait continuer à se roder lors de la Coupe des confédérations. Et quand Thuram montre qu'il est un des meilleurs arrières droits du monde, il désamorce le débat sur son éventuel recentrage.
Le flanc gauche de l'équipe de France est apparu bien plus calme que d'habitude, notamment en raison de la discrétion de Lizarazu, très dispendieux à Valence, mais qui est resté sur le mode "économie d'énergie". Le basque pense probablement aux échéances de son club, mais le minimum syndical de Liza, c'est mieux que le maximum de beaucoup d'autres. Il faut aussi dire qu'il a eu des clients dans sa zone, et que devant lui, Petit, Henry ou Pirès ont bien mené leur barque.
Dimanche soir, la Gazette pressentait "quelques interviews à paraître dans les jours à venir", de la part de l'ami Youri. Pas de surprise : AFP, AP, L'Equipe, Foot365, Sportal, Infosport, L'Equipe TV et on doit en oublier au moins autant. Un plan promo bien préparé, ça peut être très important pour assurer sa place parmi les Bleus. Moins qu'un nouveau but cependant. Après un début pas très joli (cette semelle sur le péroné de Poséidon), quelques traditionnelles pertes de ballon pour cause de lenteur, le serpent à sornettes tente d'abord l'exploit avec une balle piquée pour lui-même dont se saisit Quim (Quim ça?), puis surgit pour fermer la valise des visiteurs du Stade de France.
En brèves
Sonotone
La France bat le Portugal 4 à 0, les supporters portugais battent les supporters français 40.000 à 0.
Plié
Pauleta échange son maillot avec Zidane à la mi-temps.
Moins motivés?
Pendant ce temps, l'Espagne bat péniblement le Japon 1-0.
Incroyable
Alors que Henry et Wiltord continuent d'affoler les statistiques, Trezeguet laisse la balle de but à Djorkaeff. On l'a connu moins généreux avec le Snake.
4 minutes
C'est le temps qu'il faut à Roland-Larqué pour voir que le tir de Wiltord est dévié. Dur de parler et de regarder en même temps.
Concentration
Candela serait encore plus sympa s'il ne faisait pas une cagade à chaque fois qu'il rentre.
Longue maturation
Pirès a musclé son jeu ou quoi?
Les vieux dans les Bleus
Silvestre en équipe A et Vahirua chez les Espoirs. Attention, il ne s'agit ni de Franck ni