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Arbitrage vidéo, minute zéro

Une Balle dans le pied – La 48e minute de France-Espagne a marqué un point de basculement que presque tous les spectateurs auront ressenti. Émotion en différé, quête de "justice" : c'est aussi un changement de nature du football que cette minute a enregistré.  

Auteur : Jérôme Latta le 29 Mars 2017

 

 

Dans les instants ayant suivi celui où la reprise de la tête d'Antoine Griezmann propulse le ballon dans les filets de David De Gea, on a pu voir la joie du buteur et de ses coéquipiers, entendre la clameur du stade et les cris des commentateurs. Les pensées ont eu le temps de défiler : sur ce but heureux compte tenu de la domination espagnole, sur Griezmann en réussite, sur cette belle action collective… "Pas de hors-jeu !" crie immédiatement Grégoire Margotton au micro de TF1, constatant que l'assistant n'avait pas levé son drapeau, avant de célébrer avec enthousiasme l'ouverture du score. Mauvais réflexe, ancienne habitude. Idem pour les spectateurs du Stade de France que le réalisateur montre en train d'exulter, idem pour nous autres devant les écrans.

 

Il va falloir reprogrammer le logiciel émotionnel, apprendre à avoir des demi-joies, à les retarder, à les diluer dans l'attente de la vraie décision. Nous entrons dans le régime de l'émotion en différé, dans un jeu où un arbitre en cabine inscrira des buts. (…) 

 

 

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Réactions

  • Tonton Danijel le 29/03/2017 à 11h19
    "Grâce à l’arbitrage par les ralentis, la prochaine « main de Maradona » ne sera plus qu’une péripétie vite oubliée."

    Marrant qu'on évoque cet exemple et pas la main de Vata (par exemple). Parce que c'est plus facile d'évoquer un match qui ne heurte pas les supporteurs?

  • Ba Zenga le 29/03/2017 à 11h56
    Merci Jérôme pour ta dernière phrase (et le reste, hein), tu as parfaitement résumé ce que je ressens ce matin.

  • Pascal Amateur le 29/03/2017 à 12h08
    Une juste et belle analyse, qui ne plaira pas à Hervé Mathoux. Reste plus qu'à mettre une caméra dans la cheminée, pour prouver que le Père Noël n'est pas passé, et que toutes ces histoires, tous ces engouements à réécrire le monde, à s'enflammer autour des enjeux dérisoires donc vitaux d'un match de foot, ne servent à rien.

  • Marius T le 29/03/2017 à 13h11
    Merci mon jéjé.
    Notre football est mort.

  • José-Mickaël le 29/03/2017 à 16h59
    Je n'ai pas vu le match. Ils ont vraiment utilisé la vidéo pour juger un hors-jeu ? Mais c'est impossible ! Ce n'est pas une question d'esprit, mais de définition du hors-jeu.

    Le hors-jeu se juge à l'instant où le passeur fait sa passe. Cet instant ne peut pas être évalué à 1/24è de seconde près, il n'existe que comme un intervalle de temps. Même si on peut évaluer cet instant au 1/10è de seconde près, en 1/10è de seconde, un attaquant qui court parcourt facilement 50 cm (et ce sans sprinter).

  • Attilio le 29/03/2017 à 17h04
    Avec l'arbitrage vidéo, Harald Schumacher aurait été expulsé. Et la face de mon football bouleversée. Je n'échangerais pas un gramme des émotions de ce jour-là, contre un kilo de "justice" vidéaste.

  • Raspou le 29/03/2017 à 17h14
    L'argument le plus sérieux contre la vidéo me semble être celui de José-Mi: on ne juge pas du hors-jeu, mais d'une approximation télévisuelle de ce qu'on pense être le hors-jeu. Ca me semble quand même plus convaincant que les tirades sur l'injustice consubstantielle au football: le foot étant un sport et pas une tragédie grecque, il n'y a pas de honte à réduire les injustices découlant d'erreurs d'arbitrage.

  • leo le 29/03/2017 à 17h23
    Raspou
    aujourd'hui à 17h14

    L'argument le plus sérieux contre la vidéo me semble être celui de José-Mi: on ne juge pas du hors-jeu, mais d'une approximation télévisuelle de ce qu'on pense être le hors-jeu.
    ---

    L'oeil et le cerveau humains sont loin d'avoir des résolutions spatiales et temporelles parfaites.

    Juger de la position de hors-jeu sur la foi d'images enregistrées n'est pas plus ou moins objectif que de le faire "en direct".

    Mais ça permet de le faire plus sereinement, en pouvant vérifier un premier jugement.

  • Raspou le 29/03/2017 à 17h54
    @leo

    Oui oui, moi je suis plutôt convaincu par cet usage-là. En tout cas le "ils ont tué notre football" me semble un poil excessif.

    Mais au moins il faut reconnaître que cette manière-là de juger du hors jeu n'est pas parfaite non plus, et se demander si ça mérite de hacher le jeu pour ça.

  • Jamel Attal le 30/03/2017 à 10h11
    @Raspou
    Réduire l'argumentation à des "tirades sur l'injustice consubstantielle au football" c'est peut-être avantageux, mais ce n'est pas très honnête, d'autant que s'il y a des tirades sur le sujet, c'est infiniment plus sur la justiiiiiiice que l'arbitrage vidéo est censé rétablir. Au passage, si le football a très bien vécu avec les injustices jusqu'à récemment, il faut se demander ce qui les a rendues si intolérables aujourd'hui.

    On parle plutôt d'accepter la part d'erreurs arbitrales et "d'injustices" (quoiqu'il y aurait de quoi s'arrêter sur le glissement sémantique des unes aux autres, parce que c'est aussi la notion d'interprétation qui est ainsi niée) qui fait partie du football et qui contribue même à ses mythologies et aux passions qu'il suscite.

    L'accepter, tout en s'efforçant constamment de les réduire par des moyens qui ne mettent pas en péril ce qui fait l'intérêt du jeu. On y est merveilleusement parvenu, dans les années 90, en procédant à des retouches intelligentes des règles.

    Ce n'est pas l'objectif qui pose problème (du moins s'il n'est pas radicalisé par une conception complètement intégriste et illusoire de cette justice, telle qu'elle s'exprime aujourd'hui), ce sont les moyens quand ils interviennent au cœur du jeu avec des conséquences aussi importantes sur le jeu et sur sa réception – conséquences constamment niées par les "pro" quant ils ne les ignorent pas complètement.

    On peut pareillement se passer de la caricature de ces arguments en "Ils ont tué notre football". À moins d'être dans le déni évoqué ci-dessus, on est bien obligé d'admettre que le vidéoarbitrage aura des effets majeurs, faciles à objectiver et à anticiper pour une grande partie d'entre eux.

    Maintenant, on va commencer à constater ces effets, les uns après les autres. Mais comme j'ai essayé de l'expliquer, je ne crois pas que cela suffira à enrayer le mouvement qui conduit à l'adoption de cette "solution", qui répond à bien d'autres demandes que celles de cette soi-disant justice. Et là, oui, je pense que c'est un profond changement de nature qui aura été parachevé ainsi – avec deux-trois trucs importants qui auront bel et bien été "tués" dans l'opération.

La revue des Cahiers du football