6 questions...
... à ceux qui glapissent "La vidéo! La vidéo!" après Allemagne-Angleterre.
le 28 Juin 2010
1.
Quand vous dites "la vidéo", vous désignez un système de vérification du franchissement de la ligne? Parce que dans ce cas, tout le monde est d'accord, mais les tests effectués jusqu'à présent n'ont pas été concluants, et le dispositif expérimenté par Canal+ a été abandonné parce que le cas ne s'est pas présenté en deux ans de Ligue 1.
2.
Dans le cas contraire, à qui croyez-vous faire avaler l'amalgame grossier entre ce dispositif concernant des incidents rarissimes et l'utilisation des images, plusieurs fois par rencontre, pour juger des actions de jeu?
3.
En quoi le but non accordé à Lampard est-il plus un plaidoyer pour "la vidéo" que pour l'arbitrage à cinq, dont les conséquences sur le jeu sont infiniment moins graves?
4.
Il se passera quoi quand les images ne permettront pas de voir précisément si le ballon est rentré aux trois-quarts, ou si la machine indique qu'il l'est à 76% avec une marge d'erreur de 10%? On tire à pile ou face ou on appelle Olivier Rouyer?
5.
Vous n'auriez pas pu nous laisser deux ou trois jours de plus pour parler de foot plutôt que de passer directement du délire sur les Bleus aux délires sur l'arbitrage?
6.
Et au fait, vous l'avez quand même regardé, ce match magnifique qui fait écho à une légende vieille de quarante-quatre ans?
Une question subsidiaire pour ceux qui ont glapi deux fois plus après le but hors-jeu de Tevez
+
Qu'est-ce qui se passera quand le joueur ne sera pas hors-jeu de deux mètres, mais au pire de trente centimètres, et qu'il faudra juger avec une ligne qui fait trente centimètres virtuels de large fixée au ras du sol et non sur la partie du corps (hormis les bras) la plus proche du but, sur 1/24e d'image choisi par le réalisateur, au cours d'un match qui aura déjà été marqué par des imbroglios réglementaires sur les précédentes interventions de la vidéo, anesthésié par les interruptions de jeu à des moments cruciaux et plombé par des polémiques sur des décisions "vidéo" prises pour des actions indécidables?
PS : ceux qui seraient légitimement tentés de nous reprocher le caractère lapidaire de ces arguments, et de douter de notre envie de débattre vraiment de l'arbitrage vidéo, sont invités à dépouiller notre copieux dossier "Les règles et l'arbitrage". À lire aussi, cette chronique prémonitoire de Jacques Blociszewski sur liberation.fr.
Bonus : l'opinion de Gabriel Heinze sur la vidéo