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Angleterre-Portugal: le feu aux poudres

L'Euro aurait-il vraiment débuté avec un Angleterre-Portugal de toute beauté, riche de jeu et d'enseignements sur deux équipes qui peuvent déjà réviser leurs prétentions en sens inverse…
Auteur : Jamel Attal le 13 Juin 2000

 

Le premier grand match de la compétition s'est donc déroulé ce lundi à Eindhoven, entre l'Angleterre et le Portugal. Dans un groupe A très incertain, ce premier verdict est déjà très important, sachant que la Roumanie et l'Allemagne se sont partagés les points. Mais c'est la rencontre en elle-même qui a allumé cette étincelle attendue pour lancer l'Euro.

Il y a d'abord ce scénario idéal en football, qui voit une équipe rapidement menée de 2 buts revenir puis dépasser son adversaire. Pour les supporters portugais, ce déroulement aura été d'une exceptionnelle intensité: après s'être cru à nouveau victimes de cette malédiction qui condamne leur équipe aux déceptions, s'être vus surclassés d'entrée, les voilà avec un résultat à la fois probant et prestigieux, et gonflés d'un moral tout neuf. Considérant que c'est peut-être ce qui a toujours manqué à la seleçao pour confirmer les espoirs placés en elle, on peut désormais réévaluer à la hausse son statut: si elle parvient à reproduire ce niveau de jeu et à maintenir cette efficacité, elle pourrait bien devenir cet outsider ou cette équipe surprise que les observateurs cherchent à identifier…

Sur le vu du match, on pourrait presque lui souhaiter, tant le football qu'elle a déployé a tout pour nous plaire et si en outre on veut bien défendre une conception "latine" du football qu'elle a parfaitement incarnée face au prétendu "grand spectacle" anglais.
La formation de Keegan, après 20 minutes de pressing impressionnant, a confirmé les limites techniques et même physiques qu'on lui supposait. Car les Blancs semblent ne plus avoir les moyens de tenir pendant 90 minutes l'engagement athlétique que leur style exige. En fin de période et de rencontre, ils semblent particulièrement baisser de régime, ce qui laisse les équipes continentales rétablir leur supériorité technique et tactique. Il est ainsi frappant que des stars comme Beckham, McManaman ou Scholes soient d'un si faible impact sur le jeu de leur équipe, aient si peu d'imagination et prennent si peu de responsabilités.
A l'inverse, le jeu à terre des Portugais, à une touche de balle pour pénétrer à trois à quatre dans la défense adverse, reste toujours aussi impressionnant, et cette fois il a touché aux buts. Ce spectacle des Rui Costa, Joao Pinto, Figo, en dribbles et passes redoublées, surclassant techniquement des Anglais lourdauds, n'est pas vraiment pour nous déplaire... Comme cela ne peut suffire, les rouge et vert ont ajouté à ces qualités une volonté remarquable, qui a été récompensée par un certain réalisme: avec le capital confiance d'un tel retournement, ils sont armés pour affronter favorablement d'autres situations délicates dans les jours à venir.
Il ne peut subsister de doute sur les qualités de cette équipe-là, surtout en comparaison des nations déjà observées à ce jour. Elle récite toutes les gammes connues du foot portugais, joue comme ses devancières, mais cette fois avec des arguments qui semblent nettement plus convaincants. Elle pourrait aussi trouver en Figo le meneur et joueur hors classe indispensable pour concrétiser ce potentiel collectif…

Un dernier mot sur la retransmission par France 3 de ce match, avec Pierre Sled et Patrick Montel dans leurs œuvres. Cette année sur France télévision, les consultants semblent tous issus de Stade2, ce qui nous vaut quelques approximations. Montel croit par exemple que la règle des 6 secondes s'applique sur les dégagements du gardien après une sortie de but, ou lorsque le gardien contrôle la balle au pied!).
Cette doublette d'exception (à la pétanque) nous a surtout permis d'observer à nouveau le fonctionnement intellectuel du commentateur. Celui-ci arrive toujours avec sa petite idée toute faite sur le match et sur les équipes, et il va toujours réussir à se persuader qu'elle est confirmée sur le terrain. En l'occurrence, à 2-0, Pierre Sled ne cesse de condamner les tentatives portugaises, inefficaces et menées par des joueurs "figés", alors même qu'ils sont en train de jouer remarquablement bien et de construire les actions qui vont leur permettre de revenir. Mais le visage collé à sa grille de lecture et à la lecture du score, le Sled ne voit pas que le match est en train de basculer et que la maîtrise a changé de camp. Il ne comprend pas non plus qu'il ne faut pas reprocher aux Portugais de pratiquer leur football et le condamner d'avance.
Le drame du commentateur est de ne pas parvenir à regarder et à parler en même temps (sans même parler de penser), et même l'évidence ne parvient pas toujours à lui faire réviser son jugement. Peu importe après tout, quand l'image est belle, coupons le son!

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